Deux propriétés mitoyennes apparaissent sur le cadastre napoléonien de 1828 (F 390, 391 et F 392, 393).

Le plan d’ensemble et les coupes, réalisés pour l’évaluation des dommages de guerre (AD Somme ; 10R 1268), renseignent sur la destination et la distribution intérieure des différents bâtiments. Alcide Labbé possède deux propriétés mitoyennes situées sur la rive sud de la rue Arsène-Obry.

A l’est, l’édifice est organisé autour d’une cour, à laquelle on accède par un passage-cocher ménagé dans le bâtiment sur rue, à usage d’habitation. Au sud de la cour, un vaste bâtiment « réparable » sans division intérieure ni accès, bien qu’il existe une seconde cour au sud de la parcelle. A l’ouest de la cour se trouvent des dépendances (buanderies et latrines). Le bâtiment sur rue, en pan de bois, abrite trois logements indépendants (salle et chambre au rez-de-chaussée et chambre et grenier à l’étage sous comble) ; celui de l’ouest dispose d’une petite cour.

A l’ouest, l’édifice est organisé autour d’une cour à laquelle on accède par un passage latéral traversant le bâtiment sur rue en pan de bois. Une aile en pan de bois (en retour d’équerre à l’ouest de la cour) abrite des dépendances (écurie et cuisine). Au sud de la cour se trouve la demeure à étage carré, construite en maçonnerie et pan de bois.

La demeure est construite en briques et pan de bois (façade sud sur la seconde cour). Elle comprend au rez-de-chaussée : un dégagement central éclairé par une serlienne, qui donne accès à l’escalier et à un couloir traversant menant à une seconde cour au sud ; ce couloir distribue une grande salle-à-manger (à l’ouest du bâtiment) éclairée au nord et au sud par deux baies. Depuis ce dégagement, on accède à une salle-à-manger (à l’est), puis à une chambre. Au sud, éclairée sur la seconde cour, la cuisine est en proximité directe avec les deux salles-à-manger.

Le bâtiment sur la rue, en pan de bois, à passage latéral traversant, abrite le bureau, un magasin et une salle d’attente, au rez-de-chaussée et chambres et grenier à l’étage de comble. Une carte postale du début du 20e siècle montre qu'il a servi de maison du peuple.

Victor Chatelain, d'abord employé (recensement de 1881) se déclare ensuite fabricant de bonneterie, dans les recensements de population de 1906 et de 1911, ainsi que sur la liste électorale de 1920.

L'édifice semble ensuite occupé par Alcide Labbé, fabricant (recensement de 1926 et 1936 et annuaire de 1925 à 1946), un des principaux employeurs de la commune au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il est détruit, à l'exception de l'ancien logis, peu avant 1990.