L'origine de cette chapelle, dédiée à saint Corneille (pape et martyr), construite sur un îlot de terre qui émergeait le long de la côte, semble remonter au 11e siècle.
Louis, comte des Essarts de Meigneulx, seigneur du Hamelet, fait reconstruire le choeur vers 1570.
La fenêtre de l´abside se divisait en deux arcades à peine brisées ; dans le tympan, apparaissait la date de 1571 et sur une des mouchettes, un ange.
La chapelle était déjà dans un grand état de délabrement à la fin du 17e siècle. Louis-Charles des Essarts (commandant les gardes-côtes du Crotoy) fait rénover le choeur au 18e siècle (il y est inhumé en 1772).
D´après les renseignements compilés sur les presbytères (AD Somme ; 3 V 4) au 1er ventose an 10 (1802), la chapelle de « Ammellé » (Hamelet), encore en mauvais état malgré quelques restaurations, pouvait alors contenir 80 personnes (la population totale était de 90 habitants).
D´après Paul Castel, avant 1789, le Hamelet appartenait à la paroisse de Nollette. En 1850, la chapelle, qui en dépendait, est rattachée à Favières. Dès cette époque, le bâtiment ne sont plus entretenu. Les offices n'y sont plus célébrés dès 1900. Elle sert ensuite de grange.
Sur les aquarelles de Henri et Oswald Macqueron (vers 1868), le clocher-porche, couronné par une croix latine en pierre, est percé au sommet de baies géminées.
Le cahier de délibérations du Conseil Municipal (1855-1889) indique qu´en 1891, de graves dégâts sont survenus au clocher et à la toiture de la chapelle. Des réparations sont à effectuer de toute urgence pour éviter de plus amples dégradations. C´est probablement à cette époque que le clocher-porche est restauré.
La chapelle est rénovée une nouvelle fois en 1912 à l'initiative des Antiquaires de Picardie. Mise à sac par les Allemands pendant le seconde guerre mondiale, elle est ensuite abandonnée et tombe peu à peu en ruines. Elle est ensuite rendue au culte en 1954 grâce au concours bénévole des élèves du centre d'apprentissage de la fondation franco-américaine de Berck, sous l´impulsion de l´abbé Marcel Garbe, curé de Saint-Firmin desservant de Favières. La rénovation d'avril-mai 2005 est confiée au chantier de réinsertion du Ponthieu.
D'après un habitant, un pèlerinage y était effectué afin de guérir les visiteurs (qui venaient en petit train) de la fièvre, dite des marais, grâce à l'eau de la fontaine. Lors du percement des canalisations d'eau dans les années 1970, des corps auraient été découverts au niveau de la route, ce qui prouverait l'étendue initiale plus importante du cimetière.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.