Dossier d’œuvre architecture IA80007422 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ancien moulin à eau de Noyelles-sur-Mer
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Noyelles-sur-Mer
  • Adresse 34 rue du Maréchal-Foch
  • Cadastre 1832 A3 309  ; 1971 A3 404, 946
  • Dénominations
    moulin
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin

Cette construction était l'ancien moulin à eau du village situé sur le Dien ; d'après Stéphane Mary, il existait déjà au 18e siècle (mentionné dans un état des terres du comte d´Artois et de Ponthieu, réalisé peu avant la Révolution). Il figure également sur le cadastre napoléonien. Un bâtiment de plan en L y figure, ainsi qu´une écluse et tout l'aménagement hydraulique. D´après Stéphane Mary, "le moulin de Noyelles était installé sur la rive gauche de la rivière, non loin de son embouchure dans la Somme. Il était donc, comme le moulin du Mollenelle, un moulin intermédiaire soumis aux contraintes des marées (sans être un moulin à marée qui fonctionne uniquement par l´eau de mer stockée à marée haute et utilisée à marée basse, le moulin intermédiaire subit les marées). Il possédait, en effet, une éclusette munie de « portes de flots » qui empêchait la mer de remonter. L´écoulement de la rivière étant arrêté à marée haute, le meunier devait vider son bief à marée basse pour éviter d´inonder les propriétés riveraines. « Rien n´indique qu´il se soit servi, comme ce dernier, de l´eau de la mer pour fonctionner. Cette implantation avait été dictée par la nécessité de créer une chute la plus importante possible pour compenser quelque peu le faible cours de la rivière. La protection du moulin contre la mer se faisait par les renclôtures et par une écluse parfois visible sur les anciens plans du 18e siècle. Si un de ces deux éléments cédait, c´était la sécurité du moulin et des terres alentours qui étaient menacées. Or, la destruction des renclôtures arrivait de temps en temps. [...] Plusieurs renclôtures ont disparu près de Noyelles, l´une en 1750, l´autre vers 1772 en aval du moulin (plan aux Archives Nationales : N III SOMME 72) : le plan indique également que, sur la renclôture, subsiste l´écluse construite en 1773. Ce site était le point sensible du littoral : le moulin était accusé lorsqu´il avait des risques d´inondations liées aux marées. Mais ces risques étaient liés à l´insuffisante résistance des protections. Le cours de la rivière avait été modifié pour installer le moulin, nécessitant la création d´un pont dans le village, entretenu par le seigneur. L´état des terres du Comte d´Artois et de Ponthieu avant 1789 mentionne le moulin. Il était à cette époque dans une situation préoccupante. Un ouragan avait détruit les digues et emporté une partie des renclôtures, laissant la mer remonter tout près du moulin, qui était obliger de chômer. On allait jusqu´à craindre sa perte ». « L´écluse de Noyelles avait été emportée par la mer deux fois en trois ans. [...] Les propriétaires avaient réalisé par eux-mêmes une digue le long de la rivière jusqu´au moulin ; mais celle-ci était insuffisante. De plus, le pont en aval avait été sérieusement endommagé. Or il était un point de communication essentiel entre Abbeville et le pays de Noyelles jusqu´au Crotoy, ainsi qu´au mois d´août pour engranger les récoltes. Rendant le moulin responsable de leurs malheurs, les paysans proposèrent de le détruire et de le remplacer par un nocq (conduite d´eau). Ils réclamèrent également la reconstruction du pont. Le moulin était à cette époque un bien national. Les administrateurs du canton de Nouvion autorisèrent la reconstruction du pont. Mais le moulin ne fut pas détruit puisque le recensement des moulins à farine fait apparaître deux moulins à Noyelles, un à eau et un à vent. Ils produisaient ensemble 900 kg de farine par jour. Ce chiffre est parmi les plus bas pour une telle combinaison de moulins, prouvant ainsi la modestie des deux édifices, en particulier pour le moulin à eau (certains produisaient plus de 2000 kg par jour). En 1856, un projet visait à établir un syndicat pour l´entretien du Le Dien. A cette occasion, des plaintes furent relevées contre le moulin. Le propriétaire négligeait de faire les travaux de nettoiement de la rivière aux époques prescrites par les usages locaux. Le meunier devait curer et focarder la rivière jusqu´aux fontaines de Sailly-Bray. Le fond de la rivière était très envasé et le marais communal, qui servait alors au tourbage et au pâturage, était le plus souvent inondé. Il était donc demandé d´abaisser à 20 cm des plus basses terres le repère de niveau d´eau situé dans le marais. A cette époque, le moulin appartenait à Pierre Dufos, rentier à Noyelles. En 1873, le dernier meunier était Rémy Gonel Briet. Il s´agit du seul moulin signalé dans l´inventaire de 1888. Il produisait alors 3000 kg de farine par jour. Ce sont les dernières années du moulin, puisque celui-ci est signalé en ruines sur la matrice cadastrale de 1914". Le POS précise qu´entre 1918 et 1922, la SNCF procéda au quadruplement de la ligne Abbeville-Etaples et donc, à la construction d´une ligne de chemin de fer. A cette occasion, certaines maisons furent démolies dont le moulin en brique, moellons tendre (mur de pignon du côté du Dien) et torchis (pour les trois autres), situé dans l´angle formé par le chemin de Grande Communication et le ruisseau le Dien. La couverture était en ardoise et tuile. La partie habitable possédait une cave, sept pièces et un four à pain au rez-de-chaussée, deux chambres et trois greniers à l´étage. Devant l'édifice, deux hangars et une étable étaient visibles. Le moulin était inhabité à l´époque, c´est pourquoi il a pu être démoli. D'après les cartes postales anciennes, cette maison possédait une tourelle d'angle en encorbellement de style néo-normand qui semble avoir été ajoutée à l'édifice au début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Actuellement, l'ancien moulin est proche du passage à niveau, en amont de la rivière. Il a perdu tout son système hydraulique.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • MARY, Stéphane. Moulins intermédiaires de la baie de Somme. Les amis des moulins picards, sur les pas du cache-manée, automne 2001, n° 9.

    p. 4
  • MARY, Stéphane. Le moulin du Mollenel. Société d'Archéologie et d'histoire de Saint-Valery-sur-Somme, 1995, n° 26.

    p. 6
  • MARY, Stéphane. Le moulin à eau de Noyelles. Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de Saint-Valery-sur-Somme, 1997, n° 28.

    p. 44-49

Documents figurés

  • Noyelles-sur-Mer. Plan cadastral, 1832 (AD Somme ; 3 P 1441).

  • Noyelles-sur-Mer, la Rue de la Gare, carte postale en noir et blanc, Edition de l'Hôtel des Voyageurs, début 20e siècle.

  • Noyelles-sur-Mer, le Passage à niveau, carte postale en noir et blanc, Edition Patté-Journaux, Servas Photo, début 20e siècle.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers