• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme de Châteauneuf
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Quend
  • Lieu-dit le Château-Neuf
  • Cadastre 1828 B3 46-47  ; 1991 AP 3
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Fort-Mahon-Plage
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Châteauneuf
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier, étable, étable à chevaux, cour, laiterie, four à pain

Le Château Neuf (fermes) est déjà signalé sur la carte de Cassini sous la forme d'un symbole correspondant à une maison. Elle apparaît également sur un plan indiquant la situation du hameau en 1737 par Dufételle. L'auteur parle du sieur de Château-Neuf qui devint adjudicataire des nouvelles renclôtures en 1737 : "la ferme de Château-Neuf date de cette époque" dit l'auteur ; Prarond parle, lui, du marquis de Boullainvilliers. Ce serait à partir de cette date que le "pays fut exposé aux inondations". Prarond ("Histoire de cinq villes") indique que la ferme appartenait en 1784 pour quatre cinquième à deux propriétaires privés et pour un cinquième à l'abbaye de Saint-Valery. Il semble donc que cette ferme ait été construite à la fin du 18e siècle, hypothèse confirmée par la couleur des matériaux qui la composent.

Les biens du comte d´Artois furent placés sous séquestre en 1791 : l´ancien fermé de Lormoy, Lefèvre de la Houplière et l´entrepreneur de ces digues, Jumel-Riquier, devinrent copropriétaires de la ferme et des terres de Château Neuf.

D'après le propriétaire, la grange, auparavant située au sud de la cour, aurait été détruite par les Allemands qui ont occupé la propriété tout au long de la Seconde Guerre mondiale (ils avaient d'ailleurs installé une armurerie dans une pièce du logis). Dans l'enclos réservé aux animaux se trouvait une mare. Le pigeonnier aurait été construit au milieu du 20e siècle : il était auparavant placé dans l'étable nord (mais sur le cadastre napoléonien, il apparaît à l'est de l'enclos utilitaire).

Au milieu du 20e siècle, l'exploitation possédait une trentaine de vaches laitières et quatre chevaux. La laiterie, située au sud du logis, permettait la confection du beurre, que les acheteurs venaient chercher directement à la ferme (puisque Quend ne possédait pas de marché). La propriété était alors étendue sur 25 hectares.

Un four à pain était situé contre le mur gouttereau occidental du logis. Il est aujourd'hui détruit.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle, milieu 20e siècle

Située à quatre kilomètres du chef-lieu, cette exploitation agricole possède des bâtiments aux fonctions distinctes. La cour est divisée en deux par un mur composé de jambes harpées en briques encadrant un remplissage de galets liés au mortier. A l'est sont disposées deux entrées correspondant aux deux enclos dessiné par le mur séparateur : au sud, un enclos axial au logis ouvert par une grande entrée encadrée par deux piliers hexagonaux en brique. La seconde entrée, moins monumentale, donne sur la cour correspondant aux étables. Signalons que le mur d'enclos correspondant à la partie du logis, disposant d´une maçonnerie mixte de silex et brique (beige et rouge), est également ouvert par deux entrées (encadrées elles aussi par des piliers de briques) donnant au nord sur les étables et au sud, sur une pâture ou un verger. A l'arrière du logis, un troisième mur de clôture (d'environ 60 mètres de longueur) enserre un jardin.

D'après renseignements donnés par le propriétaire, le logis aujourd'hui recouvert d'un enduit de béton peint, est en réalité composé d'un soubassement de galets, surmonté par une ou plusieurs rangées de pierres (dont il ne connaît pas la nature exacte), elles-mêmes surmontées pour le reste de l'élévation par des moellons de craie. Notons qu'il n'est pas de plain-pied puisqu'on y accède par l'intermédiaire d'un escalier de quatre marches. Le rez-de-chaussée surélevé abrite donc une cave réservée aux denrées alimentaires. La corniche moulurée est également en craie. Les combles sont aménagés comme en témoigne la présence de neuf lucarnes. Le toit à longs pans et pignons découverts est en ardoise. Le logis comporte treize travées percées de trois portes. Le toit est surmonté de cinq souches de cheminée, alimentant autant de foyers. L'intérieur de l'habitation dispose de dimensions peu communes puisqu'elle mesure trois mètres sous plafond. Les solives et poutres apparentes sont en chêne, le sol est en grès (plaques). Les pièces sont ainsi distribuées, du sud au nord : une salle à billard, deux chambres dans la largeur de la maison, une « salle d'apparat », la salle commune dans laquelle on entre et enfin, une salle à manger.

Jouxtant ce logis et dans son prolongement au nord, une petite étable, plus basse, prend place (aujourd´hui en partie convertie en logement), composée d'une maçonnerie mixte de silex au solin et de craie pour les murs en partie recouverts d'un enduit de ciment. Le toit de ce bâtiment, percé de deux lucarnes permettant d´alimenter le grenier en fourrage, comporte encore ses grandes ardoises anciennes.

Enfin, au nord prend place une longue étable construite en appareil mixte : un solin assez haut (plus d'un mètre) en moellons de craie (recouvert presque en totalité par un enduit de béton gris qui tombe par plaques) supporte le reste de l'élévation formée d´une structure en briques (jambes et bandes horizontales) encadrant un mélange de petits galets liés au mortier. La craie composant le matériau principal de ce bâtiment a été en partie remplacée au mur gouttereau nord par un mélange de sable grossier.

Un petit pigeonnier de briques est élevé contre le mur de séparation de la cour "noble" et la cour "utilitaire".

  • Murs
    • silex
    • brique
    • enduit
    • galet
    • pierre de taille
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile, ardoise, tôle nervurée
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • toit à deux pans
    • pignon découvert
    • pignon couvert
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cet ensemble architectural dispose d'une maçonnerie cohérente et relativement soignée, utilisant des matériaux nobles tels que la craie, travaillée en pierre de taille.

Bibliographie

  • PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de 300 villages, hameaux ou fermes. Saint-Riquier et les cantons voisins. Paris, Abbeville, Dumoulin, Grave, Prévost, 1867, tome 1.

    p. 246

Documents figurés

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

  • Quend. Plan cadastral, 1828 (AD Somme ; 3 P 1454).

  • Le Châteauneuf, dessin, criterium sur papier, d'après Gillard, milieu 19e siècle (Société des Antiquaires de Picardie : Fonds Gillard).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
Articulation des dossiers