Graphiste au Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France. (2023)
- opération ponctuelle
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aires d'étudesCommunauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane
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Adresse
- Commune : Beuvry
1 - Contexte institutionnel et objectifs
Le service de l’Inventaire doit concourir tant par son expertise que par l’information produite aux grandes orientations et au succès des politiques régionales mais aussi, plus largement, de l’ensemble des politiques publiques territoriales. Cette proposition fait lien et sens avec l’ingénierie que développe la Direction de la Création Artistique et des Pratiques Culturelles (DCAPC) dans le cadre des actions régionales de soutien à la restauration du patrimoine et aussi avec son souhait d'une plus grande équité territoriale en matière d’accès à la culture. Cette étude fait partie d’une première série d’études courtes au format nouveau d’une durée de six mois. Leur mise en œuvre est conduite entre septembre 2022 et janvier 2023.
Antériorité
En 1996, l'inventaire produit un dossier d’inventaire sur le rivage de la Compagnie des Mines de Nœux (IA62005188) en lien avec le patrimoine industriel. 88 dossiers couvrant le territoire de Béthune ont été produits par le service régional de l’Inventaire. Le patrimoine de la Grande Reconstruction de Béthune a fait l'objet d'une publication en 2011 dans les collections nationales, intitulée Béthune-Bruay, régionalisme et Art déco (collection Itinéraires du patrimoine, n°362, 2011, 64 p.). 228 dossiers ont été produits à l’échelle de l’EPCI (CA Béthune-Bruay Artois-Lys romane). Ils relèvent d’une grande diversité de cadres d’étude mais plus particulièrement : de l’enquête Patrimoine de la Reconstruction Béthune-Bruay (2009) ; de l’enquête Bassin minier (2009) ; de l’enquête Cités ouvrières du Pas-de-Calais (2009). Enfin le territoire de Beuvry se situant au sud des Weppes, il convient en outre de citer l’enquête Les Ouvrages fortifiés de la Première Guerre mondiale (2017).
Le service régional de l’Inventaire va probablement prendre sa part dès 2022 dans le projet "Anamorphose" inscrit au Contrat de Plan État-Région, financé par l’État et la Région Hauts-de-France. Le projet " Anamorphose" invite à jeter un nouveau regard sur le patrimoine : plutôt que de partir d’une définition a priori et d’une liste de "patrimoines", il s’agit de les aborder par leurs traces résiduelles et imperceptibles, de s’interroger sur la rémanence de patrimoines "invisibles", "disparus", "oubliés", "négligés". Ce terme "patrimoine", pris dans son acception la plus large, est avant tout considéré comme une catégorie heuristique. Il offre l’opportunité d’expliciter et d’étudier le processus par lequel un objet devient, ou ne devient pas, patrimoine, et cela quelles que soient sa complexité, sa nature (matériel ou immatériel, urbain ou rural, culturel, juridique, architectural, paysager, historique, naturel, et industriel) ou ses incidences historiques et actuelles. Ainsi, les recherches menées dans le cadre de ce projet alimentent des réflexions pour élaborer et proposer une définition efficace et effective du "patrimoine" et également pour le valoriser par la production de divers livrables (publications scientifiques et grand public, journées d'études, conférences, spectacles vivants, reconstitutions 3D et mise en place de dispositifs de réalité augmentée, animation d'un blog, reportages auprès des équipes de recherche, etc.). De nouveaux cheminements touristiques, de nouvelles cartographies du territoire peuvent ainsi être proposés.
2 - Descriptif de l'opération
a. Délimitation de l’aire d’étude
Elle se déploie sur le territoire de la commune de Beuvry dans le Pas-de-Calais (commune de l’EPCI Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois-Lys romane).
Périodes historiques concernées
L’étude aborde le patrimoine agricole d’Ancien Régime daté entre la fin du Moyen Âge et la période Moderne (XVe siècle-XVIIIe siècles).
Types de patrimoine étudié
Le patrimoine agricole et ses spécificités architecturales, stylistiques, environnementales.
b. Les enjeux scientifiques
Le Beuvrygeois conserve actuellement huit ensembles agricoles d'Ancien Régime. Une partie de ces édifices conserve des marqueurs, des "traces " architecturales, stylistiques et fonctionnelles, assez spécifiques, liées à leur histoire respective.
Ses fermes sont avant tout l’expression d’une société rurale et agricole en prise avec son milieu. Leurs bâtiments ont été façonnés au cours de l'histoire de la province d’Artois : constructions, restaurations, reconstructions.
Elles sont aussi le témoignage d'une société d'ordres dans laquelle les fermes de l'élite locale (clergé, noblesse, mais également laboureurs) ont été les mieux conservées, essentiellement en raison des matériaux utilisés : briques et grès contre bois et torchis ordinairement utilisés.
Aujourd’hui ses édifices, assez remarquablement conservés, marquent le paysage du territoire de Beuvry et, plus largement, du Béthunois et de l’ancienne province d’Artois.
L’étude repose donc sur un corpus partiel et partial. Elle trouve toutefois son bienfondé dans la persistance de ces édifices dans le paysage actuel : les fermes de cette étude sont à l’origine des hameaux qu’elles ont fondés et auxquels elles ont transmis leur propre nom. Cet état de fait confirme leur importance dans l'organisation historique et présente du territoire de Beuvry.
S’intéresser à ce type spécifique de patrimoine, dans le cadre d’une étude de six mois, doit permettre d’illustrer une partie de la richesse du patrimoine agricole de cette période dans ses composantes historiques et architecturales.
Les problématiques scientifiques
Il s’agit ici de réaliser une étude thématique sur le patrimoine agricole d’Ancien Régime. Ce patrimoine est l’un des marqueurs architectural de l'actuelle commune. Il se singularise par le nombre important de bâtiments encore présents et par une qualité de conservation satisfaisante; à même de répondre aux attentes et objectifs de l'étude. Le but est donc ici de recenser l'ensemble des fermes dont l'origine remonte à l'Ancien Régime et de proposer l'étude d'un corpus de référence. Ce type de ferme est également présent dans le Béthunois et, plus largement encore, dans les limites de l'ancienne province d’Artois. Ces fermes sont autant d'expressions d'une organisation politique et juridique, sociale et agraire aujourd’hui disparue. La conservation de ces ensembles forme un ensemble patrimonial repéré mais encore assez peu étudié, en dépit de l'attention que lui manifestent des associations locales et l'EPCI.
Trois interrogations guident l'étude.
1. Quels types de « fermes » s’implantent dans ce secteur ? En quoi la présence de certains marqueurs caractérise-t-elle une typologie particulière de ferme dans ce secteur ? Ces fermes, de par leurs caractéristiques anciennes, évoquent également l'origine de ceux qui les ont construites et leur place dans la société. Ces édifices interrogent enfin les fondements d’une organisation territoriale, celle de l’est du béthunois.
2. Comment les fermes s'implantent-elles sur le territoire et comment s'organisent-elles, individuellement, collectivement ? Il s'agit de comprendre l'impact du site, celui de l'environnement sur les partis-pris de construction.
3. Que reste-t-il aujourd’hui, dans le paysage actuel, de ces éléments d’Ancien Régime et quels sont-ils ? Les édifices évoluent avec le temps, en corrélation avec différents facteurs et en lien avec leur environnement direct ou indirect. Quelles conséquences sur ce bâti ? Il ne persiste parfois que des traces fugaces, mais perceptibles à qui sait prendre le temps d'observer. À Beuvry, l’évolution urbaine s'étant essentiellement concentrée au sud-ouest de la commune, ces anciennes fermes ont été préservées des grandes et profondes mutations des XIXe-XXe siècles dans une mesure qui reste à caractériser.
c. Mode d´approche
La visite d´un édifice sélectionné, et donc étudié, permet une approche plus approfondie alors qu´il est parfois difficilement visible depuis la rue. Pour chacun est déterminé le mode de distribution, horizontal et vertical ; les types d´annexes agricoles, leur fonction et leur aménagement intérieur. Seuls les sites dont l'accès a été autorisé par les propriétaires ont été étudiés. Les autres ont été simplement repérées dans le plan général.
d. Documentation mobilisée
Bibliographie
Les principaux ouvrages utilisés abordent différents aspects de l'histoire de Beuvry. L´histoire rurale de ce territoire, et en particulier de son architecture, n´a fait l´objet d´aucune véritable synthèse malgré les excellents travaux de Robert Fossier (qui offre surtout un regard médiéviste), de Jean Cuisenier, de François Calame.
Dictionnaire Historique et Archéologique du département du Pas-de-Calais, publié par la Commission départementale des Monuments Historiques / Arrondissement de Béthune, TOME I (1875), Bibliothèque de Béthune.
Histoire de Béthune et de Beuvry, sous la direction d’Alain Derville – Westhoek éditions (Bibliothèque de Béthune).
Épigraphie du département du Pas-de-Calais, publié par la Commission départementale des Monuments Historiques, TOME II, 1er fascicule (1889), Bibliothèque de Béthune.
Notons enfin les notices historiques sourcées, réalisées par le Docteur Albert Bourgeois à propos de différents édifices du beuvrygeois et mis en ligne sur le site du Club d'Histoire de Beuvry en 2004.
Archives
Les sources consultables aux Archives Départementales du Pas-de-Calais sont peu prolixes sur les édifices étudiés. Seuls ressortent des éléments en lien avec la généalogie générale des familles tenantes de fiefs. Le répertoire des fiefs de Roger Rodière nous informe sur les origines des fiefs, sans toutefois apporter de précisions quant à la potentielle présence de bâtiments sur ces derniers. Le cadastre napoléonien de la commune a été consulté en ligne sur le site des AD.
A été utilisée : la série H de l'Abbaye Saint-Vaast d'Arras, dépouillée par A. Bourgeois et et mise en ligne par le Club d'Histoire de Beuvry, qui permet une approche historique poussée de la Prévôté de Gorre.
Certaines séries n'ont pu être dépouillées en raison du format court de l'étude. Ainsi les archives notariales (sous-série 4 E) permettraient, comme cela a pu être réalisé pour le manoir de l'Estracelles (TACHET et alii, 2015), d'établir la suite des différents propriétaires et arrentataires (locataires) des fermes, voire de potentiellement obtenir des plans et certains descriptifs. Il en est de même du dépouillement des archives révolutionnaires (série L et sous-série 1 Q "dossiers relatifs à la gestion des biens nationaux par l'administration des Domaines") qui pourraient sans doute apporter quelques éléments pour les périodes de la fin du XVIIIe siècle.
Le Club d'Histoire de Beuvry, l'Association des Amis du Musée de Béthune et du manoir de l'Estracelles, la Mairie de Beuvry et la Direction de l'archéologie de l'Agglomération de Béthune-Bruay Artois Lys-Romane ont apporté une aide précieuse dans la bonne réalisation de cette étude. Qu'ils en soient ici remerciés.
e. Organisation des dossiers de l'étude.
L'ensemble de l'étude met à disposition 105 photographies réalisées par Pierre Thibaut (photographe au service de l’Inventaire), une dizaine de reproductions, un plan général de localisation des fermes étudiées réalisé par Eddy Stein (graphiste au service de l’Inventaire).
Le présent dossier constitue les conditions d'enquête, il est complété par un dossier de présentation de l'étude.
Cette étude vise à présenter, via une carte générale, un ensemble d'informations à propos de ces ensembles agricoles. Elle se répartit en trois types d'approche :
Les fermes étudiées : L'ancien prieuré de bénédictins (prévôté) de Gorre, la ferme Le Quesnoy, l'ancienne ferme et manoir d'Estracelles, la ferme de Taigneville, l'ancienne ferme de Belleforière.
Les fermes repérées (mais non étudiées) : ferme de Levassine, ferme de Loisne, ferme du Marais l'Avoué. Ces fermes n'ont pu faire l'objet d'une investigation plus poussée en l'absence d'autorisation donnée par leurs propriétaires.
Enfin, la carte localise également les fermes aujourd'hui détruites de l'Ancien Régime : ferme Le Hamel et la ferme-château de Bellenville.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Bibliographie
-
CAFFIN Benoît. Annuaire administratif et statistique du département du Pas-de-Calais. Arras : Brissy, 1848-1849. Volume 4.
-
FRANCE. Ministère de l'Instruction publique. Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes. [en ligne]. Réd. Auguste De Loisne. Paris : Impr. nationale, 1907. Tome 24.
p.49. -
PAS-DE-CALAIS. Commission départementale des monuments historiques. Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. [en ligne]. Réd. Daniel Haigneré. Arras : Sueur-Charrey, 1873-1883. Tome 1 : Arrondissement d'Arras, 1873.
p.244-255.
Lien web
- Extrait de la monographie de Beuvry de M. Tillier, instituteur - 1900. Club d'Histoire de Beuvry 2004. [consulté le 08/06/2023].
- PAS-DE-CALAIS. Commission départementale des monuments historiques. Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. [en ligne]. Réd. Daniel Haigneré. Arras : Sueur-Charrey, 1873-1883. Tome 1 : Arrondissement d'Arras, 1873. [consulté le 12/05/2023].
- FRANCE. Ministère de l'Instruction publique. Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes. [en ligne] Réd. Auguste De Loisne. Paris : Impr. nationale, 1907. Tome 24. [consulté le 12/05/2023].
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).