Dossier d’œuvre architecture IA60001667 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, le bassin creillois
Ancienne usine de produits chimiques de la Compagnie Française des Matières Colorantes puis de la Société des Produits Chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de l'Oise
  • (c) Communauté de l'Agglomération Creilloise

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Creil Sud Oise - Creil
  • Hydrographies l' Oise
  • Commune Villers-Saint-Paul
  • Adresse rue Frédéric Kuhlmann , rue Henri-Becquerel , rue Albert-Thomas
  • Cadastre AE 134
  • Dénominations
    usine de produits chimiques
  • Appellations
    Compagnie Nationale des Matières Colorantes, Compagnie Française des Matières Colorantes, Société des Produits Chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK)
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, château d'eau, bureau, chaufferie, entrepôt industriel, laboratoire, magasin industriel, voie ferrée, station d'épuration, station de pompage, port

La Compagnie Nationale des Matières Colorantes est créée le 31 janvier 1917. Elle dépose en juin de cette même année une demande d'installation d'un atelier de fabrication d'indigo synthétique. Les premiers bâtiments sortent de terre à la fin de l'année 1917 mais ne sont opérationnels qu'en 1919 à cause de l'avancée du front. Après la guerre, une série de licences et de brevets sont déposés : la CNMC se tourne vers la fabrication de tous les produits intermédiaires qui entrent dans la composition des colorants. Pour faire face aux nombreux investissements, elle se rapproche des établissements Kuhlmann avec lesquels elle fusionne en 1924. La CNMC devient la Compagnie Nationale des Matières Colorantes et de Produits Chimiques du Nord Réunis. Cette fusion entraîne une nouvelle extension du site selon un plan de développement cohérent qui suit un axe nord-sud parallèle à l'Oise sur une emprise de 50 mètres de large sur 30 mètres de long. Les principaux bâtiments construits durant cette décennie et la suivante concernent les ateliers de fabrication de colorants, la centrale vapeur (1929), les laboratoires de recherche et d'application (destinés aux applications des produits chimiques dans l'utilisation textile et la tannerie), les bâtiments de stockage des matières premières et les ateliers de réparation. A cette date, plusieurs cités d'ouvriers et de contremaîtres sont déjà édifiées. En 1941, l'usine de Villers-Saint-Paul est regroupée dans la société franco-allemande Francolor qui devient en 1951 la Compagnie Française des Matières Colorantes puis la Française des Matières Colorantes. L'après-guerre voit la consolidation et la modernisation des secteurs déjà existants : les colorants et le formol. En 1972, à la suite de la fusion de Péchiney et Ugine Kuhlmann, la Française des Matières Colorantes devient la société des Produits Chimiques Ugine-Kuhlmann (PCUK). La même année, une unité de 6 cuves de méthanol, utilisé dans la composition de certaines résines, est installée dans la partie sud du site. Au milieu des années 1970 la plate-forme chimique est à l'apogée de son développement : elle couvre une superficie de 175 ha et emploie 2700 personnes. La crise liée aux chocs pétroliers amoindrie la plate-forme qui est scindée en plusieurs sociétés. Le groupe PCUK est vendu en 1982 au groupe britannique ICI (Imperial Chemical Industry) et la plate-forme ne compte plus que 1300 personnes. Deux autres sociétés se partagent le site autour des activités de production du méthanol, de l'urée formol, des résines et des produits pharmaceutiques. Le démantèlement des bâtiments, consécutif à la diminution de l'activité, démarre en 1986 avec la démolition de l'atelier de fabrication de colorants appelé la cathédrale. Aujourd'hui ce démantèlement se poursuit avec la destruction des bâtiments occupés par les sociétés Arkema et Francolor-Pigments (fermeture en 2008). Le site, malgré une baisse conséquente de son activité, conserve trois entreprises principales classées Seveso seuil haut et bas concentrées dans la partie sud-ouest du site et couvrant une superficie de 40 ha : Cray Valley (169 personnes), Du Pont de Nemours (60 personnes) et Dow Chemical (55 personnes).

L'entreprise Cray Valley-Sartomer, implantée sur la plate-forme depuis 1984, produit des résines pour l'industrie des peintures et des vernis.

Dow Chemical (anciennement Rohm et Haas) est implantée depuis 1989 elle produit des polymères acryliques hydrosolubles entrant dans la fabrication de granulés utilisés dans les tablettes pour lave-linge et lave-vaisselle.

Du Pont de Nemours, installé depuis 2002 fabrique des dérivés fluorés fonctionnels appliqués dans la lutte anti-incendie, le traitement des surfaces, la protection des textiles, des papiers et des cuirs contre l'eau et les graisses.

Les ateliers du groupe japonais Toyo Ink situés hors de l'emprise de la plate-forme fabriquent des encres et des pigments destinés à l´automobile et au packaging.

A cela il faut ajouter la gestion proprement dite de la plate forme confiée à la société VSPU issue du groupe Suez qui gère les infrastructures (routes, racks), l´environnement (station épuration), la sécurité et l´entrée du site (entrées et sorties) ainsi que trois de ses filiales : Cofély (Elyo) qui gère la production et la distribution de vapeur à partir d´une centrale produisant 40 tonnes/heure (prise en charge dès 1931 par la société vapeur et électricité), Ondéo IS qui s´occupe de la gestion des eaux industrielles, du traitement des effluents et des boues et la société Praxair produisant le gaz azote et l´air comprimé.

En grande partie démantelé, le site chimique présente aujourd'hui un visage morcelé fait de dents creuses, de bâtiments inoccupés et d´ateliers en activité. Ce paysage industriel est du à la démolition des ateliers de fabrication consécutive à l'arrêt de certaines productions (Arkema et sa fabrication de résines urée formol et de polymères ioniques ; Francolor Pigments et ses fabrications de pigments organiques) et au redéploiement récent de l'activité sur la partie ouest du site. Construits dans un premier temps en pierre (bâtiment numéro 1 est encore partiellement visible) selon le principe de travées accolées les unes aux autres, les ateliers de fabrication, la chaufferie (énergie thermique produite sur place), les bureaux, les laboratoires, les entrepôts et les magasins sont à partir des années 1920 construits en brique, avec charpente métallique apparente et toiture en tuile mécanique. Seuls le château d'eau et la station de pompage reliée à l'Oise utilisent le béton. La trame d'origine composée d´allées parallèles et de rues transversales, plan parfaitement maîtrisé et fonctionnel, délimite des parcelles rectangulaires irriguées par un faisceau de voies ferrées, qui n'est plus utilisé, mais qui est toujours visible (rails fondus au Mans en 1921). Dans la partie sud-ouest, cet ordonnancement d´origine a été bouleversé par les racks aériens passant d'une parcelle à l'autre. Les bâtiments construits depuis le milieu des années 1980 présentent une homogénéité architecturale due aux bardages de tôle. Le site est autonome pour sa fabrication d'électricité, de gaz azote et d'air comprimé. Il possède également une station d'épuration. Les cuves de méthanol ont été détruites au cours de l'inventaire. Le site comprenait également deux ports (un pour l'urée formol, un pour le méthanol) dont les appontements sont encore visibles le long de l'Oise.

  • Murs
    • pierre
    • brique
    • essentage de tôle
    • béton armé
  • Toits
    tuile mécanique, matériau synthétique en couverture
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie thermique
    • produite sur place
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Oise. Série R ; 6RP1928. Plan de défense passive : lettre du préfet de l'Oise au lieutenant colonel commandant de l'arrondissement d'Etapes de l'Oise. Usines Burton et Montupet à Nogent-sur-Oise. 29 décembre 1939.

    Questionnaire pour le plan de défense passive : lettre de la mairie à la préfecture, usine Kulhmann, 1938.

Bibliographie

  • L'Oise. L'Illustration économique et financière. Supplément au numéro du 16 décembre 1922.

    p. 89-91.
  • BESSE, Jean-Pierre. Villers-Saint-Paul, une commune, une usine : 1920-1975. Les Cahiers de l'AMOI, n°1, juin 2002.

    p. 2-11.
  • MAIROT, Emilie, ROSE, Gilbert. Le site industriel de Villers-Saint-Paul : des années de restructurations et de doutes (1975-2002). Les Cahiers de l'AMOI, n°2, novembre 2002.

    p.11-23.

Documents figurés

  • [Vue aérienne de la plate-forme chimique, de la cité ouvrière et des embranchements ferroviaires]. Photo pos., n. et b., [1954] (Extrait de Les Pays de l'Oise, Paris : L'opinion économique et financière, p.82).

  • Villers-Saint-Paul. Les bords de l'Oise. Sortie de l'Usine. Impr. Photoméc (carte postale), couleur, vers 1930 (AC Villers-Saint-Paul ; fonds local).

  • [Entrée de l'usine chimique]. Phot, n. et b., vers 1930 (AC Villers-Saint-Paul ; fonds local).

  • [Vue générale de la plate-forme chimique avec au premier plan l'usine de minium de plomb]. Impr. photoméc. (carte postale), n. et b., vers 1940 (AC Villers-Saint-Paul ; fonds local).

  • [Vue aérienne de la plate-forme chimique dans les années 1950]. Phot, n. et b., vers 1950 (AC Villers-Saint-Paul ; fonds local).

  • [Vue aérienne de la plate-forme chimique au début des années 1970]. Phot, couleur, début 1970 (AC Villers-Saint-Paul ; fonds local).

  • [Plan des bâtiments de l'usine et de ses équipements]Plan, couleur, 1973 (Archives d'enteprise ; non coté).

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Oise
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