Le cadastre napoléonien de 1826 ne figure aucun bâtiment public à usage d'école.
Les sources conservées aux archives départementales (série 0) indiquent qu'une maison située rue de Sorigny est acquise en 1838 pour l'installation d'une école primaire de garçons. L'édifice est reconstruit en 1847, sur les plans de l'architecte Dufour.
Une salle d'asile est installée dans une propriété (ancienne pension d'Offémont située rue de Sorigny en 1851) acquise en 1858, qui sera appropriée et agrandie sur les plans de l'architecte Robbe, "la salle d'asile étant devenue tout à fait insuffisante pour le nombre d'enfants qui y sont admis, il est de toute nécessité d'exhausser et d'agrandir les locaux affectés à cet établissement".
Bocquet (1912) indique l'école de garçons, construite rue de Sorigny, est confié aux frères de l’École Chrétienne de 1857 à 1879, date à laquelle elle redevient publique. Située à l'angle de la rue de Sorigny et de la rue du Marché-Franc (actuelle rue du Théâtre), l'école maternelle est créée en 1856. "Elle rend évidemment de grands services, car elle permet aux familles de cette ville éminemment laborieuse et industrielle, de faire soigner leurs enfants jusqu'à 7 ans, pendant qu'elles se livrent au travail". Ces deux écoles sont représentées sur le plan de la ville de 1862.
Projetée dès la fin des années 1870, la construction d'une nouvelle école de garçons et d'une école maternelle sera réalisée sur des plans dressés par l'architecte Emile Ricquier en 1896, comprenant la construction de classes (rue de Sorigny), de logements pour l'institutrice et le directeur de l'école et l'aménagement des anciennes salles de classes. La réception des travaux a lieu en 1900.
Le projet de reconstruction des écoles sur les plans dessinés par l'agence Brassart-Mariage en 1923, est approuvé par le conseil municipal en 1924. Les travaux sont réalisés par l'entreprise Mazarotto en 1928. La réception des travaux a lieu la même année.
Les logements construits en 1900 sont conservés pour être affectés aux institutrices adjointes mariées. L'école maternelle et l'école de garçons sont reconstruites rue de Sorigny. L'école de filles est reconstruite rue du Marché-Franc (actuelle rue du Théâtre), à l'emplacement de l'ancienne école maternelle. L'ancien bâtiment d'isolement de l'ancien hospice, situé dans la cour de la nouvelle école de garçons, est également conservé pour y installer des salles d'expérience et de dessin. Au rez-de-chaussée de l'école des garçons, dans le bâtiment sur rue, est installée une salle de réunion et de cinéma.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.