Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
- (c) Diocèse de Soissons
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
première chapelle sud de la nef, dite chapelle du Sacré-Cœur (baie 60)
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Dénominationsverrière
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Titres
- Culte du Sacré-Cœur (le)
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
La restauration méthodique de la cathédrale, entreprise à partir du milieu du 19e siècle, est accompagnée de la réparation et du remaniement des verrières en place, tâche confiée à l'atelier parisien Didron. Il faut attendre la fin des années 1870, pour que de nouvelles verrières soient commandées à Édouard Didron et soient posées progressivement dans les parties de l'édifice qui viennent d'être rénovées. La première de ces œuvres, qui illustre l'histoire du culte du Sacré-Cœur, est destinée à la chapelle de la nef qui porte ce vocable. Le contexte de sa création est mal connu, n'ayant pas laissé de trace dans les archives. Une description précise du vitrail dans l'hebdomadaire diocésain en attribue l'initiative à l'archiprêtre Jean-Baptiste Guyenne (nommé en 1875) et à l'évêque du diocèse, Monseigneur Thibaudier (sacré en 1876), et le financement à la générosité des fidèles. L'inscription commémorative peinte au bas de la verrière et connue par une photographie en date la réalisation de 1878. Si l'on en croit les journaux locaux relayés par l'hebdomadaire diocésain, le vitrail a été posé en février ou dans les premiers jours de mars 1879.
La création de ce vitrail est une illustration de la nouvelle expansion de la dévotion pour le Sacré-Cœur après la Guerre de 1870-1871, qui se traduit au cours de cette décennie par le commencement de la construction de la basilique du Vœu national à Montmartre, par la consécration de la France au Sacré-Cœur de Jésus (29 juin 1873), puis par la consécration de l’Église universelle au Sacré-Cœur de Jésus (1875).
La verrière a été totalement détruite au cours de la Première Guerre mondiale.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle , (détruit)
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Dates
- 1878, porte la date, daté par source
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Lieu d'exécutionCommune : Paris
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Auteur(s)
- Auteur :
La verrière prenait place dans une baie verticale, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Sa composition consistait en douze registres superposés de trois panneaux chacun. Elle était formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" largement rehaussées de grisaille. Il est possible que le maître-verrier ait également employé le jaune d'argent, ainsi que le verre doublé et gravé, mais les photographies qui existent de cette verrière, en noir et blanc et de taille assez restreinte, ne permettent pas de constater la présence de tels détails techniques.
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Catégoriesvitrail
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Structures
- baie libre, rectangulaire vertical, en arc brisé
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Matériaux
- verre transparent, soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre
- plomb, réseau
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Précision dimensions
Mesures de la verrière : h = 890 ; la = 300.
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Précision représentations
En 1874, alors que débute la construction du Sacré-Cœur de Montmartre, Édouard Didron publie une brochure fort critique pour les représentations habituellement choisies pour illustrer l’amour du Christ envers le genre humain. Dédaignant la représentation isolée du cœur et celle du Christ montrant son cœur, considérées toutes deux comme inesthétiques et illogiques, et jugeant trop stéréotypée la répétitive Apparition du Christ à la visitandine Marguerite-Marie Alacoque, Didron propose de les remplacer par le témoignage le plus éclatant de l’amour du Christ pour l’humanité : sa mort sur la croix.
Dans cet esprit, l’auteur imagine le programme d’un décor qui conviendrait à la future basilique parisienne. Il propose d’y représenter en deux longues frises en mosaïque, deux files de personnages convergeant vers un Calvaire central. Un côté serait réservé à ceux qui ont annoncé la venue du Christ, l’ont aimé et ont été les témoins de sa Passion, l’autre, aux saints qui ont eu pour Lui une dévotion particulière et ont contribué à propager le culte de son amour envers le genre humain et, plus généralement, la pratique de la charité. Dans un long passage - qui figure en annexe à ce dossier –, Édouard Didron suggère une liste de personnages ou d’allégories susceptibles de convenir à ce programme.
C’est cet ouvrage qui, quelques années plus tard, a servi de source d’inspiration pour le choix de l’iconographie du vitrail de la chapelle du Sacré-Cœur dans la cathédrale de Soissons. Une description précise, publiée dans l’hebdomadaire diocésain, en témoigne (seconde annexe).
On ne peut savoir s’il s’agit d’une demande du clergé soissonnais ou d’une suggestion de Didron, responsable à cette époque de la restauration et de la reconstitution du décor vitré de la cathédrale. Quoi qu’il en soit, la verrière détruite rassemblait un grand nombre des saints énumérés dans la brochure de 1874. La composition était bien sûr différente, puisqu’il fallait s’adapter à un support de surface restreinte et de forme verticale. Il avait donc été choisi de placer à la partie supérieure le monde céleste : Dieu le Père bénissant, la colombe du Saint-Esprit, des anges tenant des phylactères ou portant les instruments de la Passion. Puis venaient le Calvaire et un certain nombre de personnages empruntés à l’Ancien Testament, aux paraboles, puis à des miracles opérés par le Christ. Enfin, la moitié ou les deux-tiers inférieurs de la verrière étaient réservés à une juxtaposition compacte de saints et de figures éminentes du Christianisme, dépeints dans des attitudes variées. Monseigneur Languet de Gergy, fondateur de cette chapelle, figurait tout en bas de la verrière, non loin de Marguerite-Marie Alacoque dont il avait rédigé une biographie. Le visage des personnages les plus « modernes » avait été représenté d’après des portraits peints ou gravés.
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Inscriptions & marques
- date, peint, sur l'oeuvre, disparu, connu par document, latin
- inscription concernant le donateur, peint, sur l'oeuvre, disparu, connu par document, latin
- inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, disparu, connu par document, latin
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Précision inscriptions
Dans la partie inférieure de la verrière, un bandeau comportait une inscription latine, peinte en réserve, qui mentionnait le nom des commanditaires et donateurs. Une photographie permet d'en connaître la teneur, certaines syllabes étant néanmoins masquées par la clôture en fer forgé de la chapelle. Texte de l'inscription : HANC VITREAM PICTVRAM ADAVGENDAM ERG{.] SACRATISSIMVM COR IESV DEVOTIONEM ET DO[....]NAM EXPONENDAM CVM [..]S F[ID]ELIVM / ELEEMOSYNIS D D° ODONE THIBAVDIER EPISCOP[.] SVES[..] ET [LAV]D[.] ET M° J.B. GVYENNE ARCHIPRESBYTERO ANNO MDCCCLXXVIII. En substance, le texte indique que le vitrail a été réalisé en 1878 grâce aux dons des fidèles, Monseigneur Odon Thibaudier étant évêque de Soissons et de Laon, et l'abbé J.-B. Guyenne étant archiprêtre. La verrière illustre l'histoire de la dévotion envers le Sacré-Cœur de Jésus.
D'autres inscriptions latines étaient peintes à la grisaille sur des phylactères tenus par des anges, dans le haut de la verrière. Le texte en est connu grâce à l'hebdomadaire diocésain : "Adeamus ad thronum gratiae", puis : "In finem dilexit eos". La première inscription, empruntée à l'Épître de saint Paul aux Hébreux (4 : 16) signifie : "Approchons du trône de grâce". La seconde provient de l'Évangile selon saint Jean (13 : 1) et signifie : "Il les aima jusqu'à la fin".
Dans l'angle inférieur droit, Monseigneur Languet de Gergy présentait un cartel, sur lequel était rapportée à la grisaille l'inscription encore visible dans la chapelle du Sacré-Cœur, et qui commémore les conditions de sa fondation.
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État de conservation
- oeuvre détruite
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Précision état de conservation
La verrière a été détruite au cours de la Première Guerre mondiale.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
- (c) Diocèse de Soissons
Documents d'archives
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A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 3 D. Travaux, aménagements liturgiques, mobilier de la cathédrale de Soissons.
Dossier vitraux : documents relatifs à l'ancienne verrière de la chapelle du Sacré-Cœur.
Bibliographie
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DIDRON, Édouard. Quelques mots sur l'art chrétien à propos de l'image du Sacré-Cœur. Paris : librairie archéologique de Didron, mai 1874.
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Le Sacré-Cœur à Soissons. La semaine religieuse du diocèse de Soissons et Laon, 7e année, 1880.
n° 9, samedi 28 février 1880, p. 154-157, n° 10, samedi 6 mars 1880, p. 165-167. -
Soissons. La Semaine religieuse du diocèse de Soissons et Laon, 6e année, 1879, n° 10, samedi 8 mars 1879.
p. 141.
Documents figurés
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[Verrière : Le culte du Sacré-Cœur], photographie en noir et blanc, par J. Grosjean, photographe, [vers 1914] (A Évêché Soissons : P Soissons-Cathédrale, 3 D. Dossier vitraux).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.