• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Le hameau du Hamelet à Favières
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI
  • (c) Archives nationales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Favières
  • Lieu-dit le Hamelet

Les sources littéraires attestent l´existence de ce hameau, au moins depuis le 11e siècle, mais finalement, assez peu d´informations nous sont parvenues sur son histoire et notamment celle de sa fondation. Prarond remarque que le mot "Hamelet" trouve son étymologie dans l´ancien français à la racine "Ham" qui signifiait village ou « demeure ».

A l´origine, le hameau faisait partie, avec Morlay et Pomplimont, de la paroisse de Nolette, rattachée à l'abbaye de Saint-Valery. Cette paroisse disparut lorsque Nolette fut rattachée à Noyelles, Morlay à Ponthoile et le Hamelet à Favières, pour partie, l'autre étant rattachée à Ponthoile.

L´auteur propose d'attribuer la seigneurie du Hamelet à la famille de Bommy, mais aucune date n´est donnée. Parmi les historiens ayant mentionné l´histoire du Hamelet, c´est Roger Rodière qui est le plus précis : il nous apprend qu´un certain "Robert de Hamelet est cité en 1258 au cartulaire de Valloires". Au milieu du 14e siècle, la terre du Hamelet est plus ou moins objet de litige entre le procureur du Roi d´Angleterre et celui de France ; le premier en réclamant (en 1360) la suzeraineté. Il semble finalement que le Hamelet relevait de la seigneurie de Saigneville, mouvant de la châtellenie de Gamaches. Quoiqu´il en soit, en 1577 en tout cas, le hameau dépendait de la prévôté de Saint-Riquier.

Rodière donne une liste des différents seigneurs et écuyers du Hamelet, qu´il ne semble pas nécessaire de reproduire ici. Il convient simplement de retenir que, à partir du 14e siècle. Ce hameau (fief ou seigneurie ?) passa, par un jeu d´alliances, dans la famille des Essarts et y resta jusqu´au 18e siècle. Par ailleurs, "la famille des Essarts a fait démolir le château du Hamelet et en a converti les dépendances en ferme en 1772". Ce château est visible sur une carte de 1715 (A.N. : N III Somme 74) : il occupait un plan en U, et se situait alors entre Le Hamelet et Morlay. Il est dit appartenir à Mr « de Mignü, comte des Essarts ».

Rodière ("Les gouverneurs") apporte un témoignage direct du début du 20e siècle (1906) sur le hameau qu´il décrit alors "perdu dans les marécages de la Baie de Somme ; les manoirs sont épars au milieu des marais et des saulaies".

D´après le recensement de la population, aux 17e et 18e siècles, le hameau de Hamelet était plus peuplé que par la suite. En effet, la population avoisinait alors une soixantaine d´individus pour diminuer à 45 en moyenne tout au long des 19e et 20e siècles. Le nombre de maisons baissa également progressivement de 18 à 13.

Une carte du 18e siècle présente le plan du hameau. Les fermes, indépendantes, occupaient le nord du hameau. Jardins et vergers entouraient chacune d´elles. Sur le cadastre napoléonien (1828), le bâti (fermes et maisons) était davantage concentré à l´est. Le territoire était divisé en champs laniérés et pâtures étendues. Le réseau viaire qui le parsemait dessinait et entourait les herbages au bord desquelles s´implantaient les habitations, distribuées indifféremment de part et d´autre de la voie de circulation. La frontière avec le territoire de Ponthoile était matérialisée par la présence d´un canal de drainage.

Il est ainsi intéressant de souligner que la topographie du Hamelet d´aujourd'hui révèle sans doute encore un peu de celle d´hier puisque peu de constructions contemporaines se sont ajoutées aux implantations anciennes.

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Situé sur la route d´Abbeville, dépendant de la commune de Favières, le Hamelet, élevé sur un ancien banc de galets, dispose encore aujourd´hui d´un bâti aéré desservi par des voies établies sur des digues au tracé sinueux. Cet ensemble s´inscrit dans un environnement bocager ceinturé de parcelles livrées aux cultures ou à la pâture.

C'est l'architecture liée à la vocation agricole qui domine donc ici, même si l´activité primitive a été en majeure partie abandonnée. Les fermes sont pour la plupart de taille imposante, en raison de la fertilité des terres. En comparant le cadastre napoléonien et le cadastre actuel, on observe la disparition totale de certaines d´entre elles (au centre du hameau notamment). Mais celles qui subsistent ont conservé leur implantation, leur plan et leurs matériaux d´origine. Certaines, reconstruites à la fin du 19e siècle, utilisent la brique pour le gros-oeuvre (essentiellement à la limite du territoire de Ponthoile). Quelques maisons, visibles en 1828, ont été entièrement reconstruites et complétées d´annexes agricoles.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série M ; 2 M_LN 236. Recensement de population de la commune de Favières, [1836-1936].

Bibliographie

  • BACQUET, Gérard. Le Ponthieu. Auxi-le-Château, Gérard Bacquet, 1992.

    p. 309
  • DARSY, F.-I. Bénéfices de l'Eglise d'Amiens ou Etat général de biens, revenus et charges du clergé du diocèse d'Amiens en 1730 ; avec des notes indiquant l'origine des biens, la répartition des dîmes, etc. Amiens, E. Caillaux, 1869.

    p. 44
  • GARNIER, J. Dictionnaire topographique du département de la Somme. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, 3e série. Paris, Amiens, t. I, 1867.

    p. 457
  • PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de 300 villages, hameaux ou fermes. Le Canton de Rue. Paris, Abbeville, Dumoulin, Grave, Prévost, 1862.

    p. 318-319
  • RODIERE, Roger. Les gouverneurs de Montreuil de la maison des Essarts de Maigneulx, 1581-1620. Montreuil-sur-Mer, Imp. Charles Delambre, 1906.

    p. 182
  • RODIERE, Roger. Statistique féodale du baillage de Rue et de quelques villages voisins. Première partie. Communes du canton actuel de Rue. Bulletins de la Société d'Emulation d'Abbeville, 1935-1939, t. XVI

    p. 371-373

Documents figurés

  • Plan des molières de Noyelles et Ponthoiles entre la Somme et la forêt de Crécy, encre et lavis sur papier, 1715 (A.N. : N III Somme 74).

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

  • Favières. Plan cadastral, 1828 (AD Somme ; 3 P 1348).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004