L'église précédente semble, d'après certains habitants, avoir été construite au 15e siècle. Le village rassemblait alors un grand nombre de protestants. L´édifice était-il empreint de cette orientation religieuse ? Aucun document ne permet d´en être assuré.
D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal (25 thermidor an 8-27 brumaire), en 1800, l´église était en bon état et pouvait contenir 400 individus (population du territoire : 121 personnes).
Ribauville était réuni à Saint-Valery depuis 1790 mais les habitants assistaient toujours à la messe à Estréboeuf. Situé au sud du village, Drancourt, section de la commune de Neuville, se trouvait réuni à Saint-Valery. Souvent, les villageois traversaient Estréboeuf afin de se rendre au culte à Saint-Valery. Le Conseil demanda alors la conservation de l´église au titre de succursale et l´adjonction des deux hameaux, Neuville et Drancourt.
Le projet de construction de la sacristie par la Fabrique d´Estréboeuf fut prononcé en 1813. « Si Neuville est attaché à Estréboeuf, le marguillier utilisera les fonds de la vente des matériaux de l´église pour construire cette sacristie. Si elle part pour Saint-Valery, les travaux ne pourront être exécutés mais le toit de l´église de Saint-Valery pourra être réparé (avant 1819, Neuville dépendait de Saint-Valery) ».
D´après lecture du dossier intitulé "Biens communaux avant 1869" (Archives Départementales, 99 O 1579), l´église d´Estréboeuf était trop petite pour accueillir tous les fidèles de la commune, population qui s´était accrue, nous l'avons vu, après l´adjonction des hameaux de Neuville et de Drancourt à la paroisse d´Estréboeuf en 1819.
En 1865, le Conseil Municipal annonça la reconstruction partielle de l´église (déjà projetée en 1838 : les travaux semblaient alors déjà urgents, ils impliquaient la reconstruction du choeur, devenu insuffisant). Ces travaux rendirent le cimetière trop étroit, prenant de 20 à 30 m² sur sa surface. D´après les comptes de la Fabrique d'Estréboeuf, l´église fut partiellement reconstruite en 1864 (charpente de la nef ?).
Avant sa reconstruction, elle présentait, d´après un dessin de Macqueron vers 1866 (fonds Macqueron, Bibliothèque du Patrimoine d´Abbeville), un clocher porche (édifié en 1813) saillant, couvert d´un toit à l´impérial, une nef plus basse que le choeur et un transept non saillant de même hauteur que la nef, probablement du 15e siècle, construit en pierre, brique et silex, couvert en tuiles, et d´un choeur édifié depuis le milieu des années 1850 en maçonnerie de brique couverte en ardoise. La charpente de la nef avait trois fermes complètes avec entraits et poinçons. Au milieu du 19e siècle, deux des entraits avaient été supprimés. Des désordres se manifestèrent alors dans la charpente.
La toiture était en mauvais état en 1864 ; les affaissements que l´on y remarquait attestaient du mauvais état des lattes. La nef était donc à démolir et à réédifier.
Le choeur, construit dans les années 1850, était dans un état déplorable par suite d´un tassement produit dans le sol ou dans les fondations à l´angle du pan coupé nord-ouest. Comme ce tassement s´était produit complètement, il était facile, par quelques travaux confortatifs, de rendre à cet édifice la plus grande partie de sa solidité.
L´architecte amiénois Daullé est sollicité par la commune afin d´édifier les plans de la future église rénovée. Les travaux sont effectués par l´entrepreneur et briquetier Désiré Pénel à Arrest dès le 28 avril 1865 et achevés le 4 février 1867. Isidore Lefort, entrepreneur à Abbeville, participe également aux travaux. Pour faire face aux dépenses, la Fabrique vend une partie de ses terres, la commune ne pouvant l´aider.
Le devis de 1908 indique que les travaux de réparation de l'église sont alors extrêmement urgents (réparation au pilier lézardé, travaux à la sacristie, établissement d´un égout à un pilier, établissement d´un tuyau à un pilier, réfection de joints, réparation à la cloche, réparation à la toiture). Mais aucun document n´indique si ils ont été effectués.
En 1926, on procède à la réfection de la charpente et du plafond. En 1929, la tempête provoque d´importants dommages aux bâtiments communaux. En 1933, les travaux à l´église sont d´extrême urgence, notamment aux gouttières et surtout à la sacristie qui menace de s´écrouler.
En 1949, l´église, endommagée par les faits de guerre, doit subir une remise en état de sa couverture, de la zinguerie, de la maçonnerie et du plafond par les architectes valériens Cahon et Barrère. Les travaux furent effectués par l´entreprise "La Construction Nouvelle".
En 2001, le clocher est rénové afin d´enlever les quatre points d´ancrage.
Architecte.
8 cloître de l'Horloge (annuaire 1843).