Inventaire général du patrimoine des Hauts-de-France
| L'Inventaire général du patrimoine culturel fête ses 60 ans !

Fondé en 1964 par André Malraux, ministre de la Culture, l’Inventaire général du patrimoine culturel a pour mission de « recenser, étudier et faire connaître » le patrimoine urbain, architectural, artistique et mobilier de la France, selon les mots même du ministre. Cette compétence a été transférée aux Régions en 2007.

Dans les Hauts-de-France, la documentation scientifique rassemblée depuis plus de 40 ans est publiée sous la forme de dossiers généraux ou individuels qui présentent les édifices ou objets mobiliers étudiés avec textes de synthèse, notices historiques et descriptives, photographies, cartes ou plans, et sources bibliographiques.

Une photothèque et un blog en ligne complètent les données et l’information sur l’actualité du service.

Partez à la découverte des 14000 dossiers publiés et de leurs 200000 photographies ! Bonne visite !

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Les enclos de congrégation

Dans les agglomérations qui comptaient des établissements conventuels, les enclos funéraires des communautés religieuses se distinguent par l'anonymat et la simplicité des tombeaux : simples croix funéraires en enfilade (Saint-Fuscien) ou stèles (Vieux Saint-Acheul d'Amiens et Saint-Pierre d'Amiens), dalles anonymes alignées au devant d'une stèle funéraire horizontale surmontée d'une croix (Vieux Saint-Acheul d'Amiens) ou croix funéraire unique formant monument collectif (Vieux Saint-Acheul d'Amiens, Cagny).

La création des cimetières communaux, au début du 19e siècle, oblige les nouvelles congrégations religieuses à acquérir une concession dans ces cimetières. Les plus anciens exemples identifiés dans l'aire d'étude sont aménagés dans le cimetière de la Madeleine, dans le 2e quart du 19e siècle. Stéphane Comte (1847) décrit celui des Ursulines, aujourd'hui détruit, qui se trouvait dans la plaine L, et qui présente alors la "même simplicité qu'aux soeurs du Sacré-Coeur. Deux croix en bois, peintes en noir, sont plantées sur un pareil nombre de tombes. A droite, on remarque une pierre sépulcrale couchée1". Jusqu'à la construction des premiers caveaux, les concessions sont vastes afin de disposer plusieurs tombes juxtaposées mais néanmoins agrandies plusieurs fois. C'est le cas de la concession des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul (acquise en 1845 et agrandie en 1860, en 1866, puis en 1868) ou encore de celles des Carmélites (acquise en 1852 et agrandie en 1854), des Ursulines (acquise en 1840 et agrandie en 1859) et des Clarisses (acquise en 1863 et agrandie en 1890). Ces tombes sont le plus souvent surmontées d'une croix (disparue quand elles étaient en bois), parfois d'une stèle. Quelques enclos de congrégation présentent encore un dispositif à tombeaux juxtaposés au Vieux Saint-Acheul (Sacré Coeur de Jésus et de Marie, dames de Louvencourt, du patronage Saint-Joseph et des Soeurs de Jésus Rédempteur, 1880-1901) et au Nouveau Saint-Pierre (Soeurs de Marie, 2e quart 20e siècle).

Dans plusieurs enclos, on observe la présence d'une unique croix funéraire : à la Madeleine (Sacré-Coeur, 1835, Carmélites, 1852, Clarisses, 1863, Clarisses, 1931, Chapitre de la cathédrale 1863) et au Vieux Saint-Acheul (Visitation, 1876, Pères franciscains, 20e siècle), d'un cippe (Clergé du diocèse d'Amiens, 1854) ou un tombeau principal associé à plusieurs tombeaux individuels : une croix funéraire (Ursulines à la Madeleine, Congrégation des frères de Saint-Joseph à Saint-Fuscien, Sainte Famille à Cagny) ou une stèle au Vieux Saint-Acheul, (Paroisse Sainte-Anne, 1881). Des dalles funéraires y sont parfois ajoutées au cours du temps.

Dans plusieurs cimetières, on observe un dispositif associant tombeau de prêtre et croix de cimetière : Vieux Saint-Acheul d'Amiens, Allonville, Pont-de-Metz, Poulainville et Saleux.

Les tombeaux de prêtre

L'enquête a permis d'identifier plusieurs tombeaux de prêtre dans l'aire d'étude, monuments élevés de 1820 à 1910, dont une trentaine ont fait l'objet d'un dossier. Si certains se signalent encore par la présence d'un calice gravé (Allonville ou Vieux Saint-Acheul), on observe aucune dominante spécifique dans les types de tombeaux.

dalle funéraire

  • tombeau du chanoine Lejeune, 1822 (la Madeleine, plaine C)

oratoire / chapelle

croix funéraire

cippe

stèle à croix

stèle

sarcophage et croix

1La dalle funéraire de Clermont-Tonnerre.
Amiens (Vieux Saint-Acheul plaine A 1 et 1bis). Tombeaux au centre et à droite de l'image.