En 1361, les religieux du prieuré de Saint-Leu-d'Esserent qui possèdent le prieuré Saint-Léonard à Montataire, passent un accord avec Pierre et Soulliart des Prés, écuyers du seigneur de Montataire demeurant à Gournay-les-Montataire. Les religieux permettent aux deux frères de traverser leurs terres pour se rendre à pied ou à cheval à leur moulin situé sur le Thérain et d'établir des planches pour passer plus facilement les terres marécageuses. Les religieux du prieuré recoivent deux deniers par an pour la traversée de leurs terres et peuvent moudre gratuitement leur blé au moulin. En 1404 un bail est passé entre les religieux de Saint-Leu et Jean Leclerc de Montataire pour une maison, une cour, un jardin, des vignes, des aulnois au lieu-dit l'Ourmel des Prés. Jean Leclerc possède "son franc moudre" au moulin des Planches qui appartient à Geoffroy Gaullier et Pierre Després. En 1444, le bail établi par Pierre de Vaudelles entre Jean Hérouart et Jean Crespin fait mention pour la première fois de deux moulins établis côte à côte dont le moulin à blé des Planches, le second, le moulins des Prés étant établi sur une dérivation du Thérain. En 1492, un nouveau bail est passé par Guichard Madaillan, seigneur de Montataire, à Jacques Cochet, charpentier, pour l'exploitation des deux moulins en ruine appelés moulins des Planches (l'un à huile et l'autre à blé). Lors d'un bail passé en 1532 entre Guillaume Madaillan et Antoine Vacquier, les moulins sont reconstruits et tournent avec une seule roue. Au milieu du 16e siècle l'appellation Moulin Neuf englobe toujours les deux moulins. Ils sont acquis par Dastier au début du 19e siècle. L'ancien moulin des Planches change plusieurs fois d'activités dans le 1er quart du 19e siècle : moulin à farine (1806) puis moulin à cailloux servant à concasser les silex pour la faïencerie de Creil (1819), puis scierie de bois d'acajou (1823), activité qui est conservée au moins jusqu'en 1870. Entre 1823 et 1825, la scierie est dirigée par un dénommé Linker et ses associés puis est achetée par Mertian. 5 ouvriers y travaillent et l'usine est constituée de 5 cinq scies actionnées par une roue hydraulique (deux scies horizontales, deux verticales et une circulaire de 2,10 m de diamètre). 750 kg de bois sont débités par semaine. En 1894 ou 1895, un nouveau bâtiment est construit pour installer une fabrique de lacets dirigée par Pathier et Sarlat, deux industriels parisiens. C'est sans doute de cette période que date la cheminée d'usine et la turbine hydrauliques encore visibles. L'usine devient Société Anonyme des Anciens établissements Pathier et Sarlat en 1921. Elle est affectée à la confection sous la raison sociale les Tricotages de l'Oise au milieu des années 1930 et des agrandissements sont réalisés en 1936 (construction d'un vestiaire pour le personnel), 1943 et surtout 1948 sous la direction de Jean Vielfaure (construction d'une annexe de 516 m² en rez-de-chaussée abritant l'atelier de métiers, de remaillage et de raccoutrage, des bureaux et un magasin de stockage de produits manufacturés). Le bâtiment du moulin, situé le long du Thérain, est transformé en maison d'habitation en 1946. L'activité industrielle est ainsi recentrée le long de la rue des Déportés. L'activité de confection de la société des Tricotages de l'Oise se poursuit jusqu'en 1964. A cette date, Joseph Molke directeur de la société des Tricotages de l'Oise installe usine de construction mécanique (tôlerie industrielle) comprenant huit presses, une cisaille guillotine, une presse plieuse hydraulique et une cabine à peinture avec rideau d´eau utilisant 25 kg de peinture par jour. L'entreprise Outilec (fabrication d'étalonnages et d'instruments de mesure) occupe aujourd'hui l'ancienne usine de confection. Les bâtiments situés le long du Thérain ont été démolis, seul reste l'annexe de l'usine construite en 1948. La roue du moulin est déposée en 2000 au pied de la cheminée suite à la crue du Thérain de 1999.