L'église actuelle a remplacé un édifice plus ancien, de style gothique, bâti en craie à l'emplacement du cimetière. L'ancienne église aurait été détruite en 1656 et reconstruite la même année, en remployant les matériaux. Peut-être faut-il voir dans le mur sud de la nef, dont la partie supérieure rappelle le style du 16e siècle (larmier, porte en anse de panier), un remploi provenant de l'ancienne église ? Le parti adopté en 1656 comportait un collatéral au nord, dont le toit en appentis descendait très bas, et qui était séparé du vaisseau central de la nef par de gros piliers carrés et des arcs en plein cintre. Le clocher fut refait en 1786. En 1803-1806 le conseil municipal fit reconstruire le collatéral nord, vétuste, par l'architecte amiénois Isnard.
L'église fut profondément remodelée en 1828 par l'architecte Marest, dont le nom et peut-être le portrait figurent au chevet. On unifia alors l'espace intérieur de la nef, couvert par une charpente à la Philibert Delorme, et le plan devint celui d'une croix latine. L'église accueillit les reliques de saint Victorin en 1846. Enfin la toiture fut refaite en 1885 sous la direction de l'architecte Paul Delefortrie, et la couverture du clocher fut restaurée en 1893. L'intérieur de l'église a été restauré par Jean-Patrick Vilbert en 1998.
Entrepreneur (recensement de 1815), puis architecte actif à Amiens. Domicilié 36 rue Royale (recensements 1815 à 1847), devenu 38 rue des Rabuissons (recensement de 1856).