Cette tenture fut commandée par Guillaume de Hellande, évêque de Beauvais de 1444 à 1462, et offerte en 1461. Elle est mentionnée dans l'inventaire de 1464 avec d'autres dons du même évêque. La tenture, qualifiée de "moult riche et moult prétieuse", devait servir à "parer toutes les chaières et le dessus de l'uys du cœur vers le crucifix et au dessoubs des corps saincts derrière le grand autel". Le style des tapisseries est proche de celui des cartonniers Jacques Daret et Nicolas Froment et c'est à eux que l'on attribue désormais les cartons de cette tenture dont la fabrication est probablement le fait d'ateliers tournaisiens.
D'après un inventaire de 1790, elle comportait onze pièces dont six subsistent aujourd'hui. L'ensemble fut dispersé avant et après la Révolution. Le collectionneur Alexandre Du Sommerard avait acheté le Saint Pierre délivré de sa prison par l'ange du Musée de Cluny. En 1842, il ne subsistait dans la cathédrale qu'une seule pièce : La Vision des animaux impurs.
Les pièces 2, 6, 7, 8 et 9 furent restituées en 1844 à la cathédrale par le Conseil général. La Décollation de saint Paul (pièce 10) rendue par son propriétaire M. Mansard, puis restituée à sa descendante, fut vendue aux États-Unis. En 1853, l'abbé Barraud retrouva la 3e et la 11e pièces chez un Beauvaisien. Ainsi, au milieu du 19e siècle, la cathédrale contenait 8 pièces de la tenture et Monseigneur Fuzet en utilisa une partie de 1893 à 1899 pour la décoration du palais épiscopal.
Evêque de Beauvais de 144 à 1462