Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
- patrimoine industriel, Somme
- inventaire topographique, Amiens métropole
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Dufournier BenoîtDufournier Benoît
Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération Amiens Métropole - Boves
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Hydrographies
la Selle
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Commune
Saleux
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Adresse
2 rue Jean-Jaurès
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Cadastre
1827
C
244,245
;
1827
D
333, 334, 335, 345
;
1983
A
588, 608, 609, 1440
;
1983
D
535 à 550, 562
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Dénominationsmoulin, filature, usine d'articles en caoutchouc
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Précision dénominationfilature de lin
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Appellationsfilature Marest, filature Marest et Cie, filature Eugène Cosserat, filature Cosserat fils et Cie, Pirelli France Latex
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Destinationsmoulin, filature, usine d'articles en caoutchouc
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Parties constituantes étudiées
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Parties constituantes non étudiéesconciergerie, transformateur, cour, bâtiment d'eau, bureau, vestiaire d'usine, chaufferie, cheminée d'usine, salle des machines, transformateur, atelier de réparation, entrepôt industriel, voie ferrée, atelier de fabrication, hangar industriel, magasin industriel, laboratoire, logement patronal, étable à chevaux
Comme de nombreux moulins existant sur les rives de la Selle, le site est transformé en filature par un manufacturier, ici, comme pour la filature voisine de Poiret-Trépagne, il s'agit du négociant rouennais Adeline, qui établit une filature en 1791.
L'architecte Marest et Eugène Cosserat en font l'acquisition à partir de 1839. A l'ouest de la Selle, la filature de lin est agrandie vers 1848, par l'architecte Marest ; en 1850, elle compte 23 métiers, 2880 broches et emploie 200 ouvriers. Une nouvelle filature est construite en 1855 pour Eugène Cosserat, qui fait également construire une maison (1855) ainsi que des logements (1858) et une forge (1861). La filature est agrandie de 1862 à 1865, puis en 1878. La production est ensuite étendue au chanvre et à l'étoupe, attestée en 1871, date à laquelle l'usine emploie 378 ouvriers dont 38 moins de 16 ans. L'usine est à nouveau agrandie d'une chaufferie (1880), d'une conciergerie (1881), d'un magasin (1889), d'un bureau (1903) et d'une salle des machines et cheminée (1912).
A l'est de la Selle, les six maisons déclarées comme constructions neuves par Marest et Cie, en 1849, sont démolies de 1862 à 1866. Un magasin sera construit à leur emplacement, en 1876, à l’initiative d'Oscar Cosserat. Un magasin à lin est également construit en 1917.
La filature est reconstruite et agrandie en 1922 (matériel fixe), en 1923 (matériel fixe, maison et peignerie, peignerie, magasin, maison du directeur), en 1924 (peignage et buanderie), puis en 1926 (forge et ferblanterie, magasins, bâtiment abritant la machine à vapeur, filature à sec, bascule, atelier de menuiserie, atelier de préparation, séchoir à air libre, hangar, cheminée, chute d’eau, voie ferrée et pont tournant), enfin en 1930 (forge et un atelier de réparation) et en 1941 (transformateur 1941).
Les vestiaires sont construits en 1951 et 1956, date de la fermeture de l'usine textile Cosserat et fils et de la reprise par Pirelli, qui transforme la filature en usine d'articles de caoutchouc, avec une unité de literie construite au sud.
Plusieurs cités ouvrières sont construites pour les Cosserat qui font également l'acquisition de plusieurs maisons dans le village, dont Le Coq et la cour Alfred-Minard, Le Lézard et la cour Narcisse-Minard.
Documents figurés :
Le plan géométrique de 1805 et le cadastre napoléonien de 1827 (fig. 2) figurent plusieurs bâtiments (moulin, maison et dépendances) distribués par une cour, situés sur un îlot déterminé par un bras de la Selle (à l'est) et un canal de dérivation non cadastré (à l'ouest). Un plan du village réalisé vers 1868 (fig. 3) montre la disposition des bâtiments de la filature Cosserat, qui a fait l'objet de nombreux agrandissements et réaménagements.
Sources :
Les matrices cadastrales conservées aux archives départementales indiquent que les terrains appartiennent à M. Adeline (C 242 à 245, D 330 à 335, 342 et 345).
Les parcelles D 333 et C 244 deviennent la propriété de l'architecte Marest, puis d'Eugène Cosserat à partir de 1840, qui possède alors les parcelles D 334, 335, 342, 345, 347 à 349 et en 1849, les parcelles C 244, 245, D 333, ainsi que des parcelles voisines (D 260, 261, 357 et 358).
Le site devient la propriété d'Oscar Cosserat, filateur à Saleux, qui possède les parcelles C 240, 241, 244, 245 ; D 260, 261, 262, 268 à 275, 333, 334, 342, 345, 347 à 349, 358, 359, 360.
Entre 1883 et 1912, Cosserat fils et Cie est propriétaire des parcelles sur lesquelles se trouvent l'usine et les logements d’ouvriers : C 244, 245, D 333, 334, 335, 342, 344, 345, 347 à 349, 356 à 360, augmentées en 1884 des parcelles D 350, 351 et 587. En 1931, l’entreprise devient la S. A. R. L. Cosserat, 14 rue Jules-Lardière à Amiens. Les terrains annexes sont divisés entre Maurice et Philippe Cosserat, domiciliés à Amiens (le premier 16 rue Jules-Lardière, le second 21 rue Delpech), propriétaires conjoints des parcelles D 348 à 351, 585 et 586, en 1912 et Philippe Cosserat Philippe, industriel, propriétaire des parcelles C 240, 241, D 260, 261 et 262 à 275, en 1914.
L'ensemble comprend le site de production, dont le détail se développe ci-dessous, et les propriétés Cosserat détaillées en annexe (cf. annexe 2).
Le site de production se développe sur les parcelles D 333 à 335 et 345 (à l’ouest de la Selle) et sur les parcelles C 244 et 245 (à l’est de la Selle).
A l’ouest de la Selle (D 333) une maison, déclarée comme construction neuve par l'architecte Marest en 1839, est agrandie vers 1849 pour Marest et Cie. La filature de lin, agrandie vers 1848, par l'architecte Marest, est remplacée par une construction nouvelle en 1855 réalisée pour Eugène Cosserat ; elle est agrandie en 1862, 1865 et 1878. Eugène Cosserat fait ensuite construire une maison (1855) ainsi que des logements (1858) et une forge (1861). En 1888, sont construits une serre et un magasin. L'année suivante les logements sont démolis.A l’ouest (D 345), une maison est déclarée comme construction neuve, en 1839.
Au sud (D 335), deux hangars sont déclarés comme construction neuve en 1866. Maison construite en 1863 Cosserat et consorts. A l’est de la Selle (C 244), six maisons sont déclarées comme constructions neuves par Marest et Cie et deviennent la propriété d’Eugène Cosserat, en 1849. Elles sont démolies en 1862, 1864 et 1866. Leur succède la construction d'un magasin, en 1876 (O. Cosserat), puis d'un magasin à lin, en 1917.
L’usine est ensuite agrandie en 1922 (matériel fixe), en 1923 (matériel fixe, maison et peignerie, peignerie, magasin, maison du directeur), en 1924 (peignage et buanderie), puis en en 1926 (forge et ferblanterie, magasins, bâtiment abritant la machine à vapeur, filature à sec, bascule, atelier de menuiserie, atelier de préparation, séchoir à air libre, hangar, cheminée, chute d’eau, voie ferrée et pont tournant). Une forge et un atelier de réparation sont construits en 1930. Le détail des bâtiments composants l'usine en 1929 est donné dans la matrice (cf. annexe 1).
Un procès-verbal d'épreuve dressé à Rouen le 4 juillet 1845 et conservé aux archives départementales (Mgl 96829) concerne une chaudière et deux bouilleurs en tôle fabriqués par le chaudronnier Renaud et une enveloppe de deux cylindres en fonte fabriquée par le rouennais Lacroix, pour Louis Marest et Cie à Saleux.
Travaux historiques :
Selon le recensement établi en 1985 par B. Dufournier, un site hydraulique est transformé en filature de lin vers 1840 et exploité par divers membres de la famille Cosserat. La production a été ensuite étendue au chanvre et à l'étoupe, attestée en 1871, avec adjonction d'une unité de blanchiment en 1914. Les agrandissements sont attestés par des dates portées : chaufferie 1880, conciergerie 1881, bâtiment non défini 1889, bureau 1903, salle des machines et cheminée 1912, ateliers de fabrication 1919, 1920, 1923, atelier de réparation 1930, transformateur 1941, et vestiaires 1951 et 1956. Après la fermeture de l'usine textile Cosserat et fils en 1956, l'usine a été reprise par Pirelli, et transformée en usine d'articles de caoutchouc, avec une unité de literie construite au sud (3e quart 20e siècle).
Equipement industriel et machines :
Le dossier mentionne un moulin à eau, une machine à vapeur, 23 métiers, 2880 broches, en 1850, 120 ch. thermiques, 25 ch. Hydrauliques en 1871.
Effectifs :
L'usine textile compte 200 ouvriers en 1850, 378 ouvriers dont 38 moins de 16 ans, en 1871 et 320 ouvriers en 1939. L’usine Pirelli emploie plus de 100 salariés, en 1962 et 235 salariés, en 1986.
Existence d'un fonds d'archives privées.
Des notes complémentaires indiquent que la filature de coton créée en 1791 est rachetée sous la Restauration par le rouennais Adeline. Lui succède la filature de lin créée en 1840 par Eugène Cosserat et Marest (Crampon). Mention d'une roue Sagebien, en 1871 et d’un groupe électrogène autonome, en 1941.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle, 3e quart 20e siècle
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Dates
- 1880, porte la date
- 1881, porte la date
- 1889, porte la date
- 1903, porte la date
- 1912, porte la date
- 1914, daté par source
- 1919, porte la date
- 1920, porte la date
- 1923, porte la date
- 1930, porte la date
- 1941, porte la date
- 1951, porte la date
- 1956, porte la date
Important ensemble essentiellement en brique et en rez-de-chaussée :
Conciergerie à 1 étage carré et étage de comble, baies en anse de panier, prolongée d'un corps de bâtiment à 2 étages carrés, élévation antérieure aveugle.
Atelier de réparation (1) à essentage de planches, brique et pan de bois, 1 étage carré.
Magasin industriel, à baies plein-cintre, avec bureau en retour d'équerre.
Vestiaire, à toit en terrasse
Chaufferie (1), sous toits à longs pans et croupes, prolongée d'ateliers de fabrication à toit en shed, charpente en bois apparente.
Unité de literie en rez-de-chaussée en essentage de tôle.
Au nord, ateliers de réparation (2) et ateliers de fabrication à toit de shed et charpente métallique apparente.
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Murs
- brique
- essentage de planches
- essentage de tôle
- béton armé
- pan de bois
-
Toitstuile mécanique, verre en couverture, tôle ondulée, ciment amiante en couverture, matériau synthétique en couverture
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Étages2 étages carrés, étage de comble
-
Couvrements
- charpente métallique apparente
- charpente en bois apparente
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Couvertures
- terrasse
- toit à longs pans pignon couvert
- shed
- croupe
-
Escaliers
-
Énergies
- énergie hydraulique
- énergie thermique
- énergie électrique
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Statut de la propriétépropriété privée,
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Intérêt de l'œuvreà signaler
-
Éléments remarquablesatelier de fabrication
Ce dossier de repérage du patrimoine industriel, établi en 1985 a été mis à jour et enrichi en 2004, dans le cadre de l'inventaire topographique d'Amiens métropole.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) AGIR-Pic
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Somme. Série M ; M 96855. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.
-
AD Somme. Série P ; 3 P 724/2. Saleux-Salouël. Etat de sections, [s.d].
-
AD Somme. Série P ; 3 P 724/3. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.
-
AD Somme. Série P ; 3 P 724/8. Saleux. Matrices des propriétés bâties 1882.
-
AD Somme. Série P ; 3 P 724/9. Saleux. Matrices des propriétés bâties 1911.
Bibliographie
-
CRAMPON, Maurice. Le canton de Boves. CNDP, 1980.
p. 102
Documents figurés
-
Saleux. Plan par masses de cultures, dessin, Cardinet géomètre, 1805 (AD Somme ; 3 P 1109).
-
Saleux. Plan cadastral, sections B, C et D, dessin, vers 1805 (AD Somme ; 3 P 1240).
-
Extrait du plan du village de Saleux figurant les usines Poiret-Trépagne et Cosserat (AD Somme ; Série O).
-
Filature à Saleux, en-tête de papier à lettre, [1901] (AD Somme ; M 96855).
Annexes
-
Détail des bâtiments composant l’usine textile, en 1929 (AD Somme ; 3 P 724/9)
-
Les propriétés des Cosserat à Saleux (AD Somme ; 3P 724/3 à 9)
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