Les typologies d'habitat
Comme dans les villages voisins de l'ancien canton de Crèvecoeur, les habitations sont soit composées d’un logis sur rue avec passage charretier, soit d’une grange sur rue avec un logis en fond de cour. Quelques habitations ont seulement un logis sur rue. Les logis sur rue encore visibles aujourd’hui sont particulièrement imposants, constitués presque systématiquement de deux niveaux d'élévation.
Les maisons des sergers et d'artisans
Ce type d'habitat se retrouve surtout dans le secteur de la vallée de la Selle et Crèvecoeur (Catheux, Conteville, Doméliers par exemple). Des sergers et fileuses y logeaient (selon toute vraisemblance au n°39, Grande Rue), surtout jusqu'au dernier quart du 19e siècle, ainsi que des artisans et commerçants (un boulanger se trouvait au n°24 de la Grande Rue). La façade du logis ouvrant directement sur la rue est souvent associé à une activité commerçante et/ou artisanale. Dans la Grande Rue, les n°18, 24 et 32 offrent des exemples significatifs. Les logis sur rue des n°17 et 19 de la Grande Rue étaient d'anciens commerces (café ou épicerie) comme l'indique une carte postale (1908 ou avant): la façade du n°17 porte un panneau publicitaire "Chocolat Meunier" et une enseigne au-dessus de l'entrée du n°19 indique sa vocation marchande.
Les fermes
Avec grange sur rue et logis en fond de cour
Cette famille regroupe les habitations associées à des petites ou moyennes exploitations agricoles. Cette typologie est majoritaire sur le cadastre de 1833. Certaines sont toujours en place aujourd’hui. Les n°26 et 29, Grande Rue, sont des cas exceptionnels de cette typologie compte tenu de leur envergure, mais offrent de remarquables exemples de longues et imposantes granges sur rue, percées de deux passages charretiers, l'un pour la grange, l'autre pour l'entrée de la ferme. Le logis est situé en fond de cour, parallèlement à la rue.
Fermes de cultivateurs organisées autour d'une cour
Cette famille correspond aux anciennes fermes seigneuriales, imposantes, et dont les bâtiments ont été reconstruits en brique dans la seconde moitié du 19e siècle. Deux exemples remarquables sont encore présents aujourd’hui dans le village: l'ancienne ferme de la famille Babeur et la ferme dite du château de Choqueuse.
Les matériaux de construction
Le pan de bois torchis : maçonnerie caractéristique du plateau picard
Comme dans tous les villages du plateau picard, le pan de bois torchis est largement employé dans les maçonneries à Choqueuse. La mise en œuvre et les matériaux utilisés dans ce type de construction sont bien visibles sur l’imposante grange du n°26 de la Grande Rue, ou dans le passage charretier du n°17. Le n°18 Grande Rue offre également un remarquable exemple. Si le clayonnage est intégralement caché, les panneaux de pan de bois sont bien visibles. Pour la structure primaire, des poutres sablières basses (soles) et hautes, sont fixées dans des poteaux verticaux. Cette ossature orthogonale est maillée par des potelets verticaux. Ceux placés en diagonales (les décharges) sont soutenus par des tournisses (petits poteaux verticaux coupés en biseau).
Une présence marquée de la brique à Choqueuse
Le pan de bois torchis est systématiquement associé à la brique, employée dans les soubassements des constructions (n°18, 26, 37 Grande Rue). On observe également une mise en œuvre mixte pan de bois et brique. Au n°29, le remplissage du pan de bois est en brique, certainement à la suite d'une rénovation.
La brique est également employée seule. Les bâtiments les plus notables, situés au centre du village, sont tous réalisés avec ce matériau. L’ancien château de Choqueuse prouve l’ancienneté de l’emploi de ce matériau dans le village. À partir du 19e siècle, elle se généralise dans les maçonneries, grâce à l’industrialisation des processus de fabrication (four à charbon). Les bâtiments des pompes (à côté du cimetière et à côté de la mairie), la grange au n°39 de la Grande Rue ou bien l'ancienne ferme Babeur sont intégralement édifiés avec ce matériau.
Les couvertures : du chaume à l’ardoise
Le chaume disparait peu à peu des toits à partir de la seconde moitié du 19e siècle et de manière accélérée à partir des années 1860. En 1846, sur 98 maisons, 86 étaient en chaume. En 1866, sur 81 maisons, 40 sont en chaume et 31 en ardoise. Comme dans les villages voisins de Catheux et Conteville, l’ardoise est privilégiée pour la couverture. Elle est également présente comme essentage sur les pignons afin de les protéger des intempéries (n°37, Grande Rue).
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).