Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
- mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
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Commune
Soissons
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Adresse
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais
,
place Cardinal-Binet
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Emplacement dans l'édifice
sanctuaire
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Dénominationsdegré d'autel, plate-forme d'autel, autel, gradin d'autel
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Titres
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes étudiées
En 1763, Monseigneur de Fitz-James, évêque de Soissons, fait dresser les plans d'un nouveau décor de chœur par Michel-Ange Slodtz. Le décès du prélat et celui de l'artiste en 1764 repoussent le début des travaux à 1767. Sont d'abord effectuées la construction d'un nouveau jubé, la pose du pavement en marbre du sanctuaire et du chœur, la remise en place des stalles restaurées et des lambris, l'installation des grilles et de la gloire, enfin celle de l'aigle-lutrin. Si l'on en croit l'auteur de l'"Essai sur la gloire renaissante de l'église cathédrale de Soissons", le plan de l'autel n'est toujours pas arrêté en 1769, époque à laquelle cette pièce essentielle du mobilier ne figure encore qu'à l'état de modèle. La date de commencement de la réalisation du maître-autel n'est pas précisée par le chanoine Cabaret, qui attribue néanmoins l'ouvrage au marbrier hainuyer Thomas.
La pose du maître-autel en juin 1771 constitue le point culminant de ce réaménagement complet du chœur liturgique. L'autel est consacré en grande pompe en août 1771, par Monseigneur Charles-Antoine de La Roche-Aymon, archevêque de Reims. À cette date, il ne reste plus qu'à y poser des ornements en bronze doré, ce qui est fait en 1772.
La Révolution française prive l'autel de ses ornements métalliques, qui sont retirés et fondus. Après la reprise du culte catholique au début du 19e siècle, de nouveaux ornements en chêne sont sculptés en 1807 par le sculpteur soissonnais Pierre Benoît Noailles, puis dorés par le peintre-doreur Louis Gramet, pour donner l'illusion du bronze doré que les finances de la fabrique ne peuvent alors permettre d'acquérir. En 1864, alors que la trésorerie de la fabrique s'est améliorée et que de grands travaux sont prévus à l'entrée du chœur et dans le transept, la fabrique décide de nettoyer et remettre à neuf "cet autel remarquable" et de faire redorer ses différents ornements. Depuis cette époque, les conflits successifs ont épargné le maître-autel qui, en particulier, a traversé la Première Guerre mondiale sous la protection d'une épaisse couche de sacs de plâtre et de ciment installée en juin 1915 et a pu être réutilisé dès 1919. Les ornements dorés de cet autel, qui n'est plus employé depuis le concile Vatican II, ont été restaurés par l'atelier Mainponte en 1987.
Un reliquaire en bois doré se trouve actuellement installé entre le tombeau de l'autel et la table d'autel. Ce reliquaire contient des parcelles des corps des saints Gervais et Protais, saints patrons de la cathédrale et du diocèse de Soissons. Cette poussière a été recueillie au fond de leur tombeau, situé dans la basilique Ambrosienne de Milan et redécouvert en 1864 à la suite de travaux de restauration. Les reliques ont été obtenues en 1876 par le chanoine Jean Hilaire Nicolas Demiselle qui effectuait alors un pèlerinage en Italie. Ayant reçu l'accord de Monseigneur Thibaudier et du chapitre, le chanoine Demiselle a fait réaliser un tube en cristal destiné à renfermer les reliques, puis une petite châsse en bois doré, dans laquelle le tube a été déposé. Cette châsse a été placée sous la table du maître-autel le 31 octobre 1877.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 18e siècle
- Secondaire : 1er quart 19e siècle
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Dates
- 1771, daté par source
- 1807, daté par source
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Stade de création
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Auteur(s)
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Auteur :
Thomasmarbrier attribution par sourceThomas
Famille de marbriers, basée principalement à Beaumont-en-Hainaut, connue pour les 17e et 18e siècles. Un membre de cette famille aurait fait le pavement de chœur de Saint-Nicaise de Reims. Le même ou un autre Thomas a réalisé le pavement du chœur de la cathédrale de Soissons, le lutrin, le maître-autel et des autels secondaires en marbre. En 1776-1777, il allait exécuter le pavement du chœur de la cathédrale de Laon, et les supports de marbre destinés à recevoir les grilles.
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Auteur :
Noailles Pierre Benoîtsculpteur attribution par sourceNoailles Pierre Benoît
Sculpteur actif à Soissons au-début du 19e siècle. Les documents d'archives paraissent ne mentionner que des travaux de sculpture sur bois.
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Auteur :
Gramet Louisdoreur attribution par sourceGramet Louis
Peintre-vitrier et doreur à Soissons, au début du 19e siècle.
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Auteur :
L'ensemble est composé d'un degré d'autel de trois marches, la marche supérieure formant la plate-forme d'autel. Les marches sont réalisées en marbre rouge-brun veiné. La plate-forme est en outre ornée d'une marqueterie de marbres, associant un marbre rouge granité, un marbre noir veiné blanc et un marbre blanc veiné gris.
Vient ensuite l'autel, qui combine les deux types de l'autel-table et de l'autel-tombeau. La table rectangulaire est en marbre brun veiné et comporte un encadrement en marbre de Carrare. Elle repose sur deux supports quadrangulaires cannelés, en marbre de Carrare et Campan vert. Chaque support est orné, sur ses trois faces visibles, d'un décor rapporté en bois doré qui sert de rudenture dans les cannelures et qui orne la partie supérieure des supports. Un sarcophage en marbre Campan vert, d'élévation trapézoïdale, occupe l'espace libre sous la table d'autel. La face antérieure du sarcophage porte un décor en relief rapporté, en bois doré.
L'autel est adossé à un fond d'autel, en brèche (?) qui comporte une base en marbre blanc et un encadrement en marbre rose veiné. La table est surmontée d'un unique gradin, en marbre rouge veiné, dont la face antérieur s'orne d'un décor rapporté en relief, en bois doré.
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Catégoriesmarbrerie
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Structures
- plan, rectangulaire horizontal
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Matériaux
- marbre veiné, brun, blanc, rouge, noir, vert, rose, en plusieurs éléments taillé, poli, mouluré, décor dans la masse, décor en relief, décor rapporté
- bois, décor taillé, doré
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Précision dimensions
Mesures de l'autel et du gradin : h = 142 ; pr = 120 ; la = 468. Le degré mesure 42 cm de hauteur.
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Précision représentations
Des guirlandes de feuilles de laurier sont accrochées aux supports de la table d'autel. Un trophée, composé du livre des Écritures, d'une étole, d'une palme et d'une tige de lys noués d'un ruban plissé et surmontés d'une couronne, est appliqué à l'avant du tombeau de l'autel. Une tresse à entrelacs, enrichie de rosaces, souligne l'avant du gradin d'autel.
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État de conservation
- oeuvre restaurée
- partie remplacée
- bon état
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Précision état de conservation
La Révolution lui ayant fait perdre des éléments décoratifs en métal, le maître-autel a reçu au début du 19e siècle une nouvelle ornementation en bois doré. Actuellement, l'autel est globalement en bon état. Néanmoins, il manque quelques éclats de marbre aux supports de la table d'autel. Les marches du degré souffrent de cassures et il en manque des fragments. Les ateliers Mainponte (Paris) ont effectué une dernière restauration vers 1987.
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsclassé au titre objet, 1915/01/04
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Référence MH
- (c) Ministère de la culture - Inventaire général
- (c) Département de l'Aisne
- (c) AGIR-Pic
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Documents d'archives
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AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).
p. 326-328. -
A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).
Séance du 29 avril 1864.
Bibliographie
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BRUNET, Émile. La restauration de la cathédrale de Soissons. Bulletin monumental, 87e volume, 1928.
p. 88-89. -
DEMISELLE, Chanoine Jean-Hilaire-Nicolas. Notice sur les reliques des saints Gervais et Protais rapportées de Milan à Soissons par M. le chanoine Demiselle, lors de son pèlerinage de 1876 aux sanctuaires d'Italie. Paris-Auteuil : imprimerie des apprentis orphelins. - Roussel, 1878.
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Essai sur la gloire renaissante de l'église cathédrale de Soissons. Soissons : Chez les Frères Waroquier, Imprimeurs, 1769.
p. 8. -
PÉCHENARD, Monseigneur Pierre-Louis. La grande guerre. Le Martyre de Soissons (Août 1914-Juillet 1918). Paris : Gabriel Beauchesne, 1918.
p. 263.
Documents figurés
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Soissons - Cathédrale - Le Maître-Autel, impr. photoméc. (carte postale), [vers 1900] (coll. part.).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.