H = 195 ; la = 87. Hauteur de l'’aigle seul : 76 cm.

Le support de l'aigle porte un sobre décor de coquilles, de chutes de fleurs et de feuilles d'acanthe (ces dernières étant réservées aux pieds). Deux médaillons ovales, qui pendent à une patère-clou au moyen d'un ruban plissé noué, renferment les figures à mi-corps de saint Pierre et peut-être de l'apôtre saint Thomas (?). Un troisième médaillon, surmonté d'une couronne, est réservé à des armoiries. Ce support est dominé par la représentation habituelle de l'aigle aux ailes éployées (l'aigle de saint Jean), les serres posées sur un globe.

Si saint Pierre est bien reconnaissable, grâce aux deux clefs qu'il tient à la main, en revanche un doute plane sur l'identification du personnage voisin. En effet, cet homme barbu serre contre lui un livre ainsi qu'une lance qui est vraisemblablement l'instrument de son martyre. À moins d'une erreur iconographique, il ne peut donc s'agir de saint Paul, traditionnellement associé à saint Pierre, mais toujours porteur de l'épée de sa décollation et non d'une lance. Il faut probablement y reconnaître une figuration de saint Thomas apôtre, qui mourut en Inde transpercé par une lance.

L'association de ces deux apôtres est plutôt inattendue et les raisons n'en sont pas connues. Peut-être faudrait-il y voir la représentation de deux membres de l'entourage du Christ, qui ont persévéré dans la Foi jusqu'au martyre, malgré un triple reniement pour saint Pierre et l'expression du doute pour saint Thomas ? Il pourrait aussi s'agir d'une représentation en raccourci de l’évangélisation du Monde, saint Pierre ayant évangélisé l'Occident et été crucifié à Rome, et saint Thomas ayant évangélisé l'Orient et subi le martyre à Mylapore ou Méliapour en Inde.

Un des côtés du pied est orné d'un médaillon avec les armes de France sculptées en relief.

Il manque la partie inférieure des trois pieds, sans doute rongée par l'humidité ou par des insectes xylophages. Plusieurs fentes sont visibles, la plus importante se trouvant sur une aile de l'aigle. On distingue des traces de peinture grise sous la couche de peinture marron. La partie antérieure de la tête de l'aigle a été refaite, avec un bec droit très éloigné du bec crochu de cette espèce d'oiseaux.