Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
- inventaire topographique, Amiens métropole
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération Amiens Métropole - Boves
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Commune
Saleux
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Dénominationsvillage
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Parties constituantes non étudiéeschâteau, église, cimetière, gare, abreuvoir, moulin, usine textile
Le village de Saleux conserve de nombreux témoignages de son développement spectaculaire au cours du 19e siècle, sous l´impulsion des établissements industriels, essentiellement spécialisés dans le textile. Comme le montrent le cadastre napoléonien et le plan géométrique de 1805, les moulins présents sur la Selle semblent être les pôles fédérateurs du développement de l´agglomération, comme c´est aussi le cas à Vers-sur-Selle, à Salouël et à Pont-de-Metz. On peut constater ici, l´absence de place publique et de mare communale, un abreuvoir était aménagé sur le bras de dérivation des moulins ; l´emplacement inhabituel de l´église, qui s´élevait probablement dans l´ancien cimetière proche de la rivière, comme à Salouël ; enfin, l´absence de demeure importante, à l´exception de la propriété acquise par Eugène Cosserat, dans la rue principale, qui disposait d´un pont permettant de traverser la Selle. Enfin, la présence de plusieurs jardins d´agrément.
Le parcellaire régulier suggère un lotissement récent (18e siècle ?), le long du chemin reliant les différentes agglomérations de la vallée, naturellement implantées sur la rive ouest de la rivière, dont la pente est plus douce.
L´analyse des matrices cadastrales permet d´établir une coïncidence entre la construction de nombreuses maisons de rapport et la rénovation des sites de production, acquis dès la fin du 18e siècle par des bourgeois amiénois.
Parmi ces usines, celle de Cosserat se distingue par une influence plus déterminante, qui se traduit par la construction de cités ouvrières, d´une école et d´une chapelle. On constate également le rôle important joué par les entrepreneurs, maçons et charpentiers de Saleux et de Salouël, qui participent activement à la construction de nouveaux logements.
La création de la voie ferrée et d´une gare ont un effet stimulant sur le développement de l´agglomération, qui s´étire vers l´ouest, le long de la rue menant à la gare.
Enfin, on peut également mesurer le développement des espaces et des équipements publics dans le village.
Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1919), Salcosi est attesté en 1105. Charles le Téméraire, établi à Saleux lors du siège d'Amiens de 1470, détruit le château, en 1472. En 1636, le village est incendié par les Espagnols, puis en 1646 par les troupes françaises.
La carte de Cassini, levée entre 1760 et 1879, représente le village de Saleux, établi dans la vallée de la Selle, à l´écart des voies de grande communication. On peut y voir deux moulins et deux ponts, au nord et au sud. Le plan géométrique de la commune, dessiné en 1805 (doc. 1), montre un village structuré par la rivière sur laquelle sont aménagés des canaux de dérivation de plusieurs moulins et par les routes parallèles, encaissées dans le fond de vallée. L´église est située en surplomb du village, à l´ouest, accessible par une ruelle reliant la parcelle enclavée à la rue principale. Un chemin de tour de ville est visible à l´ouest. Le cimetière est situé à l´est de la rue principale, à proximité de la rivière. Une croix de chemin marque la limite ouest du village. Le cadastre napoléonien conservé aux archives départementales (doc. 2) donne une représentation plus précise du parcellaire, sur lequel plusieurs lotissements sont visibles. Les bras secondaires de la Selle qui apparaissent sur le plan géométrique de 1805 ne sont pas représentés sur le cadastre. Un chemin se dirigeant vers la rivière atteste de la présence d'un abreuvoir qui lui donne son nom.
Les sources conservées aux archives départementales (série G) attestent la présence de manoirs vendus au chapitre de la cathédrale d'Amiens en 1258 (vente de deux manoirs par Warin de Saleux) et en 1398 (vente par Thomas de La Croiset et Honorée de Bovelle sa femme, "d´un manoir, maison et tènement devant le four de Saleux, et d´autres immeubles sis audit lieu, notamment "un autre manoir amasé scéant devant l´ourmel de le Braielle, au quemin qui maine de Saleu à le Braielle").
Les sources conservées aux archives départementales (série O) font état de la construction d'un logement pour les voyageurs indigents, en 1883. L´école de filles Cosserat est fermée en 1864 ; les soeurs du Sacré-Coeur de Saint-Aubin, près d´Elbeuf (76), qui y assuraient l´enseignement ayant été accusées de violences et de brutalités envers les élèves.
Les alignements des chemins n° 2 (vers Taisnil) et 6 (vers Guignemicourt) sont définis en 1890. La rue du Thil (actuelle rue Ernest-Cauvin), ouverte vers 1840 par la famille Cauvin-Yvose pour desservir l'usine, fait l'objet d'un plan d'alignement en 1931. La rue Jean-Catelas, en 1933. Un chemin d'accès à la décharge publique aménagée au lieu dit la Grenouillère, est créé en 1934. Trottoirs et caniveaux sont construits en 1939 par l'entrepreneur Henry et fils, établi à Compiègne. Les ponts sont reconstruits en 1890 (rivière et canal des usines) puis en 1911 (sur la Selle) et en 1933 (pont du Thil).
Les matrices cadastrales conservées aux archives départementales renseignent sur les professions des propriétaires, nombreux dans les métiers du textile (coupeurs de velours, tisseurs, peigneurs de lin, saiteurs), du bâtiment (menuisier, charpentier, maçon) surtout établis à Salouël, mais également négociants (marchands de laines, marchand de toiles, marchand de chevaux et revendeur de viandes).
Une salle de patronage est mentionnée (D 195), à l´angle de la ruelle de l´ancienne église. La présence des fabriques stimule la construction de maisons de rapport à partir de 1840, à l´initiative des propriétaires des usines mais également des particuliers. Le village compte 378 maisons en 1911 et 419 en 1939 ; 5 usines en 1911, 14 en 1925 et 15 en 1938.
La réponse au questionnaire de 1878 (série T) indique que le village possède une école privée de filles, mise à la disposition de la commune par Laurent Yvose, et une école de garçons, pour une population de 968 habitants.
La notice géographique et historique, rédigée en 1899 par l´instituteur Bioux, fait état de découvertes archéologiques importantes. Il signale que le château est détruit en 1471, qu´une école, dont il ne connaît pas la date de fondation, existait avant 1788. A la fin du 19e siècle, le village de 1416 habitants compte deux écoles publiques (filles et garçons), une école privée de filles, enfin un groupe scolaire de construction récente (4 classes) qui accueille 170 élèves. Le développement de l´industrie a été très important au cours de la deuxième moitié du 19e siècle ; les fabriques de la commune emploient alors 1200 ouvriers. Il cite précisément le tissage de lin et de phormium Cauvin-Yvose (Ernest Cauvin est alors maire de Saleux), la seule à posséder le téléphone dans la commune à cette date, la filature de lin Cosserat fils et Cie, la filature et retorderie de laine et de coton Poiret frères et neveu, la blanchisserie moderne Blondel et Cie, enfin la fabrique d´engrais Lefèvre.
Le plan de 1918 (doc. 3), qui donne une représentation partielle du village, montre un développement du bâti encore limité à l'ancienne voie principale (actuelle rue Jean-Catelas). Il figure également la gare de Saleux.
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Période(s)
- Principale : 12e siècle
- Principale : 17e siècle
- Principale : 19e siècle
- Principale : 20e siècle
Le village est structuré par des réseaux routiers, ferrés et fluviaux qui suivent des tracés parallèles dans la vallée de la Selle. La voie ferrée est située à l´ouest du village, sur le plateau qui domine la vallée. Comme le montre le cadastre actuel, le village présente une structure de type village-rue (carrefour en T). L´axe principal traversant est une voie secondaire parallèle à la Selle menant au village de Salouël au nord, et à celui de Vers-sur-Selle, au sud. Il est doublé par un axe secondaire parallèle, à l´est de la rivière. L´emplacement de l´église est marginal malgré une implantation en retrait d´une place-parvis, aménagée à proximité de la mairie école. Le bâti se développe le long de la voie principale (rue Jean-Catelas) et des voies secondaires qui s´étendent vers l´ouest jusqu´à la gare (rue Roger-Salengro) et à la voie ferrée qui marque la limite du village. Trois importants sites industriels sont établis sur la Selle, au nord-est (le Thil) et au sud-est du village. Les cités ouvrières sont nombreuses au sud du village, à l´ouest de l´ancienne usine Cosserat, mais également dans la rue Roger-Salengro. On observe une implantation du bâti «entre cour et jardin» avec dépendances à l´alignement (voie principale) ou en retrait, sur un parcellaire en lanière, et une implantation sur rue et en retrait dans les lotissements de type poche et de type filant situés à l´ouest, au sud et au nord-est.
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Typologiesvallée humide ; village-rue ; pôle industriel
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Statut de la propriétépropriété publique
propriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Département de la Somme
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Documents d'archives
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AD Somme. Série G ; G 2722. Saleux. Seigneurie, terres (1255-1724).
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AD Somme. Série O ; 99 O 3469. Saleux (1870-1939).
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AD Somme. Série P ; 3 P 724/2. Saleux-Salouël. Etat de sections, [s.d].
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AD Somme. Série P ; 3 P 724/3. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.
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AD Somme ; Série P ; 3 P 724/4. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.
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AD Somme. Série P ; 3 P 724/5. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.
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AD Somme. Série P ; 3 P 724/8. Saleux. Matrices des propriétés bâties 1882.
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AD Somme. Série P ; 3 P 724/9. Saleux. Matrices des propriétés bâties 1911.
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AD Somme ; 99 T 3807 726/2. Saleux. Plan de l'école de garçons (questionnaire de 1878).
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AD Somme. Monographies communales. Notice géographique et historique.
Saleux, par Bioux, 1899
Bibliographie
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SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE. Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie. Tome I : Arrondissement d'Amiens, cantons d'Amiens, Boves et Conty. Amiens : Société des antiquaires de Picardie, 1919. Réed. Bruxelles : Editions culture et civilisation, 1979.
p. 246-249 -
CRAMPON, Maurice. Le canton de Boves. CNDP, 1980.
p. 101-105
Documents figurés
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Saleux. Plan par masses de cultures, dessin, Cardinet géomètre, 1805 (AD Somme ; 3 P 1109).
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Saleux. Plan cadastral, sections B, C et D, dessin, vers 1805 (AD Somme ; 3 P 1240).
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Plan général de Saleux - Salouël, dessin, vers 1855 (AD Somme ; 99 O 3467).
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Saleux. Sortie des usines, carte postale, édition Jean Lapin, 1er quart 20e siècle (AD Somme ; 8 Fi 1984).
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Amiens et ses environs, 1918 (AC Amiens ; 1139 W 2).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Contient
- Ancien café-restaurant de la Gare à Saleux
- Ancien cimetière paroissial Saint-Fuscien de Saleux, puis atelier et blanchisserie industrielle (détruit)
- Ancien moulin puis filature Marest, Marest et Cie, Eugène Cosserat, Cosserat fils et Cie, devenue usine d'articles en caoutchouc Pirelli France Latex
- Ancien moulin à blé, filature et savonnerie Poiret-Trépagne, Frédéric Poiret, puis S.A. Filatures et Teintureries de Saint-Epin, devenus tissage Vernier puis usine de confection MCB Sérac
- Ancien moulin, distillerie et filature devenue tissage Lecointe puis Laurent Yvose et Cauvin Yvose, S. A. des anciens établissements Cauvin Yvose, puis scierie Fox frères (vestiges)
- Ancienne école primaire de filles de Saleux et maisons de rapport
- Ancienne école primaire de garçons de Saleux-Salouël, puis groupe scolaire et mairie de Saleux
- Ancienne église paroissiale Saint-Fuscien de Saleux (détruite)
- Cimetière communal de Saleux
- Cité ouvrière Cosserat, dite Cité Saint-Jean
- Cité ouvrière Cosserat, dite Cité Saint-Pierre
- Cité ouvrière Cosserat, dite La Cité, puis Cité Saint-Maurice
- Gare de Saleux
- Maisons à Saleux
- Église paroissiale Saint-Fuscien de Saleux
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.