Cette petite cité de la Compagnie des Chemins de fer du Nord, dont A. Goisaud donne une intéressante description dans La Construction Moderne de 1926, est sans doute l'une des mieux conservées sur le site de Longueau malgré la disparition d'une des maisons à deux unités d'habitation. Construites en parpaings agglomérés de scories (machefer) masqués par un enduit et couvertes de tuiles mécaniques, les habitations ont été peu transformées.
Sa taille et sa disposition en font une cité pavillonnaire plus qu'une réelle cité jardin, comme le montre l'utilisation d'une voie existante et l'absence d'équipements. Elle est cependant caractéristique des réalisations de la Compagnie par sa proximité de la voie ferrée et des ateliers de Longueau, par une implantation du bâti en quinconce pour rompre la monotonie d'un alignement, enfin par son style pittoresque régionaliste, qui symbolise la réconciliation entre la ville industrielle et la campagne et l'attachement à la terre, après la première guerre mondiale.