La nef, le collatéral et le choeur de l´église Saint-Martin dataient du début du 16e siècle et la tour du troisième tiers du 16 siècle (analyse stylistique). D´après Dimpré, la sablière haute du bas-côté nord laisse apparaître un homme portant un chapeau de l´époque de Louis XII et l'un des blochets représente une femme jouant de la cornemuse et portant la coiffe d'Anne de Bretagne (1477-1514). Le carrelage en damier, lui, semble dater du 18e siècle. Les nombreuses restaurations du 19e siècle ont perturbé la construction d'origine (chapiteaux des arcades en plâtre, percement de nouvelles fenêtres dans la nef et reprises des anciennes).
D´après le dossier intitulé « Etat général des édifices non aliénés servant à l´exercice du culte », le 1er ventose an 10 (1801), l´église pouvait contenir 1500 personnes alors que la population totale était de 800 âmes. Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent en 1806 l´état de délabrement dans lequel se trouve l´église et le cimetière.
En 1827, des aides sont versées pour la restauration de l'église. Les travaux ne sont effectués qu´entre 1848 et 1849. Le clocher subit quelques réparations en 1895 suite à l´ouragan du 28 octobre de la même année.
D'après les dessins de Macqueron conservés à la Bibliothèque Municipale d'Abbeville, l'église ne semble avoir subi aucune transformation majeure depuis 1884. Seul les choux frisés des rampants du chevet droit du bas-côté ont aujourd'hui disparu. Les fenêtres en tiers point du choeur étaient autrefois refendues d´un meneau. Celle de l´axe, plus large, en possédait deux. Les baies de la nef, auparavant en arc brisé, disposaient d´un pourtour en pierre de taille ; elles sont aujourd'hui cintrées et font appel à une maçonnerie de brique. Le mur sud est en grande partie composé d'une blocage de silex, qui semble avoir remplacé la pierre de taille, trop tendre. Plusieurs contreforts, initialement en pierre de taille, sont aujourd'hui en brique.
D´après les comptes de la Fabrique de l´église de Pendé, en 1897, le Conseil approuva le devis de Leblanc, plâtrier à Amiens, spécialiste pour les travaux de reconstruction de voûte ; il dut exécuter les réparations à la voûte de la grande nef au-dessus de la tribune sur lattis jointif, enduit au plâtre avec joints incrustés teintés noirs formant petit appareil de pierre. En 1922, des travaux à la charpente, à la plomberie ainsi qu´à la couverture furent entrepris. La réfection du chéneau situé entre les deux vaisseaux fut effectuée par Piantoni, architecte à Pinchefalise. En 1932, la commune fait poser deux colonnes de fonte afin de soutenir les poutres de la nef principale. D´après Dimpré, le portail ouest semble avoir été entièrement reconstitué ainsi que toute la partie basse de ce mur ouest. Le clocher de l´église (charpente et couverture) était en réfection entre mars et décembre 1991 par l´entreprise Leduc de Cayeux.
D'après le plan cadastral, en 1830, la face sud du cimetière s´écroulait.
La translation de la partie du cimetière située au nord de l´église et trop proche des habitations est projetée en 1855 et réalisée en 1859, sur un terrain situé entre le cimetière et le parc de Pendé, acquis par la commune. Cette partie du cimetière ancien fut désaffectée et utilisée pour l´érection du monument aux morts à la gloire des enfants de Pendé (extrait d´un texte de 1921). En 1862, des travaux de reconstruction furent effectués aux murs de clôture.
Le cimetière fut une nouvelle fois agrandi par arrêté du 5 août 1931 au nord. On y construisit un mur de clôture. Le devis, rédigé par Marcel Dingeon, architecte à Abbeville, prévoyait une « maçonnerie de béton de cailloux hourdé au mortier de chaux hydraulique, une maçonnerie de brique de four continu du Vimeu bien cuites hourdées au mortier tiercé de chaux hydraulique, une couverture de mur en tuile de Beauvais ou chaperon en ciment pose au mortier de ciment, des joints pleins au mortier de ciment de portland ». D´une superficie de 16 ares 791, il était alors situé à plus de 40 mètres de l´agglomération et à plus de 100 mètres des habitations isolées et sources les plus proches.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.