L'état des sections indique que les bâtiments visibles sur le cadastre napoléonien appartiennent au brasseur Constant Ancelin. La brasserie, alors située au nord de la rue (B 515) est agrandie pour Constant Ancelin, en 1843 ; elle passe sous la raison sociale Ancellin, Dacheux, Detalle-Leclercq, Jourdain, Leroy et Vve Mercier en 1874.
Malgré la date portée (1874) sur la travée centrale, aucune mutation n'est signalée dans le registre des matrices cadastrales.
D'après les recensements de population Constant Ancelin s'installe rue Marchande après 1851 et avant 1872, le maître brasseur alors âgé de 66 ans y loge avec une cuisinière, deux comptables et un garçon brasseur. En 1876, Alphonse Detalle-Leclerc, brasseur, lui a succédé rue Marchande, où il loge un comptable et un germeur.
En 1881, deux brasseurs sont installés dans la rue : Achille Mahieu et Louis Bucuste, auquel succède Paul Dollé-Buquet, originaire de Saint-Quentin (1906). Enfin en 1911, apparaît Augustin Serré, brasseur d'origine amiénoise.
Plusieurs diplômes signalent Mambré et Cie successeurs de Constant Ancelin, médaille d'argent à l'exposition internationale d'économie domestique de Paris, en 1874. Dollé-Elliot, médaille d'argent exposition internationale de Bordeaux en 1897 et exposition internationale et coloniale de Rochefort-sur-Mer, en 1898. Augustin Serré, successeur des précédents, diplôme d'honneur Brest 1901 et Expo Bruxelles 1911, bières et cidre.
D'après une information orale, la brasserie a cessé son activité après la première guerre mondiale, durant laquelle elle fut endommagée.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.