L´histoire du village se rattache très étroitement à celle du territoire, c´est pourquoi celle-ci est traitée en grande majorité dans la fiche généralité intitulée « territoire de Noyelles ».
Au 13e siècle furent construits deux moulins banaux : l´un se dressait à l´entrée de la commune (encore visible sur le cadastre napoléonien, il a été détruit au début du 20e siècle) et le second à Nolette. Le moulin à eau était situé près de l´actuel chemin de fer (cf fiche IA80003220).
La Première Guerre mondiale se fit largement ressentir dans le secteur en raison de l´emplacement stratégique du village. En effet, Noyelles-sur-Mer subit de multiples bombardements. Des dégâts furent causés aux bâtiments communaux. Une bombe toucha à nouveau le village le 21 mai 1940. Selon le recensement de la population, la démographie connut une forte augmentation entre 1851 et 1872 (le chiffre doubla quasiment, passant de 285 à 477 habitants, probablement en raison de l´installation du chemin de fer). Cette ascension cessa en 1936. Elle ne fut pourtant pas aussi forte pour le bâti (entre 143 en 1872 et 185 en 1936).
Au début du 19e siècle, le centre ancien, organisé autour de la place publique et des commerces, formait un espace fermé, avec toutefois quelques extensions au nord, et ce, dès le 18e siècle (A.D. 80 : RL 343). L´habitat était dense et continu, généralement en front de rue : il s´agissait de constructions de type traditionnel, en torchis et pans de bois (longère) accompagnées d´une parcelle divisée en quatre (jardin, potager et verger).
D'après les cartes postales du début du 20e siècle, la rue du Général Leclerc était la Rue Basse-Boulogne et le carrefour à la naissance de cette rue accueillait le monument aux morts (aujourd'hui déplacé Place de l´Eglise). La place principale était située dans l´actuelle rue de l'Eglise. D´après le cadastre napoléonien de 1833, le château médiéval était localisé à l´emplacement actuel du carrefour des rues du Général Foch et Général Leclerc, tout à fait à l´est du village. Le nord était occupé par mares et marais. En effet, la présence de l´eau a conditionné l´implantation et le développement du bourg historique de Noyelles.
D'après Joseph de Valicourt, malgré la baisse de la population au cours du 20e siècle, le village s'étendit. L'urbanisme, très groupé, se modifia dès la fin du 19e siècle avec le développement et de la voie ferrée au niveau du carrefour des routes départementales 40, 111 et 140. En effet, l'histoire de ce village est marquée par le passage du chemin de fer. A trois heures et demie de la capitale, un tourisme populaire commença à prendre son essor à la fin du 19e siècle. Les journées de repos hebdomadaire du dimanche permettaient aux travailleurs de quitter Paris. Peu à peu, les prix diminuèrent et permirent aux ouvriers de venir se reposer sur le littoral. C´est grâce à cette proximité que, de la fin du 19e siècle aux années 1930, Noyelles et la côte en général développa une activité de villégiature.
Le développement du chemin de fer engendra donc l´extension du village à l´ouest (autour de la gare) et la mutation du bâti. Les chaumières furent peu à peu remplacées par des constructions en brique, parfois à étage, les commerces (café, hôtel) se multiplièrent tout comme les maisons de villégiatures qui portent bien souvent la date de leur édification (cf rue du Général de Gaulle). Noyelles possédait ainsi cinq épiceries et neuf cafés vers 1940. D'après les habitants, la brique qui servit à la fin du 19e siècle à édifier une partie des habitations et qui remplaça le torchis (comme l´indiquent les cartes postales et le travail sur le terrain) provenait de la briqueterie de Moyenneville.
Plus tard, deux rues nouvelles, relativement excentrées du pays, furent édifiées (chemin de Valois et rue du Soleil) et 40 maisons y furent implantées. L'architecture subit un second renouvellement (façade, aménagement intérieur) dans la seconde moitié du 20e siècle. Nous l´avons vu, avant 1914, on dénombrait un grand nombre de fermes, généralement de petite taille (exploitations de moins de 20 hectares, parfois même de dix).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.