Bacquet indique à Nolette la présence d´une villa gallo-romaine ainsi que des cercles dont un très grand autour d´un tumulus entièrement arasé. Ces découvertes prouvent l´occupation ancienne du lieu, liée à son emplacement stratégique à proximité de la Baie de Somme et des grandes villes du Ponthieu (Rue, Nouvion-en-Ponthieu).
Nolette apparaît dans les sources dès le 12e siècle (« Noilette », « Noilet »).
L´évêque d´Amiens avait fait don aux chartreux de Thuison du personnat de Port. Mais celui-ci ne pouvant donner un revenu suffisant aux moines, l´évêque Guillaume de Mâcon voulut y ajouter les revenus de l´église Saint-Martin de Nolette (Pouillé de 1301).
Nolette dépendait du baillage de Rue et de l'élection de Doullens. Le territoire était composé de plusieurs seigneuries dont la "principale appartenait au Roi, comte de Ponthieu". Une autre relevait de "la châtellenie de Gamaches (tenue du Roi à cause de son baillage d'Amiens)" ; elle consistait, dit le même auteur, "en un petit château, situé en baillage, 120 journaux de terres labourables, 30 de prés et plusieurs censives". Aucune date n'était cependant précisée.
Un autre fief à Nolette "était tenu de la Ferté-lez-Saint-Riquier" dont il est fait mention entre la fin du 16e siècle (1575) et le début du 18e siècle. Une seigneurie de Nolette, enfin, appartenait aux Pères Chartreux d'Abbeville et consistait en "un dimage de 230 livres sur terres entre Morlay et Hamel". Roger Rodière énumère ensuite une succession de seigneurs repérés dans les sources entre le début du 15e siècle et la fin du 18e siècle et achève son exposé par les propriétaires du château dans la première moitié du 20e siècle : la famille du Castel.
D´après Paul du Castel, avant 1789, la paroisse de Nolette, rattachée à l'abbaye de Saint-Valery, comprenait outre ce hameau, Sailly-Bray, le Hamelet et les Salines (d´après la convention entre les seigneurs de Commesnil, Buisseau et de la Haye et le comte d´Artois, Salines aurait été une paroisse de Nolette jusqu´en juillet 1788) ainsi que quelques maisons du hameau de Bonnelle qui fait aujourd´hui partie de la commune de Ponthoile. La paroisse disparut lors du rattachement de Nolette à Noyelles à la Révolution.
Il y avait donc sur la paroisse deux églises : celle de Nolette sous le patronat de saint Martin et l´autre au Hamelet, sous celui de saint Corneille. Aucune archive ne permet de reconstituer l´histoire de celle de Nolette jusqu´au début du 18e siècle. L´extrait d´un procès verbal de 1732 en permet juste une légère description : « le vaisseau est fort beau et l´église serait belle si elle était un peu plus décorée. Il y a des bancs dans la nef. Le choeur qui est assez grand et très large, est vide, le seigneur en ayant autrefois chassé tous les habitants. Il y a une cloche cassée qui est à refondre : les habitants veulent faire supporter cette dépense par l´église ». Il semble qu´elle ait été implantée dans l´actuel cimetière. D´après Darsy, le culte était célébré dans la chapelle Saint-Corneille du Hamelet. Le chemin qui y menait était quasiment impraticable au 18e siècle. Il n´était guère possible de s´y rendre quand la marée était haute. Aussi le chapelain du château était-il obligé de faire célébrer la messe dans l´église du secours aux principales fêtes (emplacement de l´actuel cimetière). D´après l´état général des édifices non aliénés servant à l´exercice du culte existant dans l´arrondissement d´Abbeville (états particuliers remis au sous préfet, le 1er ventose an 10), l´église de Nolette pouvait contenir 810 individus, alors que la population totale était de 350 personnes. Le bâtiment était en mauvais état en 1801. L´église fut démolie en 1812 pour assurer une liaison durable des deux villages de Nolette et Noyelles. En effet, les habitants ne voulant pas se rendre à l'église de Noyelles, un décret de Napoléon Ier fut engagé afin de détruire la chapelle de Nolette (avant 1810). La cloche fut transférée en l´église de Noyelles.
D´après de Valicourt, la paroisse et châtellenie de Nolette possédait également curé, presbytère et cimetière (l´emplacement du presbytère figure sur le cadastre napoléonien, sur l´actuelle petite place du hameau).
En 1868, il existait encore une école à Nolette puisque le cahier de délibérations parle « d´achat de terrain, de vente de matériaux et d´agrandissement du jardin de l´instituteur ».
On remarque, en comparant le cadastre napoléonien et le cadastre actuel, qu´une large proportion d´habitations présentes en 1832 sont encore en place aujourd´hui. Toutes ne datent pas du 18e siècle ou du début du 19e siècle mais ont pour la plupart été reconstruites, généralement en brique, sur leur emplacement primitif en respectant le plan ancien.
D´après le recensement de population entre 1851 et 1936, la hausse démographique atteint un pic en 1906 (175 habitants). Nous en ignorons la raison. Le nombre de maisons stagna tout au long de cette période (aux alentours de 40).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.