D'après la "Gallia christiana" des Bénédictins de Saint-Maur, relatée par Alexandre Bouthors, Bonance aurait été donné aux cisterciens par Gui II, comte de Ponthieu en 1138. Ils y auraient fait une première tentative d´installation avant de s'installer à Balance (village de Vron, où des chanoines réguliers leurs cédèrent la place), en 1140 (au nord de la forêt de Crécy) et finalement d'obtenir du comte de Ponthieu, en 1143, le site de Valloires, où ils n'auraient établi leur monastère qu'en 1226. En 1140, une charte de l'abbé de Saint-Josse désigne encore Hugues, fondateur du couvent, comme l'abbé de Bonnance.
En 1177, une charte fait état de la grange de Bonnance, dans laquelle les moines engrangeaient leur récolte. Il en reste aujourd'hui quelques fondations, datant probablement de cette époque.
La ferme de Bonnance, propriété de l'abbaye de Valloires jusqu'à la Révolution, figure sur une carte du 18e siècle (AD Somme ; RL 343) et sur le plan par masse de cultures (1804). Au 18e siècle, elle est de plan rectangulaire, flanqué au sud d'un verger, à l'ouest et à l'est de bâtiments isolés et plus au nord et à l'ouest du bois de Bonance.
Elle figure également sur le cadastre napoléonien de 1832, elle est de plan en U orienté vers le nord-est. Le logis est placé au sud-ouest, flanqué de part et d´autre de bâtiments agricoles dans son prolongement ainsi que perpendiculairement. Un chemin menant à Buigny dessert la propriété.
Sur le plan de Port-le-Grand présenté par E. Hecquet d´Orval en 1874, la ferme présente encore les mêmes dispositions.
D´après l'état des sections en 1880, la ferme de Bonance appartenait à Tillette de Buigny, propriétaire à Buigny-Saint-Maclou (pour les bâtiments) et à Hecquet d´Orval, propriétaire à Abbeville, pour les bois et friches. Les recensements de population indiquent qu'elle est exploitée par Théodore Desseaux (1851), qui rejoint ensuite une ferme de la rue de l'Eglise, Blimont Dorge (1872), puis par Adolphe Gagnère, de 1881 à 1911.
Une grange et des écuries, du même style que le logis, ont été détruites à la fin du 20e siècle.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.