L'église présente encore une grande partie de son décor sculpté d'origine, contemporain de la période de construction vers le deuxième quart du 12e siècle. Ce décor, qui se déploie notamment sur le portail latéral sud et les chapiteaux des piliers fasciculés de la nef, se distingue surtout sur la façade occidentale, qui compose un programme iconographique assez ambitieux. Sa structure, l'organisation de la voussure du portail et le style de l'exécution ont souvent été rapprochés de la sculpture romane du Poitou et du Saintonge. Selon Hervé Oursel, qui souligne la grande qualité des statues, la façade livre une réflexion sur la vie chrétienne : « appelé à la vie éternelle grâce au sacrifice du Christ qui rachète la faute d'Adam et d'Eve, le fidèle doit suivre l'exemple des justes qui l'ont précédés et l'enseignement de l'Eglise qui s'appuie sur la tradition des Prophètes et des patriarches de l'Ancien Testament. » Le décor porté a suivi les vicissitudes de l'édifice au cours de son histoire. Au 16e siècle, le terrassement du parvis entraîne un remaniement partiel du portail occidental, dont les ébrasements ont été abaissés, et des pilastres cannelés intercalés entre les chapiteaux et la voussure. À partir de la Révolution, la ruine de chœur, du transept et du bas-côté nord provoque également celle de leur décor sculpté, et notamment d'une grande partie des chapiteaux des piliers nord de la nef. Le portail est restauré une première fois en 1843 par le sculpteur Aimé Duthoit d'après les plans de l'architecte Charles Demoulins. De 1855 à 1859, le sculpteur amiénois Lépinoy réalise un tympan fantaisiste et remplace les six chapiteaux d'ébrasement par des corbeilles nues et restaure à l'identique les bras du Christ. D'après un dessin de Louis Duthoit pris avant leur dépose, les chapiteaux étaient ornés de rinceaux d'acanthe mêlés à des figures ou des monstres à tête humaine, et notamment d'une scène représentant le combat de Samson et du lion. Trois chapiteaux très frustes, ainsi que les bras du Christ du calvaire, sont déposés au musée de Picardie (Amiens). Lors de la reconstruction du bas-côté nord et du chœur à partir de 1875, les chapiteaux des piliers nord de la nef, dont seul le côté sud avait probablement été épargné, ont été restaurés et complétés en s'inspirant avec fantaisie du décor végétal des chapiteaux ancien. Les piliers du chœur ont été construits dans un style comparable.
- inventaire topographique, Val-de-Nièvre
- mobilier et objets religieux
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Monnehay-Vulliet Marie-LaureMonnehay-Vulliet Marie-LaureCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Amiénois - Domart-en-Ponthieu
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Commune
Berteaucourt-les-Dames
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Adresse
Église paroissiale Saint-Nicolas
,
place du Général-Leclerc
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Emplacement dans l'édifice
façade occidentale ;
portail latéral sud ;
nef
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Partie déplacée
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Lieu de déplacement
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Dénominationsportail, chapiteau, voussure, statue, haut-relief
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Période(s)
- Principale : 2e quart 12e siècle
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Auteur(s)
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Auteur :
Duthoit Aimé , dit(e) dit Duthoit filssculpteur, restaurateurDuthoit Aimé
Sculpteur. Fils de Louis Joseph Duthoit et père de l'architecte Edmond Duthoit.
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Auteur :
Demoulins Charlesarchitecte, restaurateurDemoulins CharlesCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Lépinoy Jean-Baptiste, Eugène , dit(e) Eugène Lépinoysculpteur attribution par sourceLépinoy Jean-Baptiste, Eugène
Sculpteur à Amiens. Domicilié 6 place Saint-Denis (liste électorale de 1849), puis 43 rue Robert-de-Luzarches, en 1862 (annuaire).
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Auteur :
Le décor sculpté est porté sur la façade occidentale, qui comprend le portail (principalement la voussure), les statues du deuxième niveau et le bas-relief du pignon, sur le portail latéral sud et sur les chapiteaux historiés des piliers de la nef.
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Catégoriessculpture
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Matériaux
- calcaire, en plusieurs éléments taillé, poli, décor dans la masse, décor rapporté, décor en haut-relief
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Précision dimensions
Dimensions non prises.
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Précision représentations
La voussure du portail occidental comprend trois rouleaux, les deux rouleaux supérieurs sont occupés par des personnages et le rouleau inférieur est orné d'un bandeau de feuilles d'acanthes recourbées en crossettes saillantes (fig. 4 à 6). Sur le rouleau médian, deux anges sortent d'une nuée pour couronner de chaque côté deux hommes et une femme (les Prophètes et les Sibylles, selon Camille Enlart), dont deux tiennent un livre et un foule aux pieds un dragon. Sur le rouleau extérieur, le Christ couronne à sa droite une femme qui tient un livre ouvert et personnifie la religion chrétienne, et bande les yeux à la femme qui tient un phylactère et représente la religion juive, à sa gauche. Sous la figure de la religion chrétienne est représenté le sacrifice d'Abraham, et sous celle de la religion juive un personnage contemplant le combat entre Jacob et l'Ange. Sur la corniche inférieure du deuxième niveau de la façade reposent quatre colonnes engagées, à chapiteaux sculptés de feuillages et d'animaux fantastiques, qui supportent de gauche à droite une pierre d'attente simplement épannelée et trois statues engagées dont les têtes s'inscrivent dans les arcatures de la corniche supérieure (fig. 7 et 8) : un homme tenant un sac ou une bourse, aux pieds duquel est agenouillée une femme portant une crosse (probablement l'abbesse aux pieds de saint Nicolas, selon Hervé Oursel) ; un homme surmonté d'une croix et tenant un livre (probablement le Christ) ; un autre homme non identifié. Le pignon couronnant la façade est orné d'un calvaire dans un médaillon formé d'un tore de feuilles d'acanthes. Sur le socle de la croix sont figurés Adam et Eve accroupis levant la tête et les bras vers le Christ (fig. 7 et 9). La voussure du portail latéral est surmontée d'une archivolte ornée de roses (fig. 10). Les chapiteaux des colonnettes d'ébrasement sont ornés de motifs végétaux (acanthes, entrelacs), peuplés pour les trois chapiteaux situés à l'est de masques et d'animaux fantastiques, parfois affrontés (fig. 11 et 12). Les piliers fasciculés de la nef reposent sur des bases ornées de griffes. Les chapiteaux présentent un décor aussi riche que varié, principalement formé de réseaux végétaux d'entrelacs (fig. 14, 15 et 16), de rinceaux et de volutes (fig. 21), ou l'on reconnaît des acanthes, des feuilles d'eau (fig. 15, 20 et 21) et même des épis de maïs (fig. 13). Ce décor foisonnant accueille par endroit des animaux fantastiques affrontés (fig. 13, 18 et 19) ou des personnages fantastiques ou réels, comme des archers affrontés (fig. 17).
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État de conservation
- manque
- oeuvre complétée
- oeuvre restaurée
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Précision état de conservation
Les chapiteaux d'ébrasement du portail occidental ont été déposés et remplacés par des chapiteaux sans décor. Certains claveaux de la voussure ont été remplacés par des pierres d'attente. Les chapiteaux des piliers nord de la nef ont été complétés. Ceux des piliers sud, comme le décor de la façade occidentale, ont probablement été restaurés.
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre immeuble, 1840
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Référence MH
Bien que partiellement conservé, et surtout largement restauré et complété, le décor porté de l'ancienne église abbatiale offre encore un témoignage majeur de la sculpture monumentale du 12e siècle en Picardie, notamment pour la façade où les historiens s'accordent à reconnaître l'influence de la sculpture romane poitevine et saintongeaise.
Le décor porté est protégé au même titre que le monument.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Documents d'archives
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AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Berteaucourt-les-Dames ; 80/81. Abbaye, 1840-1957.
Bibliographie
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DESHOUILLIERES, François. Berteaucourt-les-Dames. Congrès archéologique de France, Amiens, 1936, ICe session, 1937.
p. 125-133 -
ENLART, Camille. Monuments religieux de l'architecture romane et de transition dans la région picarde. Anciens diocèses d'Amiens et de Boulogne. Mémoires le la Société des antiquaires de Picardie. Amiens : Impr. Yvert et Tellier, 1895.
p. 72-87 -
INVENTAIRE GENERAL DU PATRIMOINE CULTUREL. Région PICARDIE. Le Val de Nièvre, un territoire à l'épreuve de l'industrie. Réd. Frédéric Fournis, Bertrand Fournier, et al. ; photogr. Marie-Laure Monnehay-Vulliet, Thierry Lefébure. Lyon : Lieux Dits, 2013. (Images du patrimoine ; 278).
p. 36 -
OURSEL, Hervé, DEREMBLE-MANHES, Colette, THIEBAUT, Jacques. Nord roman. Flandre, Artois, Picardie, Laonnois. La Pierre-qui-Vire : Zodiaque, 1994. (Coll. La nuit des temps, n° 82).
p. 177-179
Documents figurés
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Berteaucourt-les-Dames. Éléments du décor sculpté de l'abbatiale, dessin à la plume par Louis Duthoit, 1873. In : Aimé et Louis Duthoit. Quelques cantons de Picardie. Amiens : CRDP, 1979.
pl. 76
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.