L'enquête sur les édifices religieux détruits pendant la Première Guerre mondiale révèle que l'église romane primitive de Berry-au-Bac fut défigurée par la Fronde entre 1648 et 1652. D'après une lithographie de 1820, l'édifice était pourvu d'un transept saillant, d'une nef de cinq travées ajourée de baies cintrées et d'un clocher à la croisée du transept. Le nouveau bâtiment fut détruit au cours d´un incendie qui le dévasta en 1860 (seule la crypte échappa à la destruction). Une restauration eut lieu en 1865. Encastrée dans les constructions (entre l'école et la boulangerie), l'église du 19e siècle, beaucoup plus imposante que la précédente, présentait un clocher-porche de plan octogonal à clochetons aux quatre angles, une flèche haute, une nef de cinq travées, un transept très saillant avec clochetons et rose. Les absides latérales, au chevet plat, avait reçu un autel néo-gothique. En août 1915, l'intérieur de l'église était déjà ravagé par les bombardements ; les cinq travées ainsi que les bas-côtés étaient alors encore en place. La crypte servit de poste de commandement pendant toute la durée des conflits. En 1917, seul le premier niveau fut épargné. A la fin des conflits, l'édifice était entièrement détruit. Munie d'une cloche, une chapelle provisoire en aggloméré, pourvue d'une façade en brique, permit d'assurer le culte pendant toute la durée du chantier. Pouvant contenir une centaine de personnes assises et 150 debout, elle était située à gauche du baraquement de la mairie au quartier de Moscou. Les travaux de l'église actuelle, reproduite à l'identique et au même emplacement (utilisant les fondations anciennes, d'où la présence de la crype) par l'entrepreneur Morosini en matériaux de première qualité, débutèrent en 1932 d´après les plans et directives du chanoine Pocquet, doyen de Berry-au-Bac. Les travaux se sont achevés le 4 août 1934. Le 12 juillet 1936 voit la consécration de l´église et le baptême des cloches par Monseigneur Mennechet, évêque du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin. La nouvelle construction fut endommagée à 50% par les bombardements de 1940 (la nef et les bas-côtés essentiellement) et restaurée en 1948 ; servant alors de point de repère et de phare à l´aviation, la toiture fut atteinte.