Sous l'Ancien Régime, ce domaine appartient à la famille Souday, connue pour être au service du roi. Il est vendu en 1785 à Jean-François Lévêque, fermier du domaine de la Malmaison à Croissy-sur-Celle et de la ferme de Catheux. Son fils Jean-François-Benjamin Lévêque se marie en 1796 avec Marie-Rosalie Dannelle, fille des fermiers de la ferme du château de Choqueuse. Le domaine passe dans la famille Babeur lorsque leur fille Gertrude se marie avec Jean-Baptiste-Laurent Babeur. En 1820, leur fille Gertrude se marie à son cousin germain Jean-Baptiste-Laurent Babeur. Après la mort de Jean-François Lévêque, les propriétaires de la ferme deviennent donc les Babeur, riche famille de fermiers (ils possèdent également l'ensemble des bois de Choqueuse-les Bénards et de Croissy-sur-Celle). Sur le plan architectural, le pressoir et les porcheries sont les bâtiments les plus anciens encore en place. Visibles sur le plan cadastral de 1833, ils pourraient remonter au dernier quart du 18e siècle.
Le logis à étages, situé à droite en entrant dans la cour depuis la rue Babeur (visible sur le cadastre de 1833), aurait été construit avec des matériaux issus de la démolition du château de Catheux en 1828 (témoignage oral). Sur le cadastre, il n'est toutefois pas dans la même parcelle que la ferme et n'est intégré à cette dernière qu'après 1960. Le cadastre de 1833 révèle également l'existence de deux bâtiments implantés en équerre au milieu de la cour. Ils ont complètement disparus aujourd'hui.
Dans la 2e moitié du 19e siècle, les Babeur entreprennent d'importants travaux. Ils font notamment reconstruire la bergerie ainsi que la grange perpendiculaire à la rue. Il est possible que les bâtiments installés en milieu de parcelle aient été démontés à cette occasion pour laisser place au tas de fumier. La ferme se développe à cette période: en 1861, 8 domestiques habitent sur place. Enfin, un vaste verger clos dont les murs sont toujours en place, accueillait de nombreuses espèces de pommiers et poiriers issus variétés rares et contribuait à la richesse de la famille.
En 1907 (date portée dans les étables d'après un témoignage oral), la majeure partie des bâtiments de la ferme est reconstruite. Ils sont toujours en place aujourd'hui: étables, ateliers, écurie et logis (reconstruit sur les fondations d'anciens bâtiments) qui forment une équerre au nord de la parcelle ainsi que la grange alignée sur la Grande Rue.
Une mare aujourd'hui bouchée se trouvait contre la façade est du logis le plus ancien. La partie du logement alignée sur la rue Babeur est une extension des années 1950 (elle est visible sur le cadastre de 1960). Elle aurait été reprise dans les années 1970 (témoignage oral).
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).