• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Nouvelle ferme de Château-Neuf
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Quend
  • Lieu-dit le Château-Neuf
  • Cadastre 1828 A1 49-63  ; 1983 A 89a, 90, 91, 92
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Fort-Mahon-Plage
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à chevaux, étable, colombier, laiterie, cour, charretterie, grange

Sur un plan établi par Dufételle indiquant la situation du hameau en 1737, cette ferme n'y figure pas. Après la Révolution, les terres du Châteauneuf (600 hectares) appartenant à l´abbaye de Saint-Valery furent divisées en trois fermes : celle-ci, son pendant en face de la route départementale et le Trou à Mouches (aujourd'hui sur le territoire de Fort-Mahon).

Le plan du cadastre napoléonien (1828) est quelque peu différent de celui d'aujourd'hui. En effet, le logis est toujours à son emplacement, utilisant tout le côté oriental de la cour. Mais la cour était divisée en deux par un mur ou un bâtiment, percé en son centre. Le bâtiment situé à l'ouest n'occupait que la moitié sud du côté occidental et disposait d'un second édifice en retour d'équerre vers la cour. Un long bâtiment semblait longer la route au sud. Un petit édifice à section carrée occupait le sud de la propriété, probablement un colombier. Un moulin à vent apparaissait au nord de la propriété. Il est probable qu'à l'origine, toutes les constructions de cette exploitation étaient entièrement composées de pierre de taille sur solin de silex, dont on trouve encore des vestiges sur les murs pignons et mur gouttereau postérieur de l'ensemble des bâtiments. La plupart des édifices datent donc probablement de la seconde moitié du 18e siècle ou du début du siècle suivant. Sur le soubassement de la maison, on constate la présence d'un petit cartouche sur lequel est inscrit la date de 1742. Nous ignorons si cette date est bien celle de la construction de cet ensemble agricole mais les techniques et matériaux de construction (pierre de taille) pourraient attester d´une édification au 18e siècle.

Les murs gouttereaux des bâtiments agricoles sur cour ont été reconstruits, probablement au début du 20e siècle. Les étables à cochons ont probablement fait partie de cette vague de construction.

A l'origine, les parcelles étaient uniquement consacrées à l'herbage, l´exploitation ne pratiquait que l'élevage (bovin et ovin). Les moutons étaient parqués le long de la Baie d'Authie. Les chevaux étaient également très réputés ; des concours de jument étaient d'ailleurs organisés à la ferme. Les étables au nord pouvaient accueillir 56 bêtes et leur pendant à l'ouest abritait douze vaches vêlantes. L'exploitation possédait donc en moyenne 70 à 80 vaches. Les chemins reliant les pâtures étaient à l'origine flanqués de haies.

Les exploitants travaillaient en étroite collaboration avec les bouchers et les marchands qui leur écoulaient ainsi le bétail. Certains bouchers élevaient leurs propres animaux.

Les quelques ouvriers de la ferme dormaient dans les étables.

Les Allemands ont investi la ferme lors de la Seconde Guerre mondiale et y ont établi leur Kommandantur. Une partie des étables fut transformée en prison.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 18e siècle, limite 18e siècle 19e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1742, porte la date

Cet ensemble agricole (toujours en activité) est composé de bâtiments organisés autour d'une cour carrée de 100 mètres de côté environ. Le logis, à l'est, est composé, pour le mur gouttereau ouest (sur cour) d´une maçonnerie de brique avec moulure à la corniche et de torchis et pans de bois pour son pendant. Long de dix travées, il dispose de pignons découverts comme murs de refends et d´une toiture à longs pans en ardoise. D'après la propriétaire, le logis dispose de 21 pièces dans sa longueur (trois chambres sont situées à l'extrémité sud et deux au nord, les trois salles sont placées au centre, séparées par des couloirs ou des bureaux) et de cinq chambres sous les combles. Un couloir longe le mur gouttereau oriental. La cheminée de la salle est composée de pierre de taille (craie). C'est en fait vers l'est qu'est dirigé le logis : en effet, l'ouest est réservée à la partie exploitation et l'est, à la sociabilité. Le chemin, venant de la route départementale, mène tout droit à la cour et à droite, par un écart, à l'est du logis, dans le jardin d'agrément. La pelouse y est d'ailleurs ceinte de moellons de grés.

Au sud et au nord, deux caves de plain-pied (plat-cul) le jouxtent avec sol en terre battue (il s'agissait probablement pour l'une d'elle d'une laiterie) ; celle située au nord est plus longue. Le mur pignon sud de la cave sud est composé d´une maçonnerie de pierre de taille de craie avec rampants en brique en couteaux picards. Une fenêtre permet d´atteindre le comble pour le stockage des récoltes. Les murs gouttereaux ont reçu la même technique de construction que ceux du logis.

Un second logis (sans doute celui du gardien) occupe le côté sud-est de la propriété, à l´écart de la cour. Il dispose d´une maçonnerie entièrement en brique, couvert d´un toit à longs pans et croupe en tuile.

Les bâtiments agricoles occupent les trois autres côtés de la cour.

Au sud se situent les étables, composées de deux bâtiments. Celles situées le plus à l´est disposent au mur gouttereau sud ainsi qu´aux murs pignons d´une maçonnerie de calcaire travaillé en pierre de taille, avec solin en silex (le mur gouttereau sud des étables et grange situées à l´ouest a été entièrement reconstruit en brique). Les rampants des pignons découverts sont en brique empruntant la forme dite à « couteaux picards ». La corniche est moulurée. Le mur gouttereau nord (celui sur cour) est entièrement composé de brique. Il est percé de quatre portes (rectangulaires pour le bâtiment est et segmentaires pour son pendant, plus haut) auxquelles s´ajoutent quelques aérations semi-circulaires. Le toit à longs pans est en pannes picardes. La toiture du bâtiment occidental est pourvue en son centre d´une extension verticale, désignant l´air de battage de la grange. Sur l´ensemble de ce bâtiment, le décor se concentre à la corniche du mur en brique, sous forme d´une frise de briques disposées en épi. Un mur de galet et de brique, prenant appui sur le mur gouttereau des étables, délimité un petit jardin.

A l´écart de la cour, au sud-ouest de la propriété, s´étend un mur d'enclos formant un rectangle, dont la maçonnerie allie le silex et la brique pour les murs intérieurs et la brique uniquement pour les murs extérieurs. Il est percé au nord d´une porte cintrée. Il s'agit d'un verger clos (auparavant en espalier, renfermant poiriers et pommiers).

A l´ouest, la grange centrale est flanquée de part et d´autre d´étables. Ce bâtiment dispose des mêmes techniques de construction que le précédent (une partie du mur gouttereau ouest a été reconstruite en appareillage mixte de brique et silex). Les étables sont percées chacune de deux portes basses à arc surbaissé, accompagnées de huit ouvertures semi-circulaires. La grange, plus haute, dispose de quatre portes. Le rez-de-chaussée est surmonté d´un surcroît percé de deux fenêtres d´engrangement. Le comble des étables est accessible depuis les lucarnes qui percent la toiture. La corniche y reçoit un décor de boutisses saillantes. Le toit à longs pans (indépendant pour la grange car plus haut) est en tuiles.

Les étables au nord sont en brique (le mur gouttereau nord a été recouvert de tôles, ce qui empêche l´observation de la maçonnerie d´origine). Il est percé de sept portes basses à arc surbaissé. La corniche est pourvue d´un décor de briques disposées en épi. La partie orientale de ce bâtiment est ajourée, servant ainsi de charreterie.

Les porcheries en brique sont situées au nord-est de la cour, indépendantes.

Dans le prolongement du logis au nord, se situent différentes fonctions rassemblées sous le même toit, pouvant abriter d´autres écuries ainsi qu´une laiterie. Ce bâtiment bénéficie des mêmes techniques et matériaux de construction que le logis.

A l'intérieur de la cour, un mur de brique forme un enclos aujourd'hui jardin d'agrément, dont la fonction d´origine était une petite pâture. Au nord-est de cet enclos sont situés deux piliers en maçonnerie de brique et au nord, un colombier de section octogonale, entièrement en brique, disposant d´une toiture en tuiles.

Les tuiles ayant servi à la couverture de l'ensemble des édifices proviennent du département du Nord, de l'entreprise Monopole.

  • Murs
    • torchis
    • brique
    • bois pan de bois
    • galet
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile flamande, tuile plate, ardoise, tuile mécanique, tuile flamande mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • pignon découvert
    • croupe
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • DUFETELLE, A. Monographie de Quend. Le Marquenterre. Paris : Le Livre d´Histoire, 2003. Réimpression de l'édition originale publiée à Abbeville, 1907.

    p. 17, 96

Documents figurés

  • Quend. Plan cadastral, 1828 (AD Somme ; 3 P 1454).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
Articulation des dossiers