Le cadastre napoléonien de 1826 figure l'hôtel-Dieu de Ham (ill.), composé de bâtiments disposés en U, délimitant une cour intérieure, à l'angle des rues de Chauny et de Sorigny. D'après Fleury et Danicourt (1881) et Bocquet (1904), l'hôtel-Dieu, attesté au 13e siècle a bénéficié des libéralités de Marie de Médicis, au début du 16e siècle. Détruit par un incendie en 1676, il est agrandi (achats de terrains) et reconstruit vers 1700. D'autres agrandissements sont réalisés en 1849. L'établissement est desservi à partir de 1716 par des sœurs de la Charité. Il est agrandi d'un orphelinat de jeunes filles fondé en 1840. La chapelle est dédiée à Saint-Nicolas, en mémoire de l'ancienne hôtellerie Saint-Nicolas. Le bureau de bienfaisance fondé en 1679 y tient ses séances.
Les sources conservées aux archives départementales (série O) comprennent un projet de reconstruction non réalisé (ill.), sur les plans de l'architecte Daullé en 1856. En 1861, l'architecte Robbe est chargé de l'agrandissement de l'hospice et de la construction d'une chapelle.
Les matrices cadastrales signalent la cession à la ville de maisons (rue de Sorigny) pour installer une école des pauvres, en 1838. En 1846, plusieurs parcelles sont également cédées à l'hôtel-Dieu, rue de Chauny et rue de Sorigny.
Le plan (ill.) exécuté en 1920 en donne les dispositions en 1914. Les bâtiments disposés en U abritent les salles des malades pour les femmes et les réfectoires (bâtiments sur la cour), infirmerie, cuisine, parloirs et chapelle (rue de Sorigny). Au nord de la chapelle se trouve l'orphelinat des filles (rue de Sorigny). Rue de Chauny, les bâtiments construits en 1849, dans le prolongement de la conciergerie, abritent des salles des malades pour les hommes. Dans le jardin, un petit pavillon destiné à l'isolement (ill.), également construit au cours du 19e siècle, sera conservé dans l'école de garçons.
Durant le 19e siècle et jusqu'à la première guerre mondiale, les recensements de population montrent que le nombre de résidents varie de 69 résidents en 1851 (dont 7 religieuses et 3 domestiques infirmiers), 91 en 1872 (dont 14 à l'orphelinat de filles), 14 sœurs de la Charité en 1881. A la veille de la première guerre mondiale, il ne reste que 5 religieuses, un surveillant, une cuisinière et un infirmier (1911). Le nombre de pensionnaires varie de 58 (1851), 70 (1872), à 34 (1881), à 50 (1911).
Lourdement endommagé durant la première guerre mondiale, l'hospice fait l'objet de plusieurs évaluations des destructions des bâtiments réalisées successivement par l'expert Guénard et les architectes Henri Brassart-Mariage et T. Carcaud. Selon qu'elles se fondent sur une conservation plus ou moins importante des maçonneries anciennes, leurs estimations varient de 187 438, 49 F à 906 192,80 F (Guénard, 1920) et à 211 699,32 F (estimatif Brassart, janvier 1922).
L'hospice sera finalement reconstruit sur des terrains acquis route de Chauny (actuelle rue de Verdun).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.