Les maisons de Berry-au-Bac
204 bâti INSEE ; 47 repérées ; 16 étudiées
Traversée par une rue pavée et large afin de faciliter la circulation, la commune bénéficiait, avant 1914, de la présence de nombreux commerces (deux boulangeries, une boucherie, une gendarmerie, une poste...). Dans la rue principale, les façades à étage, accolées les unes aux autres, étaient toutes pourvues d´un revêtement d´enduit ou d'une façade en pierre de taille, dans un souci de mise en valeur. La composition de l'entourage des baies alliait la pierre et la brique. Dans le quartier de Moscou, les maisons en pierre de taille étaient toutes indépendantes.
Au début du 20e siècle, les maisons étaient concentrées près du canal. Victimes de nombreuses inondations (notamment celle de 1910 particulièrement destructrice), elles furent alors éloignées de la voie navigable lors de la reconstruction, qui débuta en 1921.
Après les conflits, l'urbanisme, la structure des habitations ainsi que les matériaux employés n´ont guère connu d´évolution marquante. En effet, ayant hérité d´une structure identique, les constructions de Berry-au-Bac se distinguent par quelques détails (la forme des joints, celle du toit, les éléments décoratifs). Encore aujourd´hui, les maisons de l´Avenue du Général de Gaulle se jouxtent et longent directement l´axe de circulation (mises à part les grandes propriétés indépendantes). Occupant désormais la rue principale, l´ensemble des commerces jouit d´une organisation architecturale similaire en façade (moellons au rez-de-chaussée, enduit au premier étage, chaîne horizontale de brique au niveau des baies). Les habitations des rues annexes, entourées d´un jardin et protégées par un petit muret, ont bénéficié d´un espace indépendant. Longues de deux ou trois travées, elles possèdent un étage et sont couvertes d´un toit à deux pans. Leur élévation est entièrement constituée de moellons de calcaire, la brique étant uniquement visible à l'encadrement des ouvertures. Des ensembles de maisons jumelles (n°30 et 32 Avenue du Général de Gaulle) permettent d´émettre l´hypothèse selon laquelle seules quelques entreprises auraient acquis la responsabilité du chantier de reconstruction de la commune, aucun document ne permettant de vérifier cette supposition. A Berry-au-Bac, la pierre meulière, matériau peu usité sur l´ensemble du Chemin des Dames, se rencontre le plus souvent dans la structure des élévations.
Les habitations sont rarement accompagnées de bâtiments agricoles, dont seules les fermes à destination professionnelle bénéficient.
Une cité ouvière est visible non loin du silo sur la route de Reims.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.