Le Service Régional de l´Archéologie indique la présence d´une motte castrale dans le village, induisant ainsi une occupation du lieu depuis le Moyen Age au moins.
Le village s´est transformé dès la seconde moitié du 19e siècle : la route Abbeville-Saint-Valery fut édifiée dans les années 1870. D'après Hecquet d'Orval (1874), "la circulation s´y trouvait interrompue deux fois par jour et les vagues déferlaient souvent jusqu´aux fenêtres des maisons protégées, alors, par des digues garnies de pilotis. Le lit de la rivière, comblé peu à peu par les alluvions maritimes, se confond maintenant avec les vieux bas-champs de la rive gauche. Des cultures variées, des pâtures bordées de peupliers, et de saules, occupent l´espace que les navires sillonnaient encore il y a 38 ans". En effet, le paysage changea largement avec le recul de la mer.
D´après le recensement de population, en 1851, le village comprenait 157 habitants et 240 en 1881. La population ne cessa de diminuer pour atteindre 216 habitants en 1921 et 266 en 1936. Le village était composé de 68 maisons en 1763. Ce chiffre stagna jusqu´au début du 20e siècle (80 maisons en 1936). Le cadastre napoléonien de 1832 indique que plusieurs types de constructions sont visibles au début du 19e siècle : le long de la route de la Baie, étaient rassemblées des maisons, perpendiculaires et parallèles à la rue (s´agissait-il de maisons d´artisans ?). Sur le reste de la commune, on pouvait observer unanimement des fermes avec logis en fond de cour (tous alignés) et dépendances sur les deux côtés. Les parcelles étaient laniérées. Deux grands éléments (encore en place aujourd´hui) occupaient le coeur du village : le château 18e siècle et la ferme Saint-Honoré. Le plan du village établi en 1880 par Dingeon (Archives Départementales) indique que la place publique possédait une mare communale en son centre.
Les bâtiments les plus remarquables ont été édifiés au milieu du 19e siècle (la ferme Saint-Honoré). Les constructions datent en majeure partie de la limite des 19e et 20e siècles. En effet, la plupart des maisons et fermes de la rue d´en Haut (ou rue de Bellevue) et de la rue de la Somme ont été reconstruites dans les années 1880 (une grande partie a été largement remaniée très récemment). Depuis la dernière guerre, les nouvelles habitations ont comblé les dents creuses tout en respectant les caractéristiques architecturales des constructions anciennes.
L´état de section (début 19e siècle) indique que certains propriétaires abbevillois possédaient à la fin du 19e siècle quelques maisons au lieu-dit « Sur les Rivages » : s´agissaient-ils de maisons secondaires ?
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.