Une double vocation : école de natation et bains publics
En 1904 la ville de Tourcoing se dote d'une école de natation, c'est-à-dire un établissement mixte combinant, comme c'est fréquemment le cas à l'époque, une piscine et des bains publics. Sa conception et son architecture expriment en effet la rencontre entre deux tendances de la toute fin du XIXe siècle : la naissance de la natation sportive et le développement d’une politique municipale d’accès à l’hygiène corporelle.
L’école de natation de Tourcoing est l'une des toutes premières piscines - c'est-à-dire un bassin public couvert et chauffé - du Nord ; elle fait suite à celles d'Armentières (1890), de Douai (1895) et de Dunkerque (1896). Si les nageurs s’entraînent d’abord dans les canaux, l’évolution vers un sport de compétition nécessite en effet la création de bassins couverts permettant de s’entraîner toute l’année et de mesurer les performances. Pour mémoire, les premiers championnats de natation français sont organisés en 1899.
En accueillant des bains publics, l’établissement répond également à l’objectif hygiéniste et sanitaire qui s’impose progressivement à la fin du XIXe siècle. Il s'agit de permettre à un public désormais élargi aux classes laborieuses citadines l'accès - moyennant une somme volontairement modique - à une cabine de bain ou de douche. Tourcoing fait donc partie des premières municipalités de la région à s'équiper, avec Armentières, Douai et Dunkerque (dont les piscines sont également des bains publics) et Lille (bains Boulevard de la Liberté en 1892). Par comparaison, si dès 1851 l’Etat aide financièrement les municipalités dans la construction de bains publics municipaux, les premiers bains-douches parisiens bon marché ouvrent seulement en 1899.