Architecture générale

La chaire, en chêne de Hongrie, est installée sous l'arcade de la quatrième la travée, entre la nef et le bas-côté droit. De l'autre côté de la nef se trouve le banc d’œuvre.

C'est une chaire sur pied de style néogothique. On y accède par deux escaliers tournants latéraux. La cuve hexagonale est raccordée à chaque escalier par une petite passerelle. Elle est reliée à l'abat-voix pyramidal par un dorsal rectangulaire, encadré par deux statues en ronde-bosse. L'abat-voix est surmonté d'une flèche ajourée couronnée par un ange.

Les décors de la chaire

- les formes architecturales

elles peuvent être ajourées ou sculptées en bas-relief. Ce sont les décors les plus simples. Surmontées d'un quadrilobe, on trouve des lancettes géminées (rampes des escaliers, sommet de l'abat-voix) ou en triplet (dorsal), ainsi que de nombreuses lancettes simples (garde-corps de l'abat-voix, pied). Ces lancettes sont identiques à celles sculptées sur le banc d’œuvre. Une frise de fleurons court sous la cuve, sous l'abat-voix et au-dessus de ce dernier et de ses faux arcs boutant. L'abat-voix est soutenu par des colonnettes avec chapiteaux corinthiens et ses pinacles sont décorés de crossettes...

- les statues en ronde-bosse

Au sommet de l'abat-voix on trouve un ange aux ailes déployées jouant de la trompette ; encadrant le dorsal, on trouve à gauche Saint-Pierre avec ses clefs et à droite Saint-Paul avec son épée, tous deux installés sur une colonnette avec chapiteau de plan carré. Les deux personnages sont construits de manière similaire : tous les deux barbus, leur bras gauche est replié sur la poitrine, et la jambe d'appui est droite tandis que l'autre est légèrement fléchie mais sans provoquer de mouvement dans le reste du corps. Les drapés, assez plats, s'arrêtent sans brisures au ras du sol et ne sont animés que par le mouvement ramenant le tissu de la toge sur le bras.

Deux autres ronde-bosse sont visibles sur les versants de la fausse toiture aux extrémités de l'abat-voix. Il s'agit de deux petites chimères (avant-corps et tête de lion, arrière-train de chèvre et ailes) la gueule ouverte, dont la tête est dirigée vers le sol. Enfin, la colombe du Saint Esprit, ailes ouvertes, est suspendue au plafond de l'abat-voix.

- les décors figuratifs

Dans les écoinçons sous les escaliers on retrouve une chimère en bas-relief, tandis que sous les passerelles, Camille Lenclos a gravé des dragons... autant d'animaux mythologiques symbolisant le monde païen que l’Église a réduit à quia.

Mais les décors les plus significatifs sont ceux situés sur les trois panneaux de la cuve visibles depuis la nef. Les trois scènes sont situées dans un décor d'architecture constitué par un fronton triangulaire recouvrant un arc trilobé soutenu par deux colonnes corinthiennes. Les scènes sont en retrait par rapport au plan du décor, ce qui contribue à leur donner de la profondeur alors même qu'elles ne sont traitées qu'en moyen-relief. En dessous de chaque panneau une table porte une phrase illustrant la scène située au-dessus. Comme pour le banc d’œuvre, la graphie choisie pour sculpter les textes rappelle celle des manuscrits médiévaux. On trouve ainsi, de gauche à droite, les scènes suivantes : le Christ remettant des clefs à Saint-Pierre, ce qui en fait le chef de l’Église, accompagné de la phrase "pais [du verbe paître] mes agneaux, pais mes brebis" ; l'envoi des apôtres en mission, juste avant l'Ascension, avec la phrase "Allez et enseignez" ; et enfin, le Christ et la Samaritaine au puits, associé à la phrase "Si vous connaissiez le don de Dieu".

Cette chaire correspond au style néogothique développé par l'atelier de Camille Lenclos. Son organisation générale est totalement similaire à celle que l'atelier a produite à la même période pour l'église Saint-Omer de Calonne sur la Lys.

De nombreux motifs se retrouvent sur le buffet d'orgue, également dû à la maison Lenclos : les pinacles à crossettes et la frise de fleurons des plates-faces, les flèches ajourées, ou les chimères...