Les sources conservées aux archives départementales documentent l'histoire de l'édifice. Les matrices cadastrales indiquent que la propriété, composée d'un logis, de dépendances et d'un jardin (774, 775), appartient à Illuminé Dieu, marchand de laines. Son négoce est signalé dans l'almanach de 1838. Plusieurs propriétés sont progressivement acquises par François Outrequin-Dieu, qui fait reconstruire un bâtiment à usage de magasin en 1842 (786) et surélever le logis (773) en 1849. C'est ensuite son fils Emile [Outrequin-Pinchon] qui fait construire un magasin en 1868 (773) et son fils Edmond, qui fait agrandir le magasin construit en 1842 et construire un nouveau bâtiment abritant magasin et bureau, en 1879. Les recensements de population y signalent Illuminé Dieu-Cressin et son gendre François Outrequin, marchands de laines, qui y logent un domestique, un ouvrier en laine et 13 peigneurs de laine en 1846, domestique de charrue, domestique et 7 peigneurs en 1851, date à laquelle François Outrequin se déclare propriétaire, cultivateur et marchand de laines peignées. François Outrequin est encore établi rue de l'Eglise en 1869 (liste électorale) avec son fils Emile Henri. L'installation d'une pension est attestée en 1881 (recensement de population). Emile s'est installé rue des Tavernes. Le recensement de 1906 indique qu'une partie des bâtiments est encore utilisée pour loger des employés de l'usine Outrequin (14 et 18).

Le relevé ayant servi à l'évaluation des dommages de guerre donne la disposition et la fonction des différents bâtiments à la veille de la Première Guerre mondiale. Le parcellaire d'origine est encore perceptible dans la disposition des bâtiments. A l'est, un bâtiment corps de passage ferme la cour sur la rue avec deux accès, un accès latéral indépendant pour l'école ; au nord de la cour, se trouve le logis entre cour et jardin, précédé d'une terrasse ; à l'est de la cour les trois salles de classes occupent un bâtiment simple en profondeur auquel est accolé une galerie de circulation ; à l'ouest de la cour se trouvent buanderie, remise et latrines. Le logis est un bâtiment simple en profondeur qui compte trois niveaux (cave, rez-de-chaussée et étage carré) et présente une élévation sur cour à 9 travées. Le vestibule traversant dessert à l'ouest un bureau, un office et salle-à-manger et à l'est une cuisine et un salon, avec une véranda au nord côté jardin. Quatre chambre à l'étage (couloir au nord, côté jardin) et un cabinet aménagé sur le passage latéral. Distribution modifiée à l'étage (chambre ouest divisée en deux chambres et ajout cheminées). Les salles de classe de 5,10 m sur 6,20 m ne sont éclairées que d'un seul côté par une porte et une fenêtre ouvrant sur la galerie de circulation. A l'ouest, une habitation ferme la parcelle sur la rue ; elle dispose d'une cour et d'une volière. Au nord, une salle de jeux et une grande salle de patronage, accessible depuis la terrasse.

La photographie de 1908 conservée aux archives départementales (8 Fi 3435) donne vue vue partielle de l'édifice : on y distingue l'ancien logis (bâtiment en pan de bois à 9 travées), les ateliers à éclairage zénithal transformés en grande salle de patronage), le logis sur rue au sud-ouest (bâtiment en pan de bois à 7 travées), les anciennes salles de classe et le préau fermant la cour sur la rue.

L'édifice est partiellement détruit durant la Première Guerre mondiale. Le cinéma paroissial (installé dans la salle de patronage) est réouvert en 1928 (Archives paroissiales). Il subsiste aujourd'hui une partie des salles de classe et l'ancienne grande salle de patronage et salle de jeux.