Un site néolithique aurait occupé les hauteurs du hameau, induisant une occupation du territoire relativement ancienne (nécropole de l'Age du fer et un habitat selon le Service Régional de l´Archéologie).
En 1523, 300 Flamands, aux ordres de Charles Quint, traversent le gué Blanquetaque et brûlent Boismont, Pinchefalise, Neuville et Saigneville.
Adrien Huguet retrace l´histoire des seigneurs de Pinchefalise. Le dernier du nom dans le Vimeu, Guillaume de Pinchefalise, est en 1488 dans une situation difficile. Criblé de dettes, il dut vendre le domaine à Robert de Saint-Blimond, homme d'armes des ordonnances du roi. La seigneurie est alors tenue en trois fiefs et hommage : de l'abbaye de Saint-Valery, de Colart des Auteulx (ou des Hoteux) et de la seigneurie de Bretel. Renaut de Saint-Blimond, fils de Robert, récupère une partie des terres de Pinchefalise à la mort de son père en 1493. La seigneurie passe à la famille de Boubers en 1650.
Jean-Jacques Delegorgue (1700-1772), négociant à Abbeville, consul de cette ville en 1732 et juge des marchands en 1768, épouse le 30 octobre 1729 Jeanne de Ribeaucourt, une des filles du seigneur de Pinchefalise, qui passe ainsi dans la famille Delegorgue.
L'érection de la section de Pinchefalise en commune distincte eut lieu en août 1891 (A.D. Somme : 99 M 81 265/2). La demande d´en faire une commune indépendante fut alors refusée.
D´après Hubert Quilliot, Boismont perd une partie de son territoire à la suite du creusement du canal maritime dit canal du Duc d´Angoulême (1855). L´administration centrale signale alors que les mollières de Pinchefalise, considérées comme biens communaux, appartiennent en réalité aux habitants. En effet, par un dénombrement général des biens de l´abbaye de Saint-Valery du 12 septembre 1384, les mollières de Pinchefalise leur revenaient de droit.
Au 18e siècle, le hameau s'est développé grâce à l'activité textile et à la présence d'une manufacture appartenant à la famille Delgorgue, sous-traitant pour les grandes manufactures abbevilloises. Les habitants travaillent alors à domicile ou au château dans lequel étaient abrités les métiers à tisser.
Avec la chute du textile et le ralentissement de l'activité des industries abbevilloises, les habitants se tournent progressivement vers l´agriculture et l´élevage. En 1900, le hameau est composé uniquement de fermes, imposantes (de 20 à 50 ha) ou de petite taille (de 2 à 5 ha).
Pinchefalise connait une extension dès le milieu du 19e siècle, qui se concentre dans la rue du Canal, puis à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle dans la rue de Saint-Valery. Des lotissements ont été créés sur les terres du château et du cabaret rue de Saint-Valery. Le développement contemporain du village s´étend davantage vers Neuville.
Pinchefalise dispose d'un pont-levis, à l'entrée de Saint-Valery, établi vers 1955. D´après Izembart, il se rapproche d'autres ouvrages, tel que le pont des oiseaux à Montceaux les Mines. Sa lenteur lui a amené le sobriquet de "pont im-imobile de Saint-Valery".
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.