Construction des lignes et évolution
Pour relier Noyelles à Saint-Valery, fut construit une estacade de 1300 mètres de long au-dessus de la baie de Somme en 1854. En 1911, elle était devenue très vétuste. « Aux marées d´équinoxe, quand le vent du nord ouest poussait la marée vers le fond de la baie, l´estacade était partiellement submergée. La traversée ne pouvait se faire qu´à pied. Pour des raisons de sécurité, le train roulait à vide et récupérait ses voyageurs 1300 mètres plus loin. La compagnie du Nord fit alors remblayer le pont, en y laissant les superstructures de bois à l´aide de matériaux durs recouverts de glaise. Le tout fut semé de gazon et l´herbe fit vite son apparition. La baie fut ainsi barrée sur 1300 mètres : son envahissement en fut accéléré. Et Saint-Valery perdit une bonne partie de la plage dont elle jouissait, tout comme Noyelles qui de mer ne conserva que le nom. La route construite traversa la Somme sur le pont écluse faisant face à la gare de Saint-Valery ».
Les faibles résultats enregistrés sur la ligne Noyelles/Saint-Valery, incita la compagnie du Nord à proposer à la S. E. (Société générale des chemins de fer économiques) l´affermage du trafic voyageur (c'est-à-dire la location) et marchandises, charge à elle de remorquer les wagons de marchandises et d´assurer le trafic voyageur. La compagnie du Nord posa à ses frais la voie métrique au milieu de la voie normale entre Noyelles et Saint-Valery pour permettre la remorque des wagons à voie normale par les locomotives du chemin de fer économique. En effet, le POS précise qu´entre 1918 et 1922, la SNCF procéda au quadruplement de la ligne Abbeville-Etaples et donc, à la construction d´une ligne de chemin de fer. A cette occasion, certaines maisons de Noyelles furent démolies.
De nombreux convois transportaient les marchandises, pommes, pommes de terre, chicorée, coquillages et galets de la baie de Somme, coques entre le Crotoy et Noyelles ainsi que les betteraves et produits nécessaires à l´industrie sucrière (jusqu´à la râperie de Lanchères et aux sucreries de Quend et de Rue).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.