Dossier collectif IA80007336 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Le patrimoine religieux de l'arrière-pays maritime
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  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    église paroissiale, chapelle, oratoire
  • Aires d'études
    Somme

Les églises (8 étudiées)

Les églises du territoire ont été pour la plupart édifiées entre le Moyen Age et le 16e siècle en pierre calcaire. La porosité de ce matériau et les conditions climatiques qui caractérisent l´arrière-pays maritime ont amplement endommagé ces édifices. Ils menacent ruine parfois dès le 17e siècle (Noyelles) suite aux nombreuses incursions qu´a subies le territoire.

Les églises ont donc fait l´objet de nombreux projets de restauration, qui n´ont parfois vu le jour que très tardivement. Les délibérations du Conseil Municipal retracent l´évolution de ces différents projets et les difficultés que rencontre leur exécution.

La Fabrique est bien souvent l´instigatrice d´un projet de reconstruction ; la commune est tenue de suppléer au manque de ressource de celle-ci car elle ne peut en assurer seule le financement. La commune dispose des fonds comme la vente d´arbres ou la mise en adjudication des parcelles de marais, de molières et parfois une imposition extraordinaire. Elle fait parfois appel à l´aide du gouvernement : le Secours (pratique inauguré sous la Monarchie de Juillet). Certaines églises sont dans un état menaçant.

La hauteur de la flèche de l´église dépend de la générosité du seigneur présentateur à la cure dont c´était le privilège dispendieux de le bâtir ainsi qu´il lui appartenait de bâtir le choeur. Pour les habitants, le clocher était un symbole d´orgueil et d´attachement.

Les chapelles (3)

Les chapelles sont implantées dans les hameaux trop éloignés du chef-lieu dans lequel se situe l´église paroissiale, empêchant ainsi les habitants de pouvoir s´y rendre. Elles sont dans ce cas nommées « chapelle de secours », comme à Pinchefalise. Elles sont datables du Moyen Age (celle du Hamelet) à la fin du 19e siècle (Pinchefalise). Ayant reçu un traitement architectural plus ou moins soigné, elles font appel, comme les églises, aux matériaux locaux : pierre calcaire, silex, brique. Elles peuvent également être ceinturée du cimetière (Hamelet).

Les oratoires (six)

D´après Guerville, les oratoires matérialisent le lien entre Dieu et les hommes et constituent un abri « contenant la représentation de saints de la première christianisation, les promoteurs de l´évangélisation régionale, les grands croyants des temps modernes ainsi que la représentation de la Vierge ». Ils sont édifiés afin d´accomplir un voeu, expier une faute, perpétuer le souvenir de la guerre ou un miracle. Isolés au bord d´une route, il s´agit le plus souvent d´un petit édifice carré, en brique, avec toit à deux pans en brique ou en ardoise. Il ont parfois bénéficié d´un décor.

Les calvaires

Le calvaire avait pour fonction de borner le finage des paroisses et circonscriptions administratives. Il composait également une halte sur l´itinéraire de la procession, une destination pour un éventuel pèlerinage. Dès le 11e siècle et jusqu´à la Révolution, on élevait des croix à l´entrée des villes et villages, au carrefour des chemins, sur les places publiques. Un certain nombre disparut à la fin du 18e siècle. Au 19e siècle, une nouvelle ère de création engendra l´apparition d´un marché de l´art funéraire. Vers 1830, le travail de la fonte se développe. La représentation du corps du Christ apparaît alors sur la croix.

Il est difficile de dater une croix, même si celle-ci porte une date, l´année du décès pouvant être postérieure ou antérieure à la pose du monument.

La croix de chemin peut être présentée sur une butte (symbolique du mont Golgotha, alors entourée d´arbres), dans un cimetière (le plus souvent à la croisée des allées ou marquant une tombe) ou isolée (implantée le long des chemins, parfois au coeur des villages, sur un chemin de procession, à l´intersection de deux rues importantes, à proximité de l´église ou du cimetière).

A l´origine, les croix étaient en pierre, en grés, en bois. Elles furent ensuite fabriquées par les ferronniers et les serruriers locaux. Les éléments en fonte étaient probablement commandés par le forgeron aux entreprises qui travaillaient ce matériau (aucun catalogue n´a été retrouvé) et assemblés par ses soins. Les artisans ne possédaient également pas de catalogue permettant aux clients de choisir leur croix. Ces derniers se rendaient alors dans les cimetières afin de choisir le modèle voulu. Peu à peu, elles sont faites en série pour être vendues chez un marchand d´articles funéraires.

Le dépôt de croisettes est une coutume dans les terroirs du Vimeu, du Ponthieu et du Marquenterre dont on ne rencontre plus que des exemples rares (Pendé). Elle consiste à déposer des petites croix de bois au pied des croix de chemin lors d´un cortège funèbre. Le cortège funèbre marque une station devant chaque représentation de la croix : calvaire, chapelle mais aussi carrefour. Les croisettes y sont posées pêle-mêle à terre, ou parfois suspendues.

Le patrimoine religieux de la fin du Moyen Age, bien représenté sur le territoire étudié, est menacé en raison de la fragilité du matériau qui le caractérise le plus souvent : la pierre calcaire. En effet, les intempéries et vents d'ouest rongent les édifices composés de ce matériau (église de Pendé). Certaines églises, à l'origine en pierre calcaire, ont été d'ailleurs entièrement reconstruite au 19e siècle (celle de Noyelles-sur-Mer). Les croix de chemin, elles aussi, sont très présentes sur le territoire puisqu'elles marquent les limites des communes. De nombreux oratoires, généralement édifiés au 19e siècle, ont également été étudiés.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
    ardoise, tuile creuse mécanique
  • Murs
    • brique
    • silex
    • calcaire
    • galet
  • Décompte des œuvres
    • repérés 17
    • étudiés 17

Bibliographie

  • CAUE. Petits édifices non protégés du patrimoine rural, département de la Somme. 1996.

  • PEDEBOEUF, Jean. Croix de fer, un artisanat picard disparu. 1971, s. ed., s. l.

Annexes

  • Histoire de la collégiale de Noyelles-sur-Mer
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
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