Le faubourg de Noyon, représenté sur un plan de 1640, s’étendait à la porte de la ville dans le boulevard protégeant la porte, baigné au sud par l’étang qui borde le château. Il est démoli au milieu du 17e pour permettre la modernisation du boulevard, qui est démantelé en 1685. L'atlas Trudaine (1744) montre que l'étang a été asséché, au sud de la route, et une occupation ponctuelle près de la porte, au nord de la route.
Le faubourg est traversé par le canal d’Angoulême, encore en construction à la fin du 18e siècle, qui fait l'objet de deux tracés différents et se traduit par un premier canal (qui reprend en partie la rivière de la Beine), puis par un deuxième canal, longeant les fortifications au sud de la ville.
Sur le cadastre de 1826, quelques constructions sont présentes sur la rive nord de la route, entre la ville et le premier canal, et sur la rive sud, au-delà du canal. Le plan de 1825 y montre des magasins à charbon, entre l’ancien et le nouveau canal, magasins qui sont toujours présents sur les plans de 1862 et 1864 où figurent la fabrique d’huile et l’emplacement projeté de la gare (1864).
Le recensement de 1836 y signale 120 habitants, celui de 1851 donne 19 maisons et 93 habitants.
Au début du 19e siècle, plusieurs entrepôts y sont installés, en particulier ceux de Foy (1848) repris par Gronier, face à la fabrique de sucre Letombe (Eppeville), comme le montrent, notamment, les plans de 1862 et de 1864, sur lesquels figurent également la fabrique d’huile Marotine.
La construction de la voie ferrée (ligne Rouen-Reims) et de la gare (inaugurée en 1867), constitue un facteur déterminant pour l’implantation de nouvelles usines, entre le canal et la voie ferrée (usine à gaz, 1866, les brasseries de cidre Fossier-Bigeon et Routier-Debeauvais, en 1884) mais aussi à Eppeville et Muille-Villette. Le marbrier Rouge s'y installe à la fin du 19e siècle.
La place de la Gare fait l'objet de plusieurs constructions, un lotissement (ill.) et un hôtel (ill.), à la fin du 19e siècle.
Le faubourg, touché par les bombardements de 1918, est partiellement reconstruit. L'annuaire de 1929 y signale le cinéma théâtre et casino dirigé par Gaston Kolbach (ill.) aujourd'hui détruit.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.