Dossier d’œuvre architecture IA80009623 | Réalisé par
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
Le village de Bettencourt-Saint-Ouen
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    village

Introduction

La commune de Bettencourt-Saint-Ouen s'étend sur une superficie de 804 hectares et 34 ares pour une population de 516 habitants en 2007 (428 en 1896), ce qui représente une densité de 64,2 habitants au km² (données INSEE).

Le territoire communal, situé sur le versant sud de la vallée de la Nièvre, s'étend depuis la rivière au nord-ouest jusqu'à la forêt de Vignacourt au sud (bois de Varennes et du Prieur). Jusqu'au milieu du 19e siècle, le massif se prolongeait en partie au nord jusqu'aux limites du village.

La commune est bordée à l'est par la chaussée Brunehaut et à l'ouest par la commune de Flixecourt. Elle est traversée par la R.D. 57, qui forme la principale artère du village d'est en ouest, ainsi que par l'autoroute A16 qui forme une longue et profonde entaille sur sa partie ouest. Trois routes relient la commune au bourg de Vignacourt, dont l'une d'elles forme un croisement avec la route de Flixecourt, à l'ouest du village, marqué par une croix de chemin. Le village est situé à mi-pente du versant sud de la vallée de la Nièvre.

Le hameau de la Briqueterie, qui borde la R.D., se forme, à la fin du 19e siècle, à la limite de la commune de Saint-Ouen, dont l'abattoir et certaines cités ouvrières sont pour partie implantés sur le territoire de Bettencourt-Saint-Ouen (sections cadastrales A1 et A2).

Au sud, deux fermes sont établies dans la clairière de Bachimont, défrichement de la seconde moitié du 19e siècle dans la forêt de Vignacourt : la première (n° 1), à découvert, n'est plus habitée, tandis que la seconde (n° 2), en lisière, est ruinée. Deux rendez-vous de chasse sont situés à proximité dans la forêt, le chalet Monpetit et le chalet de Bachimont.

une mentionnée dans le recensement de population de 1872, une autre dans celui de 1906. 3 maisons en 1911.

L'occupation des sols est répartie entre la polyculture (60 %), les forêts et peupleraies (25 %) et les prairies (5 %), tandis que l'espace urbanisé et les voies de communication représentent 10 % de la surface. En 2000, 6 exploitants agricoles (13 en 1988) cultivaient 509 hectares de terres labourables (719 en 1988).

En 2000, 6 exploitations agricoles (13 en 1988) regroupaient une superficie agricole utilisée (SAU) de 530 ha (768 ha en 1988), soit une SAU moyenne de 88 hectares (59 en 1988). Les surfaces agricoles de la commune représentaient 509 ha de terres labourables (719 ha en 1988) et 40 ha de cultures fourragères (75 ha en 1988), dont 472 ha de superficie en fermage (713 en 1988) (données AGRESTE). Ces chiffres traduisent une réduction de plus de la moitié du nombre d'exploitations, dont la taille moyenne a bien augmenté depuis une vingtaine d'années. La diminution importante de la SAU globale des exploitations et des surfaces agricoles de la commune est due à l'aménagement de l'autoroute et à la construction de lotissements pavillonnaires.

Par délibération du 22 avril 2004, le conseil municipal a souhaité mettre en place un plan local d'urbanisme (PLU), en remplacement du plan d'occupation des sols (POS) en vigueur depuis 1987. Le rapport de présentation du PLU, rédigé par le cabinet AGEOS Consultants le 5 mars 2007, a été approuvé par le conseil municipal le 18 avril 2007 (arch. com.).

Historique

Le territoire de l'actuelle commune de Bettencourt-Saint-Ouen a révélé des traces d'occupation paléolithique et gallo-romaine.

Le village et ses terres formaient au Moyen Age et sous l'Ancien Régime une seigneurie dépendant de Picquigny, domaine des vidames d'Amiens. Possession de la famille du Bols, celle-ci passe par alliance, à la fin du 15e ou au début 16e siècle, à la famille de Soissons-Moreuil, puis à la fin du 17e siècle à Jean-Noël de Barbezières, comte de Chémerault, conseiller du roi et lieutenant général. Vers 1730, le domaine passe aux Desfriches-Doria, cousins de Louise de Soissons-Moreuil. André-Joseph Desfriches, marquis Doria, porte les titres de seigneur de Cernoy, de Cayeux, de Bettencourt et de Payens. Son fils Marie-Marguerite François Firmin Desfriches, comte Doria, marquis de Payens, seigneur de Cayeux, de Cernoy, de Bettencourt, d'Ollé et d'autres lieux, disparaît en 1795. Il est le dernier seigneur de Bettencourt mais un héritier, le comte Armand Desfriches-Doria, possède des terres à Bettencourt jusqu'en 1870. Les Doria font construire un nouveau château de plaisance (rendez-vous de chasse ?) en 1777.

Sous l'Ancien Régime, le territoire de la paroisse de Bettencourt dépendait du prévôté de Beauquesne et du bailliage d'Amiens, avant d'être rattaché en 1748 au bailliage et au présidial d'Amiens. Il relevait de l'élection et du grenier à sel de Doullens, puis du grenier à sel d'Amiens à partir de 1728. La commune a été intégrée au canton de Flixecourt en 1790.

L'absence du plan cadastral de 1836 ne permet pas toujours de localiser les informations mentionnées par la matrice des propriétés bâties. À cette époque, la commune comprend un château, un moulin à vent (certainement situé sur le plateau), une forge et 96 habitations. L'église reconstruite en 1850, et la mairie-école érigée en 1860. Le moulin à vent est détruit en 1867 alors qu'il appartenait au meunier Godot. La forge qui appartient entre 1868 et 1892 au maréchal-ferrant Jérémie-François Sevin est d'abord située rue de Haut (parcelle (A 332), puis sur la place (A 326) à partir de 1871. Une mare communale est aménagée en 1882 sur un terrain qui appartenait à un certain Séguier (parcelle A 394).

Après l'implantation des usines de Flixecourt et de Saint-Ouen, la R.D. 57 aménagée vers 1860 devient un véritable axe de développement qui a largement contribué à l'essor de la commune durant la seconde moitié du 19e siècle. Les progrès de l'agriculture entraînent en 1863 le comblement des étangs tourbiers qui ont longtemps formé le fond de la vallée.

À la même époque, le bois de Bachimont, en bordure duquel est située la ferme du même nom, est agrémenté de deux rendez-vous de chasse. L'un est construit en 1867 pour Vital Pancier, négociant amiénois, acquis en 1876 par Zéphir Dailly-Brailly, manouvrier, puis en 1902 par Henri Saint avec 23 hectares de bois. L'autre est construit en 1896 pour Edgar Magnier-Lemaire, de L'Étoile, avant d'être acquis en 1902 par Stéphane Paillart, notaire à Flixecourt.

En 1899 (monographie communale), la moitié des terres agricoles est cultivée en céréales (avoine, blé, sarrazin), un tiers en plantes ou racines fourragères (sainfoin, trèfle, betterave, rutabaga), et environ un huitième en pomme de terre, betterave sucrière et graines alimentaire. Les coupes de bois sont vendues aux boulangers des communes industrielles voisines. Les terres cultivées sont alors partagées entre 35 exploitations agricoles, dont 12 ont une surface inférieure à 5 hectares. Par ailleurs, 120 ouvriers et ouvrières travaillent aux usines Saint Frères de Flixecourt et de Saint-Ouen.

Plusieurs maisons de la cité Saint-Jacques, à Saint-Ouen, sont construites sur la commune de Bettencourt-Saint-Ouen.

Le bâti du hameau de la Briqueterie se présente comme de modestes maisons jumelles en brique des années 1930, élevées en bordure de rue. Elles étaient peut-être destinées à l'habitat des ouvriers de l'usine de Saint-Ouen, comme les maisons construites par Saint Frères à la veille de la Première Guerre mondiale et intégrées aux cités ouvrières de Saint-Ouen.

La commune a été touchée par les destructions de la Première Guerre mondiale qui ont affecté la façade de l'église et une partie des maisons du village. Un nouveau cimetière (étudié) a été construit à l'extérieur du village, sur la R.D. 57 en direction de Saint-Ouen, en remplacement du précédent, qui jouxtait l'église et a été fermé le 1er juin 1928. À partir des années 1980, le village s'est étendu à l'est, le long de la R.D. 57, avant qu'un lotissement ne soit créé au nord du village (deux tranches en 2003, puis 2006), au-delà des maisons de la rue Principale.

Le village

L'essentiel de l'habitat est regroupé dans le village, dont le noyau, autour de l'église et de son ancien cimetière, est organisé autour de la Rue Principale, qui forme un tronçon de la R.D. 57 entre Flixecourt et Saint-Ouen et suit le cours de la rivière. Le village s'est étendu dans les dernières décennies par la création de zones pavillonnaires, une première à la sortie est le long de la route, puis une seconde plus récemment au nord du village, jouxtant le bâti de la Rue Principale.

L'absence du plan cadastral de 1836 ne permet pas toujours de localiser les informations mentionnées par la matrice des propriétés bâties. À cette époque, le village comprend un château, un moulin, une forge et 96 habitations. L'église reconstruite en 1850, et la mairie-école érigée en 1860. La forge qui appartient entre 1868 et 1892 au maréchal-ferrant Jérémie-François Sevin est d'abord située rue de Haut (parcelle (A 332), puis sur la place (A 326) à partir de 1871. Une mare communale est aménagée en 1882 sur un terrain qui appartenait à un certain Séguier (parcelle A 394).

L'habitat

Le nombre total de logements (maisons) était de 198 en 2007, composé de 189 résidences principales (95,4 %), 7 résidences secondaires et logements occasionnels (3,4 %) et 2 logements vacants (1,1 %). Parmi les 185 résidences principales construites avant 2005, 79 (soit 42,7 %) l'ont été avant 1949 (données INSEE). 37 maisons et fermes ont été repérées, dont 5 ont été étudiées.

Le village regroupe l'essentiel du bâti de la commune. Le bâti a conservé, surtout dans le haut du village, l'alignement sur rue des maisons ou des granges de fermes. Les lotissements modernes, bien intégrés au village par un réseau viaire, présentent la disposition pavillonnaire habituelle en milieu de parcelle. L'habitat est essentiellement formé de maisons et de petites fermes. Quatre fermes de taille moyenne sont situées, pour l'une à l'entrée ouest du village, et pour les trois autres dans le haut de la Rue Principale.

Une grande partie des maisons et fermes porte la marque de la seconde moitié du 19e siècle, certains bâtiments portant des dates de la fin du 19e siècle. Les destructions de la Première Guerre mondiale, qui ont notamment touché la façade de l'église, ont entraîné la reconstruction d'une partie des maisons et fermes du village. Cependant, les remaniements qui ont affecté l'ensemble de l'habitat au cours du 20e siècle rendent souvent sa datation difficile.

La disposition la plus répandue pour l'habitat traditionnel est un logis en fond de cour, le plus souvent en rez-de-chaussée, précédé sur la rue par une grange avec passage charretier. Des bâtiments annexes (remise, resserre, étable) bordent souvent la cour. Le matériau de construction traditionnel est le torchis, progressivement remplacé par la brique dans la seconde moitié du 19e siècle.

Les recensements de populations montrent une croissance continue du nombre de maisons dans le village, qui passe de 98 en 1836 à 137 en 1911.

Activités

L'activité textile semble se développer à partir de 1851. On ne recense en effet que 5 fileuses dans le village en 1836. En 1851, le village abrite 54 fileuses et 22 tisserand, ainsi qu'un contremaître. A partir de 1872, on note une diversification des métiers et l'apparition des ouvriers de fabrique, qui passe de 7 en 1872 à 27 en 1881. En 1906, Saint Frères emploie 110 personnes habitant le village, ce qui représente 82% des ménages.

Conclusion

La R.D. n° 57, qui a contribué au développement de la commune dans la seconde moitié du 19e siècle, l'a également rendue dépendante des communes industrielles voisines de Flixecourt et de Saint-Ouen, malgré le maintien d'une activité agricole importante. Le caractère de village-rue de l'agglomération ne s'est estompé que récemment avec la création de lotissements périphériques.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, 18e siècle, 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
  • Typologies
    village-rue
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique

La commune de Bettencourt-Saint-Ouen fait partie des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 "Cours de la Nièvre, de la Domart et de la Fieffes" et "Massifs forestier de Vignacourt et du Gard".

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 709. Bettencourt-Saint-Ouen. Administration communale, avant 1869.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 710. Bettencourt-Saint-Ouen. Administration communale, 1870-1939.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 711. Bettencourt-Saint-Ouen. Administration communale, 1870-1939.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 712. Bettencourt-Saint-Ouen. Administration communale, 1870-1939.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 100/5. Bettencourt-Saint-Ouen. Matrice des propriétés foncières, 1836-1904.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 100/8. Bettencourt-Saint-Ouen. Matrice des propriétés bâties, 1883-1891.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 100/9. Bettencourt-Saint-Ouen. Matrice des propriétés bâties, 1904-1946.

  • AD Somme. 2 NUM 82. Bettencourt-Saint-Ouen. Monographie communale, Coffinier instituteur,1899.

Bibliographie

  • SOCIETE DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE. Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie, tome III : Arrondissement d'Amiens, cantons d'Oisemont, Picquigny, Poix et Villers-Bocage. Amiens : Société des antiquaires de Picardie, 1919. Réed. Bruxelles : Editions culture et civilisation, 1979.

    p. 217-220

Documents figurés

  • Carte de Cassini. N°23 : Dieppe, gravure à l'eau-forte, Le Roy le Jeune géographe, 1757.

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). La Grande Rue, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). La Grande Rue, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). La Grande Rue, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). La Grande Rue, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). Rue de Vignacourt, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). Maison Lognon-Philogène, confiserie-mercerie, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). Rue de Saint-Ouen, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). Rue du Marais, carte postale, cliché R. Lelong à Saint-Fuscien, édition Lognon-Philogène à Bettencourt-Saint-Ouen, début du 20e siècle (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
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Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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