Dossier d’œuvre architecture IA80007340 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
  • patrimoine funéraire
Eglise paroissiale et cimetière Saint-Martin de Pendé
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Saint-Valery-sur-Somme
  • Commune Pendé
  • Adresse place de l' Eglise
  • Cadastre 1832 C 592  ; 1983 D3 625, 626

La nef, le collatéral et le choeur de l´église Saint-Martin dataient du début du 16e siècle et la tour du troisième tiers du 16 siècle (analyse stylistique). D´après Dimpré, la sablière haute du bas-côté nord laisse apparaître un homme portant un chapeau de l´époque de Louis XII et l'un des blochets représente une femme jouant de la cornemuse et portant la coiffe d'Anne de Bretagne (1477-1514). Le carrelage en damier, lui, semble dater du 18e siècle. Les nombreuses restaurations du 19e siècle ont perturbé la construction d'origine (chapiteaux des arcades en plâtre, percement de nouvelles fenêtres dans la nef et reprises des anciennes).

D´après le dossier intitulé « Etat général des édifices non aliénés servant à l´exercice du culte », le 1er ventose an 10 (1801), l´église pouvait contenir 1500 personnes alors que la population totale était de 800 âmes. Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent en 1806 l´état de délabrement dans lequel se trouve l´église et le cimetière.

En 1827, des aides sont versées pour la restauration de l'église. Les travaux ne sont effectués qu´entre 1848 et 1849. Le clocher subit quelques réparations en 1895 suite à l´ouragan du 28 octobre de la même année.

D'après les dessins de Macqueron conservés à la Bibliothèque Municipale d'Abbeville, l'église ne semble avoir subi aucune transformation majeure depuis 1884. Seul les choux frisés des rampants du chevet droit du bas-côté ont aujourd'hui disparu. Les fenêtres en tiers point du choeur étaient autrefois refendues d´un meneau. Celle de l´axe, plus large, en possédait deux. Les baies de la nef, auparavant en arc brisé, disposaient d´un pourtour en pierre de taille ; elles sont aujourd'hui cintrées et font appel à une maçonnerie de brique. Le mur sud est en grande partie composé d'une blocage de silex, qui semble avoir remplacé la pierre de taille, trop tendre. Plusieurs contreforts, initialement en pierre de taille, sont aujourd'hui en brique.

D´après les comptes de la Fabrique de l´église de Pendé, en 1897, le Conseil approuva le devis de Leblanc, plâtrier à Amiens, spécialiste pour les travaux de reconstruction de voûte ; il dut exécuter les réparations à la voûte de la grande nef au-dessus de la tribune sur lattis jointif, enduit au plâtre avec joints incrustés teintés noirs formant petit appareil de pierre. En 1922, des travaux à la charpente, à la plomberie ainsi qu´à la couverture furent entrepris. La réfection du chéneau situé entre les deux vaisseaux fut effectuée par Piantoni, architecte à Pinchefalise. En 1932, la commune fait poser deux colonnes de fonte afin de soutenir les poutres de la nef principale. D´après Dimpré, le portail ouest semble avoir été entièrement reconstitué ainsi que toute la partie basse de ce mur ouest. Le clocher de l´église (charpente et couverture) était en réfection entre mars et décembre 1991 par l´entreprise Leduc de Cayeux.

D'après le plan cadastral, en 1830, la face sud du cimetière s´écroulait.

La translation de la partie du cimetière située au nord de l´église et trop proche des habitations est projetée en 1855 et réalisée en 1859, sur un terrain situé entre le cimetière et le parc de Pendé, acquis par la commune. Cette partie du cimetière ancien fut désaffectée et utilisée pour l´érection du monument aux morts à la gloire des enfants de Pendé (extrait d´un texte de 1921). En 1862, des travaux de reconstruction furent effectués aux murs de clôture.

Le cimetière fut une nouvelle fois agrandi par arrêté du 5 août 1931 au nord. On y construisit un mur de clôture. Le devis, rédigé par Marcel Dingeon, architecte à Abbeville, prévoyait une « maçonnerie de béton de cailloux hourdé au mortier de chaux hydraulique, une maçonnerie de brique de four continu du Vimeu bien cuites hourdées au mortier tiercé de chaux hydraulique, une couverture de mur en tuile de Beauvais ou chaperon en ciment pose au mortier de ciment, des joints pleins au mortier de ciment de portland ». D´une superficie de 16 ares 791, il était alors situé à plus de 40 mètres de l´agglomération et à plus de 100 mètres des habitations isolées et sources les plus proches.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle

Toujours entourée de son cimetière, l´église, entièrement en pierre de taille, possède au soubassement sur l´ensemble de son pourtour, un appareillage mixte de silex et pierre de taille en damier et tuf par endroit. L´édifice se compose d´une nef principale de cinq travées, précédée d´une tour de section carrée en avant-corps, flanquée d´un bas-côté unique au nord et suivie d´un choeur plus haut. Le portail ouest en anse de panier est surmonté d´une archivolte en saillie. Trois larmiers divisent la tour en quatre étages dont le plus élevé, seul, est percé de baies cintrées, chacune surmontée d´une tablette décorée en saillie. Les contreforts sont posés en diagonale sur les angles. Sur le flanc sud s´accole une tourelle octogonale, contenant l´escalier à vis permettant l´accès au clocher ; cette dernière est coiffée d´un toit conique. La flèche octogonale de la tour est couverte en ardoise. La corniche est ornée d´oves. La nef est percée de quatre baies cintrées, dont le pourtour est aujourd´hui renforcé par une maçonnerie en brique. Des contreforts la soutiennent toutes les deux travées. Le vaisseau est flanqué au nord d´un unique bas-côté dont les deux pignons découverts sont percés d´une fenêtre en tiers-point sous archivolte en larmier, aujourd´hui condamnée. Une partie du remplage médiéval de la fenêtre est est encore en place ; cette dernière est toujours surmontée d´une niche dont le socle est orné de chardons épineux. Le mur nord est ajouré de trois fenêtres également en tiers-point, chacune flanquée de son contrefort, ainsi que d´une ouverture protégée d´un dais à deux pans. La corniche moulurée en pierre est surmontée de trois rangées de brique décalées. Le choeur, plus haut que la nef, dispose d'une maçonnerie en pierre sur solin en tuf et silex. Il est percé de deux fenêtres en tiers-points pour les murs gouttereaux, soulignées d´un larmier ; deux des trois pans du chevet sont également ajourés de baies de même profil. La fenêtre axiale est aujourd´hui murée. La corniche dispose d´une moulure plus complexe que celle de la nef, composée d´une gorge et d´un cavet. Une autre moulure est également visible au sommet du solin. La plaque funéraire de Jehan Blondin (mort en 1525) et Marion d'Hartois (mort en 1538) est fixée à l'extérieur, dans le mur ouest du transept nord. A l´intérieur, la nef, précédée d´une tribune dont l'entablement est décoré de billettes et de moulures, est couverte d´une voûte en berceau brisé à faux-appareillage. La charpente apparente est composée de sept fermes comprenant entrait et poinçon avec blochet puissant à chaque extrémité. Toutes penchent vers le nord. La porte située sous la tribune permet l'accès au clocher. Les marches en craie sont devenues lisses avec le temps. La tour du clocher se trouve renforcée par des pans de bois disposés en croix de saint André, très attaqués. Quatre colonnes rondes, dont les chapiteaux supportent cinq grandes arcades en tiers points, séparent le vaisseau central du bas-côté avec charpente apparente composée de quatre fermes. Les sablières hautes sont ornées de deux frises décorées (divers animaux, réels ou fantastiques : cerf, hibou, monstres...). Les blochets, tous différents, sont également pourvus de personnages (joueur de cornemuse, ange tenant un écusson, homme à pieds nus coiffé d´un chaperon, personnage assis regardant en l´air...). Au transept, chaque ferme est séparée de l´autre par une clé de voûte pendante au nombre de trois. Le choeur est également couvert d´une charpente apparente. Il est éclairé de chaque côté par deux fenêtres, ainsi que deux au chevet. Le pan axial est occupé par le tableau d´autel. Le maître-autel, riche de motifs floraux (18e siècle) est flanqué de part et d'autre d'une porte permettant l'accès au fond du sanctuaire. Les niches sur les trois côtés du tabernacle comportaient des statues ; une des trois a disparu. L´ensemble de l´édifice dispose d´un lambris de semi-revêtement (17e siècle ?). Composés de panneaux ornés de plis de serviettes dans le choeur, il est souligné d'une frise de feuillages ainsi que d'une succession de roses à lancettes séparées de pilastres. Les panneaux ont été intégrés à l'église et adaptés au lieu ; ils ont ainsi subi quelques découpages malencontreux. Ceux de la nef, dépourvus de décor, sont en chêne. Les fonds baptismaux octogonaux, en grès, sont du 16e siècle. Les stalles, du 17e siècle (?) proviennent de l'abbaye de Saint-Valery ; les pommeaux ainsi que les miséricordes, pourvues de têtes d'ange, sont toutes différentes (certaines ont été remplacées par des sculptures modernes). Au-dessus du maître-autel, se trouve un tableau présentant saint Martin, dont l'inscription indique l'origine : "Don du colonel de Drancourt (1786-1863)". Le mur sud du choeur expose la plaque indiquant la création d'obits pour sire Antoine le Roy (mort en 1618) et ses parents, par un don de 100 livres pour la fondation de l'église. Au sud de l'autel secondaire dans le transept nord, se trouve incrustée dans le mur une plaque funéraire en marbre noir avec, en son sommet, une couronne soutenue par deux lions, armes de Jacques Louis, marquis de Saint-Blimont, dernier du nom, décédé le 16 février 1820. La nef et le transept sont pourvus de vitraux de la fin du 19e siècle, mis en place grâce à plusieurs donateurs. Les statues du choeur, toutes en bois (17e ou 18e siècle) sont ainsi distribuées : au nord, d'ouest en est, saint Jean-Baptiste, un évêque et un Apôtre ; au sud saint Louis (en plâtre), sainte Catherine, sainte Anne apprenant à lire à Jésus (?). La chaire à prêcher est aujourd'hui située dans le bas-côté nord (d'après la marque laissée, elle était auparavant fixée au dernier pilier nord-est de la nef). Son décor se rapproche de celui du maître-autel. Une sainte Barbe en plâtre, située contre le mur sud de la nef, possède l'inscription suivante "Offert / par les familles Manier-Lelcercq, Blondin-Leclercq / Manier-Marchand, 1938".

  • Murs
    • silex
    • brique
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • flèche carrée
    • pignon découvert
    • croupe
  • Typologies
    cimetière d'enclos paroissial (churchyard) (16e siècle)
  • État de conservation
    menacé
  • Techniques
    • menuiserie
  • Représentations
    • ove
    • animal
    • cerf
    • personnage profane
    • ange
    • arme
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1926/06/15
  • Précisions sur la protection

    Charpente et voussures du collatéral (15/6/1926, daté de 1510 partiellement). Les fonts baptismaux en pierre (calcaire taillé), conservés dans le collatéral nord, proviennent de l'abbaye de Saint-Valery ; ornés de médaillons et d'une frise, ils datent du 16e siècle (vers 1540). Ils ont été classés au titre objet des MH par décret du 30 novembre 1908. La plaque funéraire de Jehen Blondin (mort le 4 mai 1515) et Marion Darthois (morte en septembre 1538) en pierre gravée au trait de 1538 est également conservée dans l'église (classée au titre objet des MH par décret du 1912/07/12). Roger Rodière et Philippe Desfort en donnent la transcription complète page 290. Les stalles et lambris de revêtement du 17e ou 18e siècle ont été classés au titre objet des MH par décret du 1928/09/07 ; ils proviennent également de l´abbaye de Saint-Valery, dépouillée à la Révolution ; seules les jouées des stalles orientées vers la nef, à serviettes plissées, sont du 15e siècle. La statue de saint Nicolas du 17e siècle ainsi que le maître-autel du 18e siècle (fondation d´obit 1618) sont également inscrits.

  • Référence MH

Le calcaire tendre composant la majorité de la maçonnerie est très érodé par le vent et les intempéries, surtout au sud. Il a d´ailleurs été remplacé par une maçonnerie en brique ou en silex, matériaux plus résistants. L'une des deux rangées composant la sablière haute sud du transept nord semble avoir été buchée ou recouverte de plâtre. Au nord-ouest, toujours dans le transept, la sablière haute a été buchée. La ferme de la nef la plus à l'ouest est entièrement rongée par les insectes xylophages, tout comme les poutres de renforcement situées dans le clocher.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série V ; 3 V 4. Etat des communes, chef lieux de cures ou de succursales pourvues de presbytères, circulaire de M. le Préfet du 23 avril 1816.

  • AD Somme. Série V ; 5 V 544. Fabrique de l´église de Pendé (19e siècle).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 2978. Biens communaux de la commune de Pendé avant 1869.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 2979. Biens communaux de la commune de Pendé (1870-1939).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 2980. Travaux communaux de la commune de Pendé (1870-1939).

Bibliographie

  • RODIERE, Roger. DES FORTS, Philippe. La Picardie historique et monumentale, le pays du Vimeu. Collection Société des Antiquaires de Picardie, Paris, Libraire Auguste Picard, 1938.

    p. 287-288

Documents figurés

  • Commune de Pendé - Plan du cimetière, encre sur papier, 1860 (AD Somme : 99 O 2980).

  • Eglise de Pendé, Encre de Chine sur papier, d'après Louis Gillard (historien), 1867 (Société des Antiquaires de Picardie : L. Gillard et C-H. Dehalaye : Dessins originaux concernant la Picardie 1864-1865, Vol. 3).

  • Plan cadastral de la commune de Pendé, encre et lavis sur calque, vers 1930 (AD Somme : 99 O 2979).

  • Environs de Saint-Valery-sur-Somme - Eglise de Pendé, carte postale en noir et blanc, début 20e siècle.

  • Pendé (Somme) - Autel de la Vierge et Statue de Jeanne d'Arc, carte postale en noir et blanc, d'après Dumont (photographe-éditeur), début 20e siècle.

  • Pendé (Somme) - Intérieur de l'Eglise, carte postale en noir et blanc, d'après Dumont (photographe-éditeur), début 20e siècle.

Annexes

  • Liste des objets de l'église Saint-Martin de Pendé
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI