D'après la propriétaire, la ferme tient son nom d'un mont, situé à proximité, sur lequel les coqs venaient chanter.
Une exploitation figure à cet emplacement sur une carte du Marquenterre du 18e siècle (AD 80 : RL 343) et sur le cadastre napoléonien de 1828, occupant un plan rectangulaire régulier avec pigeonnier au centre. Le logis était alors situé le long de la rue.
En 1860, Victor Fauvel, qui s'était enrichi grâce à la construction de la digue de Morlay, fait construire une nouvelle exploitation, à l´emplacement d'un ancien corps de ferme en torchis, détruit par un incendie (la date est gravée dans le ciment sur une des fenêtres du bâtiment sur rue). Elle était alors affectée à la culture vivrière (avoine, fèves, blé, betterave, fourragère) et à l´élevage de moutons, de vaches laitières, de cochons et de chevaux de trait. La route qui la flanque débouchait directement sur les molières (terres gagnées sur la mer, couvertes par les hautes marées) dans lesquelles était parqué le bétail. On comptait une dizaine d´employés (un vacher, un berger, un porcher, deux charretiers et plusieurs ouvriers agricoles). Le propriétaire possédait plusieurs maisons dans les environs dans lesquelles il les logeait.
En 1913, le nouvel héritier diminue l'exploitation. En 1929, son fils s'intéresse aux vaches flamandes, aux moutons et aux chevaux boulonnais. Les terres de l´exploitation sont alors constituées de 50 % de labours et 50 % de pâtures.
En 1947, la ferme augmente son troupeau de boeufs destinés à l´embouche. Des moutons (bleu du Maine) sont introduits en 1950 ainsi qu'un élevage de porcs.
Au milieu du 20e siècle, l'agriculture est en pleine expansion : on agrandit les surfaces exploitables et les élevages. La ferme intensifie sa production en augmentant le nombre de vaches laitières, de porcs et de moutons de pâture. Les chevaux boulonnais disparaissent pour laisser la place au tracteur.
En 1960, le troupeau de boeufs est remplacé par celui de moutons de prés salés. Au cours de cette décennie, la crise de l´élevage se fit sentir : l'éleveur voulut diversifier l'activité en abandonnant la production laitière en vue de créer un camping.
En 1969, la ferme convertit donc son activité agricole en activité touristique, marquant ainsi l´évolution des mentalités au sein de la vie rurale : l´élevage disparut par manque de rentabilité. Celui des chevaux prit alors une place essentielle, notamment avec la création du camping (la Sablière). En 1984, des travaux furent exécutés dans les anciennes étables afin d´y aménager un gîte. En 1987, l´activité équestre se professionnalisa.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.