La réponse au questionnaire de 1878 rédigée par l'instituteur de Saleux indique que l'école de filles de Saleux est aménagée, en 1871, dans une maison appartenant à l'industriel Laurent Yvose. Celui-ci la met à la disposition de la commune à titre gratuit jusqu'en 1891, à la condition qu´elle soit dirigée par une institutrice laïque.
L'édifice comprend une salle de classe en rez-de-chaussée, alignée sur la rue, disposée en retour d´équerre du logement, entre cour et jardin. Sur la rue, un troisième bâtiment sert de salle de récréation.
La salle de classe de plan allongé est éclairée par neuf grandes fenêtres et une porte vitrée, côté cour, et par deux petites fenêtres en pignon, sur la rue. Un conduit de cheminée apparaît dans l´angle de la classe. L´élévation sur la cour présente un pignon en façade en pan de bois qui couronne un triplet de fenêtres, et un mur pignon en briques.
La salle de récréation n'est éclairée qu'en façade sur cour, deux fenêtres encadrent une porte centrée.
Le logement de l´institutrice, en rez-de-chaussée, comprend un corps de plan allongé divisé en quatre pièces (cuisine, salle à manger et deux chambres), prolongé par une buanderie accessible depuis l´étable construite en retour d´équerre. La position de la cheminée de la cuisine suggère une construction en pan de bois.
Les matrices cadastrales conservées aux archives départementales indiquent cependant qu'une école de filles est construite en 1876, pour le marchand de chevaux Zéphyr Bralant (D 207). Sur cette parcelle, une maison imposée comme construction neuve, en 1844, remplace deux maisons démolies la même année.
Zéphyr Bralant, toujours propriétaire de l'école, fait construire plusieurs maisons au nord de la parcelle (1 en 1881, 1 en 1883, 3 en 1884, 1 en 1886). En 1888, l'école est elle aussi transformée en logements, à l'initiative de Théodore Bralant. Deux maisons sont encore construites vers 1925.
Les logements sont acquis par Cosserat, avant 1931.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.