Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.
- enquête thématique régionale, Villégiature et tourisme en Hauts-de-France
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Monnehay-Vulliet Marie-LaureMonnehay-Vulliet Marie-LaureCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aires d'étudesAisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme
1 - Contexte institutionnel et objectifs
Cette opération, menée par le service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France, est programmée sur la période 2014-2020, pour permettre d'étendre l'étude à l'ensemble du territoire régional.
Pour répondre aux enjeux en matière de développement durable et d'attractivité du territoire mais aussi aux enjeux scientifiques de renouvellement de l'approche de cette thématique largement étudiée par l'Inventaire général du patrimoine culturel, les objectifs de cette étude :
- répondent aux enjeux de connaissance et de mise en valeur du patrimoine, notamment sur la question du périurbain1 ;
- nourrissent les problématiques d'aménagement et de développement durable du territoire, de développement durable du tourisme.
L'objectif est de produire une synthèse régionale en s'appuyant sur les résultats des opérations d'inventaire menées depuis le début des années 1980, complétés par une nouvelle enquête, sur la ville de Compiègne, illustrant la thématique Ville, villégiature et tourisme.
L'étude commencée sur le territoire de l'ancienne région Picardie est étendue à l'ensemble du territoire des Hauts-de-France à partir de 2018.
2 - Descriptif de l'opération
A - Délimitation de l'aire d'étude
Le périmètre de l'opération est la région Hauts-de-France, la période chronologique s'étend de l'Antiquité à nos jours.
Configuration
Les caractéristiques topographiques de la région et sa proximité avec l'Île de France constituent un terrain favorable au développement de la villégiature, puis du tourisme et des loisirs, qu’il s'agisse des forêts (anciens parcs de chasse), en particulier dans le Valois, le Soissonnais ou le Hainaut, des vallées fluviales (la Somme, l'Oise et l'Aisne), du littoral avec les côtes de la Manche et de la mer du Nord, ou encore des sources, qui sont à l'origine de lieux de pèlerinage ou de villégiature thermale, comme à Saint-Amand-les-Eaux ou Pierrefonds.
La campagne constitue également un espace de villégiature, en particulier autour des villes, où les évêques et les communautés religieuses se font élever des "maisons de campagne", et plus largement dans les nombreux domaines acquis par la bourgeoisie, aux 17e et 18e siècles, notamment les vendangeoirs du Laonnois.
Enfin, le développement des réseaux de communication a été un vecteur de développement de la villégiature, puis du tourisme, que ce soit les ports, en particulier Calais et Boulogne à l'origine de la villégiature balnéaire dans la région, la route ou les chemins ou encore le chemin de fer et dans une moindre mesure la voie aérienne avec les aéroports (Beauvais) et les aérodromes.
Périodisation
Si la villégiature est attestée dans l'Antiquité, c'est surtout à partir de la Renaissance que semblent se développer des dispositifs spécifiques aux résidences de loisirs, comme en témoignent Chantilly et Compiègne dans l'Oise, ou encore Marchais et Villers-Cotterêts, dans l'Aisne.
Aux 17e et 18e siècles, apparaissent les châteaux de plaisance et les maisons de campagne ou encore les villégiatures des bords de ville, dont on trouve de nombreux exemples autour d'Amiens et d'Abbeville mais aussi près de Laon (vendangeoirs). En Picardie, l'attrait de Versailles s'est traduit de manière différente au sud de l'Oise et de l'Aisne et dans le nord de la région, notamment dans la Somme. Cette attractivité de l'île de France, encore perceptible aujourd'hui, se poursuit et se généralise au 19e siècle (Compiègne, Pierrefonds).
Les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer, qui constituent les deux principaux points de passage vers et depuis l'Angleterre, premières expérimentations. Au 19e siècle, on découvre le rivage. A cette première appropriation succède le développement du tourisme avec les premières lignes de chemin de fer et la création des premiers sites de balnéaires Boulogne, Calais, . La villégiature thermale reste localisée à Saint-Amand-les-Eaux et à Pierrefonds.
A la fin du 19e siècle, apparaissent les premières colonies de vacances, dont un grand nombre sont d'abord installées dans des châteaux ou encore dans les hôtels des stations après la première guerre mondiale.
L’entre-deux-guerres se caractérise par le développement des pratiques du sport et l'aménagement de nouvelles infrastructures plus modernes ou encore des plages artificielles sur les bords de l’Oise (Boran-sur-Oise), de terrains de golf et d'hippodromes, apparus dès la 1ère moitié du 19e siècle (1830 à Chantilly et 1870 à Compiègne et à La Capelle) mais aussi de piscines (Le Touquet, Abbeville) et de vélodromes (Ault).
Les pratiques sportives, apparues au début du 20e siècle, se développent également : courses automobiles et cyclistes, régates, avion, notamment grâce à la création du Touring club de France, qui a joué un grand rôle dans le développement du tourisme.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la loi sur les congés payés, votée en 1936, et le décret de 1937 trouvent leur application dans la création de campings, qui se généralisent peu à peu, puis des villages de vacances. Deux villages de vacances sont construits sur le concept créé en 1968 par le néerlandais Piet Derksen à Landal de Lommerbergen. La société Pierre et Vacances construit son premier éco-village (Belle-Dune) à Fort-Mahon, ouvert en 1997. En 2005, commence la construction du Domaine du lac d'Ailette (Aisne), troisième Center parcs aménagé en France, ouvert en 2007.
Enfin, la généralisation des loisirs se traduit par l'aménagement de nombreux abris et cabanes liés aux pratiques de la chasse et de la pêche.
Pratiques traditionnelles des loisirs dans les villages (archers, tamis, boule, etc.), notamment à Chaulnes ou Vaire-sous-Corbie.
Les formes du bâti
Les typologies ont déjà été identifiées dans le cadre des opérations d'inventaire, notamment le recensement du patrimoine balnéaire de la Côte picarde (2003-2006), la ville de Berck ou par les premières recherches documentaires. Elles sont également bien connues par les nombreuses recherches menées par les services d'inventaire en France.
Typologies liées aux usages résidentiels
- pavillon, rendez-vous de chasse et vendangeoirs
- huttes de chasse
Plusieurs ont été repérés ou étudiés dans l'Aisne (Guise, Ceseuil, Craonelle, Villers-Cotterêts), la Somme (arrière-pays maritime, canton de Villers-Bocage) et le Nord (Treslon).
- château de plaisance
Très nombreux exemples étudiés dans les différentes aires d'étude, notamment dans la Somme (Val de Nièvre et canton de Villers-Bocage) et dans l'Aisne (cantons de Braine et de Villers-Cotterêts).
Ces demeures se signalent par des parties constituantes discriminantes : fabrique de jardin, belvédère, hameau, etc.
- demeure de plaisance et maison de campagne
Très nombreux exemples étudiés dans les différentes aires d'étude. Ces demeures se signalent par des parties constituantes discriminantes : fabrique de jardin, belvédère, etc.
- Auberge, hôtel de voyageurs et pension de famille
Un certain nombre d'exemples ont été étudiés, principalement dans le cadre du recensement du patrimoine balnéaire. Cependant, en analysant plus en détail l'ensemble des dossiers, on observe dans certains cas une confusion entre les différentes dénominations. Il conviendra donc de valider le corpus et de l'enrichir de nombreux édifices identifiés dans le cadre des recherches documentaires. Une typologie basée sur les usages sera proposée.
Mutations : au-delà des changements d'affectation fréquemment observés (division en appartements), l'aménagement de certains hôtels ou pensions de familles est lui-même le résultat de la transformation d'une demeure ou autre.
- colonie de vacances
Le corpus identifié sur la Côte picarde a été complété par des recherches documentaires qui ont permis de constituer un important corpus.
Mutations : l’aménagement de certaines colonies de vacances est lui-même le résultat de la transformation d'une demeure ou d'un petit château.
- camping
Le seul dossier constitué sur la Côte picarde sera complété par des enquêtes après sélection dans les nombreux exemples identifiés dans le cadre des recherches documentaires.
- village de vacances
- auberge de jeunesse
Plusieurs exemples ont été identifiés dans le cadre des recherches documentaires, dans les trois départements (Montdidier, Beauvais, Saint-Quentin et Chauny).
Les parties constituantes les plus fréquemment associées aux hébergements collectifs sont le tennis, la piscine.
Typologies liées aux pratiques de villégiature, de sport et de loisirs
- établissement de bain et casino
Le recensement du patrimoine balnéaire de la Côte picarde a permis d'identifier 20 casinos et 6 établissements de bain.
- piscine
- parc de chasse
- huttes de chasse
Les opérations menées depuis les années 1990 ont donné lieu à la réalisation de dossiers sur des parc de chasse, dans la Somme (Pendé et Ribeaucourt) et dans l'Aisne (Villers-Cotterêts). Ces données seront complétées lors des enquêtes menées sur Chantilly et Compiègne.
Les recherches documentaires attestent également la présence de typologie qui n’ont pas encore été identifiées dans les enquêtes d'inventaire :
- établissement thermal (Saint-Amand-les-Eaux, Pierrefonds)
- plage artificielle (Boran-sur-Oise)
- parc de loisirs (Mer de sable, parc Saint-Paul, parc Astérix, aigles de Château-Thierry, Samarra, etc.)
- hippodrome (Abbeville, Amiens, Chantilly, Compiègne, Laon, La Capelle)
- vélodrome (Amiens, Ault)
- golf / mini-golf (Saint-Valery-sur-Somme)
- hutte de chasse et cabanons
Typologies liées aux mobilités
- gare
- aérodrome (Abbeville, Amiens, Château-Thierry, Laon, Saint-Quentin, Soissons, Plessis-Belleville)
- aéroport (Beauvais, Albert)
- port et embarcadère
Raisons scientifiques du choix de l'aire d'étude
Particulièrement riche d'exemples très diversifiés, la région est l'échelle choisie pour produire une synthèse sur la villégiature et le tourisme. Cette échelle permet de montrer comment chaque type de villégiature a structuré l'espace, en fonction des périodes et des usages et comment s'est opérée sa mise en tourisme depuis le milieu du 19e siècle.
B - Les enjeux scientifiques
Intérêt scientifique de l'opération
Le principal intérêt scientifique de l'étude consiste à aborder la question de la villégiature et du tourisme dans une approche spatiale et fonctionnelle.
Il s'agit d'analyser et de modéliser l'impact de la villégiature et du tourisme sur l'espace, en s'intéressant notamment aux conflits d'usages.
L'échelle permet aussi d'illustrer toutes les typologies identifiées.
Les problématiques scientifiques
- Ville, villégiature et tourisme [synthèse enrichie d'enquêtes menées sur trois villes de l'Oise]
- Un nouveau modèle résidentiel, en ville (une manière d'ennoblir l'image des espaces des périphéries) et pour les nouvelles élites industrielles en milieu rural (Val de Nièvre, Vimeu industriel, Beauval).
- Les typologies liées aux usages résidentiels collectifs
- Le rôle des itinéraires dans la mise en tourisme en Picardie
- Les mutations résultant de la villégiature ou du tourisme et produites après désaffectation.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de la Somme
- (c) SMACOPI
- (c) AGIR-Pic
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise
- (c) Communauté de l'Agglomération Creilloise
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.