Une ferme figure sur la carte de Cassini, orthographiée "le Quenquenoi". Elle figure également sur le cadastre napoléonien selon un plan peu modifié depuis ; elle porte alors le nom de "Camp Quesnoy". Son implantation est donc antérieure à 1828. Il ne reste rien de cette construction primitive. En effet, le bâtiment oriental a été reconstruit perpendiculairement à son orientation d'origine. La grange ainsi que le logis ont été construits en brique au début du 20e siècle sur leur emplacement primitif (à l'origine, ces éléments devaient être en torchis et pans de bois, avec murs pignons en galets tout comme la remise au sud). Les porcheries ont été ajoutées à cette époque. Les étables devaient occuper la partie orientale de la cour.
D´après Claude Jeanson, en 1923, Henri Jeanson achète une propriété de dunes et de garenne, vaste territoire de chasse qu´il nomme domaine du Marquenterre : il s´agissait de la ferme de Camp-Quesnoy. Le propriétaire loua la ferme à un fermier. Les 1300 hectares étaient composés de trois parties : les dunes de sable, entre ces dunes, des plaines qui n'avaient encore jamais été cultivées ni mises en pâture et une petite ferme avec terres de culture et quelques bonnes terres où il y avait quelques vaches. Il avait alors la volonté de cultiver de plus en plus et de faire de la « ferme du domaine du Marquenterre » une entreprise horticole destinée à fournir aux malades de Berck une nourriture saine et équilibrée.
A la veille de la seconde guerre mondiale, le domaine constituait la première entreprise horticole du nord de la France. Une centaine de personnes y étaient employées. Afin d´y étudier un grand nombre de plantes, on y construisit quatre serres (dont une près de la Solitude, aujourd'hui détruite). On y cultivait concombres, melons, courges ; on y pratiquait des essais agronomes. Le marais du Platon fut défriché et drainé à cet effet (encore aujourd´hui, ancienne hutte de chasse). Progressivement, la culture maraîchère s´étendit (essentiellement les artichauts qui exigent une terre argileuse). Les travaux des champs se faisaient à l´aide de chevaux. Les produits de la ferme étaient vendus aux marchés de Lille, Amiens, Berck, Rouen, Halles de Paris.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.