Documents figurés :
L'édifice, qui apparaît sur le cadastre napoléonien, comprend une église (B 74), une école (B 75), une grange et une cour (B 73), enfin un cimetière (B 76), occupant l´emplacement de l´ancienne église abbatiale. Il est connu par un dessin des frères Duthoit, du début du 19e siècle, et par une aquarelle d'Oswald Macqueon réalisée en 1870 (BM Abbeville).
Un plan de l'ancienne église est joint au rapport de l'architecte Delfortrie en 1876 (doc. 1).
Sources :
Les documents conservés aux archives départementales (série O) mentionnent, en 1824, des réparations nécessaires à l´embellissement de la chapelle vicariale, donnée à la commune en 1820 par la veuve Fleury-Patte, avec le cimetière, dans lequel on n´inhume plus à partir de 1832. Des réparations d´entretien sont effectuées dans l´église en 1835, 1842, en 1844, en 1857 et en 1869. En 1873, la commune est autorisée à lancer une souscription pour la construction d´une nouvelle église.
En 1882, le préfet s´oppose à la vente de l´église à la congrégation des frères de Saint-Joseph et impose une vente publique. La démolition et la vente de l´église, de la sacristie et des terrains attenant, ainsi que du cimetière, dont le transfert est achevé en 1882, sont décidées en 1883, malgré les termes de la donation de 1820, qui stipulaient que l´édifice ne pouvait servir qu´à l´usage du culte catholique. Parmi les documents conservés aux archives départementales (série V), un rapport dressé en 1876 par l´architecte Victor Delfortrie décrit l´ancienne église, d´une surface légèrement supérieure à 106 m2, "qui n´est autre chose qu´une grande pièce rectangulaire, sans aucun style, éclairée d´un côté par trois fenêtres et de l´autre par un simple oeil de boeuf". Il existe une tribune et on a supprimé l´escalier de la chaire pour y entasser tous les fidèles de la paroisse, dont le nombre est cependant en baisse (600 en 1870 contre 420 en 1876). En raison de son mauvais état et de l´impossibilité de la restaurer ou de l´agrandir, l´architecte préconise la reconstruction de cet édifice "insuffisant sous tous rapports".
Travaux historiques :
La photocopie d´un mémoire de 1863 (documentation MH) formule une demande de reconstruction de l´église paroissiale, désormais trop exiguë pour contenir tous les paroissiens. A l´étroitesse du local s´ajoute le voisinage de la cour de récréation du pensionnat.
L´auteur insiste sur la nécessité d´une reconstruction sur le lieu abandonné du martyre des saints Victoric et Fuscien, c'est-à-dire sur le sol historique, dont les frères du pensionnat sont désormais propriétaires. Il cite un arrêté du directoire du département de la Somme, daté du 5 mai 1791, nommant les parties soustraites de la vente de l´abbaye, à savoir l´avant-cour du monastère permettant d´accéder à l´église, l´église abbatiale et sa sacristie, une école, une grange aménagée en presbytère, un colombier, le verger et un jardin réservé au curé, enfin le cimetière.
L´état de délabrement de l´église abbatiale oblige la commune à aménager un lieu de culte dans une ancienne grange, avant 1809, date du procès-verbal de visite, lors de laquelle est réalisé un inventaire du mobilier de l´église.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.