Dossier d’œuvre architecture IA59001550 | Réalisé par
Grembert Lucie (Rédacteur)
Grembert Lucie

Chargée de mission à l'Inventaire général du patrimoine culturel Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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Luchier Sophie (Rédacteur)
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • enquête thématique départementale, Patrimoine XXe Maubeuge et Val de Sambre
  • patrimoine de la Reconstruction, La première Reconstruction
Ancienne chapelle du collège des Jésuites, puis salle des fêtes dite Salle Sthrau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Maubeuge Val-de-Sambre - Maubeuge
  • Commune Maubeuge
  • Adresse rue Georges-Paillot
  • Cadastre 2002 N 96
  • Dénominations
    salle des fêtes
  • Appellations
    Salle Sthrau
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Œuvre des Lafitte, une génération d'architectes-décorateurs maubeugeois séduits par l'Art déco révélé par l'Exposition universelle de Paris en 1925, la salle Sthrau se cache derrière le mur pignon de l'ancien chapelle du collège des Jésuites du XVIIe siècle. Par ses formes épurées, dessinées, géométrisées, elle est un témoignage remarquable du style des Années folles.

Cette salle était à l'origine la chapelle du collège des jésuites, construite en 1624 par Jean de Block. En 1793, la chapelle est désaffectée au culte et rebaptisée salle Sthrau en l’honneur du tambour alsacien tombé lors de la victoire des armées françaises à la bataille de Wattignies (aujourd'hui Wattignies-la-Victoire (Nord)). Elle a servi successivement de magasin d'armée, d'écurie de garnison, de caserne et de musée.

À la veille de la Première Guerre mondiale, la salle sert de bibliothèque, salle de musique et musée. Les combats du siège de Maubeuge en septembre 1914 endommagent considérablement la salle :  seuls les murs extérieurs et le pignon subsistent, les divisions intérieures et la toiture ont été détruites. Le conseil municipal, soutenu par un mécène, ébauche en 1927 le projet d'un lieu pour le monde ouvrier éloigné des théâtres. Jean et Henri Lafitte, architectes maubeugeois, proposent un projet de construction derrière la façade d'une monumentale salle des fêtes éclairée d'une immense verrière. Le volume initial est divisé : le béton armé permet de créer des planchers et une nouvelle charpente. Le décor est réalisé par Henri Lafitte. Le relevé de l'état existant date de 1922, le projet de réaménagement de mars 1923 : il est approuvé en décembre 1923 par le conseil municipal qui accorde une subvention 614 470 francs. Les travaux sont terminés en 1929.

L’édifice est partiellement inscrit au titre des Monuments historiques en 1958 (façades et toitures). La protection "Monument historique" est étendue aux décors en 1997. Fermée au public pour raison de sécurité en 1998, la salle est restaurée en 2018 dans le cadre d'une convention entre la Ville et la Fondation du Patrimoine pour lancer une campagne de mécénat populaire. Le chantier d'un coût de 5 M€ est confié à quinze entreprises spécialisées. Le clos couvert est repris, les normes remises, le sous-plafond de la salle de musique démonté pour retrouver les volumes d'origine ; les voûtes du second étage consolidées, les anciens sanitaires transformés en loges et un espace est créé pour installer un ascenseur. Les décors sont également restaurés : plafond en stuc, voûte en berceau du foyer, vitraux, miroirs, ferronneries. La restauration des verrières a été confiée au maître verrier Luc-Benoît Brouard qui dirige les ateliers Pierre-Brouard à Ronchin (Nord).

La salle Sthrau relève aujourd'hui du pôle culturel de la ville de Maubeuge.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 1er quart 17e siècle
  • Dates
    • 1923, daté par source
    • 1624, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lafitte Henri
      Lafitte Henri

      Henri Lafitte est un architecte né en 1888 à Fourmies (Nord) et décédé en 1966 à Mondrepuis (Aisne). De douze à quinze ans, il doit garder le domicile familial pour raison de santé. Il se forme alors précocement à la peinture et à l'architecture au contact de son père (Jean Lafitte, architecte) et de ses frères (Jean-Paul, peintre et Jacques, architecte). Vers 1903, il entre à l'école pratique de Maubeuge où il apprend à travailler le bois et le fer. Il poursuit sa formation à l'École des Beaux-Arts de Paris et obtient son diplôme d'architecte en 1922. Il est systématiquement associé à son frère Jacques jusqu'en 1930 environ. S'ils conçoivent ensemble l'architecture d'un bâtiment, Henri semble en revanche se réserver la conception globale du décor et du mobilier qu'il réalise souvent lui-même (peinture murale, sculpture, sgraffite, ferronnerie d'art, menuiserie, mosaïque...). Après la Seconde guerre mondiale, avec son fils architecte Éric, il participe à la reconstruction de Maubeuge sous l'autorité d'André Lurçat.

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      ingénieur, architecte, peintre attribution par source
    • Auteur :
      Lafitte Jean
      Lafitte Jean

      Architecte, diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris, et l'un des derniers élèves d'Eugène Viollet-le-Duc. Né à Paris en 1853. Il est actif principalement dans la bassin de la Sambre, l'Avesnois et la Thiérache de 1880 à 1926. Il est le père de deux architectes (Jacques et Henri), d'un peintre (Paul, mort à Verdun) et grand-père d'un architecte (Éric, fils d'Henri). Il meurt en 1928 et est enterré à Mondrepuis dans l'Aisne.

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      ingénieur, architecte attribution par source
    • Auteur :

Les murs extérieurs et le mur-pignon datant du XVIIe siècle (1624), sont en brique avec soubassement et chaînage en pierre de taille. La partie inférieure du mur-pignon est intacte avec son portail en pierre bleue à colonnes surmonté d'une niche avec pilastres, encadré de volutes et surmonté d'un fronton brisé dans lequel est inséré le blason de la ville posé sur un socle. La porte et sa ferronnerie sont un aménagement de Lafitte.

Le vestibule donne accès à la salle de musique, pièce rectangulaire de dix mètres sur dix-huit, décorée d'une série de panneaux peints, au plafond à caissons en stuc.

L'escalier est tournant, à quatre volées droites. Sur les murs enduits de sa cage ont été gravés, à même l'enduit de la paroi, un joueur de lyre et une danseuse. Le foyer et la salle de bal sont situés au premier étage, séparés par la cage d'escalier, qui est couverte d'un plafond vitré, d'une coupole en verre et ferronnerie, et de voûtes en berceau transversaux. L'ensemble de la structure est en béton.

Le foyer est couvert d'une voûte en berceau, décorée d'un treillage et de fleurs en ferronnerie dont les boutons sont des ampoules, et éclairé par une verrière percée dans le pignon. Le décor est en ferronnerie : rampe du grand escalier rythmé de visages évoquant en alternant la Tragédie et la Comédie, treillage de la voûte du foyer, luminaires, tympan lumineux - situé au-dessus du dégagement de la salle de bal - décoré d'une danseuse.

La salle de bal mesure dix mètres de largeur sur vingt-quatre mètres de longueur. Elle s'élève sur les deux niveaux et se termine en cul-de-four, qui est l'abside de l'ancienne chapelle. La tribune possède une estrade permettant d'accueillir des musiciens. La salle est couverte d'une voûte en berceau à caissons et d'un plafond vitré en forme d'ellipse, de douze mètres sur sept, et d'une voussure. Les parois sont décorées de deux peintures murales, portant l'inscription "Lafitte, 1927" et représentant la fête de la libération du 23 février 1749 et la fête Mabuse, en l'honneur du peintre Ian Gossaert dit Mabuse (1478-1532), originaire de la ville. Ces peintures ont été restaurées en 1960.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    matériau synthétique en couverture, tôle ondulée
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • charpente en béton armé apparente
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, cage ouverte
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
    • décor stuqué
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1958/11/04
    inscrit MH partiellement, 1997/12/01
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures : inscription par arrêté du 4 novembre 1958. Intérieur, salle de bal, salle de musique, foyer, escalier d'honneur et décors : inscription par arrêté du 1er décembre 1997.

  • Référence MH

Le réaménagement de la chapelle des Jésuites en salle des fêtes est une œuvre majeure de l'Art Déco de la Région Hauts-de-France. La salle a été restaurée en 2018 par la ville.

Périodiques

  • BERTINCOURT, Catherine. La salle Sthrau. Hymne à la joie. VMF : Patrimoine, Architecture, Jardins, janvier 2022, n°301 [Numéro spécial : LE NORD].

    pp. 98-105.
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2002, 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Grembert Lucie
Grembert Lucie

Chargée de mission à l'Inventaire général du patrimoine culturel Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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