Photographe du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- patrimoine industriel, Somme
- opération ponctuelle, Val-de-Nièvre
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Ailly-le-Haut-Clocher
-
Commune
Pont-Remy
-
Adresse
rue des Moulins
-
Cadastre
2012
AI
147, 149, 271, 303, 320, 322, 347, 363, 364.
AI 347 composée en lotissement, dit Résidence des Moulins.
-
Dénominationsmoulin à blé, filature
-
Précision dénominationfilature de laine, filature de lin, tissage de lin, tissage de jute
-
AppellationsSaint Frères, dite Usine du Bas, Compagnie Linière
-
Destinationslotissement concerté
-
Dossier dont ce dossier est partie constituante
D'un moulin à blé à la grande filature hydraulique de lin
Le site est d'abord occupé par un moulin à blé exploité au 17e siècle par M. Hullin, meunier. L'établissement continue d'être exploité par la même famille jusqu'au début du 19e siècle. Mais en 1832, il est vendu (acte de vente du 3 mai 1832, devant Me Lanier) à Joseph Maximilien Vayson, propriétaire de l'ancienne manufacture des Rames à Abbeville, qui le transforme et l'agrandi pour y installer une filature de laine. La manufacture textile est rapidement complétée par une filature de lin.
En face du premier moulin existant, une partie du terrain est vendu à Gronecheld qui y fait construire un moulin à foulon, après qu'il en ait reçu l'autorisation préfectorale, le 7 octobre 1817. Le moulin est vendu vers 1820 à Avernat, qui l'agrandi et le complète afin d'y installer une filature mécanique de lin.
L'ensemble est racheté en 1839 par Liénard qui poursuit et développe l'activité de filature de lin, chanvre et étoupe. Le plan établi en 1840 permet d'établir la disposition des bâtiments : la filature et le peignages (d et e du plan) sont établis sur la dérivation de la Somme, tandis que l'îlot central est occupé principalement par le logement patronal (a), un séchoir (c) et quelques dépendances (b) implantées en U. L'entrée de la fabrique est marquée par la présence d'un magasin (h) et de quelques logements ouvriers (g). Vers 1846, l'établissement est acquis par Alexandre Brière qui fait construire un nouvel atelier beaucoup plus important, pouvant accueillir 5000 broches. En 1852, Brière revend la Compagnie Linière de Pont Remy et investi dans la filature de Mondeville (Calvados). L'établissement de Pont Remy est acquis par Wörhnitz et Compagnie, qui gèrent par ailleurs l'Union Linière. En 1852, les industriels complètent la filature par un atelier de tissage de toiles fines, spécialisée dans la confection de serviettes, nappes et draps.
Le rachat de l'usine par Saint Frères
L'ensemble est racheté en 1887 par Saint Frères qui y réalise d'importants travaux de modernisation. L'étendue des travaux est telle que l'activité est suspendue jusqu'en 1890. Après la reprise de la production, les travaux d'agrandissements se poursuivent néanmoins, notamment au tissage proprement dite, qui est agrandi entre 1890 et 1892. Au début du 20e siècle, le site voit encore la constructions de nouveaux bâtiments (1907). Toutefois, la reprise d'après guerre est difficile et conduit la société a fermer l'usine de Pont-Rémy en juin 1930.
A l'époque, le site est occupé par vingt bâtiments industriels, dont le grand tissage et l'atelier de parage dominent la rive sud de la Somme. Le bâtiment des turbines est installé sur la dérivation de la rivière et la grande cheminée en brique domine la cour centrale.
Dans les années 1970, le terrain occupé par l'ancienne usine est vendu à la commune qui envisage la démolition des bâtiments et l'aménagement d'un lotissement concerté dit des Moulins.
Équipements
En 1840, la filature de lin Liénard est équipée d'une machine à vapeur de 30 chevaux, construite à l'angle sud est de la filature. Conçue d'abord pour accueillir 2800 broches, la filature fonctionne avec 5000 broches après 1846. En 1852, le tissage de l'Union Linière est équipée de 350 métiers à tisser fonctionnant avec une machine à vapeur de 50 chevaux, système Wolf, construite par Lacroix, constructeur mécanicien à Rouen (76). Elle est complétée peu de temps après après par une machine à vapeur Farcot à cylindre horizontal, de 45 chevaux. Enfin, en 1856, une troisième machine à vapeur de 35 chevaux est installée, tandis qu'une autre, plus petite (15 ch.), permet le fonctionnement du peignage de lin. En 1866, une nouvelle marchine Farcot de 160 m est installée.
En 1892, le tissage de jute Saint Frères accueille 200 métiers supplémentaires et encore une centaine en 1896. En 1899, le tissage comprend près de 650 métiers. L'ensemble des bâtiments est éclairé à l'électricité grâce a deux dynamos et quatre turbines. En 1092, l'usine fonctionne avec deux chaudières Galloway à deux foyers intérieurs et un réchauffeur de 192 tubes. En 1903, Saint Frères fait installer une nouvelle chaudière du constructeur amiénois Velliet & Lescure.
Approche sociale et évolution des effectifs
En 1845, la filature de lin Liénard emploie plus de 300 ouvriers. En 1851, Alexandre Brière qui dirige alors la filature fait établir sur le site une salle spéciale "avec plusieurs baignoires pour que les ouvriers et les ouvrières de l'usine puisse prendre des bain, chacun leur tour, une ou deux fois par mois, et gratuitement." (Le Génie industriel, t.1, 1851, p. 69).
En 1899, l'unité de tissage emploie 350 ouvriers sur un ensemble de 850. En 1938, l'effectif du tissage est de 500 employés. Il passe à 223 en 1943.
-
Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
Le site industriel a été entièrement détruit, à l'exception de l'entrée, encadrée par deux pilatres en briques, de la conciergerie à droite, et de quelques vestiges de l'élévation des anciens ateliers de tissage, visibles depuis le chemin de halage. La conciergerie est le seul édifice entier à avoir été conservé. Elle est construite en brique et couverte d'un toit à longs pans et pignons couverts. Elle comporte un étage carré et développe une façade de trois travées relativement sobre, dépourvue de tout ornement. Les autres bâtiments industriels ont laissé leur place à un lotissement concerté de 45 logements, appelé la résidence des Moulins. Entre deux bras de rivière subsiste également la structure d'une ancienne turbine.
-
Murs
- brique
-
Toitstuile mécanique
-
Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
-
État de conservationvestiges
-
Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
-
AN. Série F 12 ; F 12 / 6734 : industrie du chanvre et filature de Pont-Remy, 1854.
-
AD Somme. Série M ; 99 M 96744/6. Établissements insalubres, incommodes ou dangereux, commune de Pont-Rémy.
-
AD Somme. Série W ; 71 W 172. Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale, Pont-Rémy. Rapport d'expertise sur les établissements industriels, 1945-1954.
-
AD Somme. Série W ; 71 W 173. Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale, Pont-Rémy. Mémoire de travaux de reconstructions d'expertise sur les établissements industriels, 1945-1955.
Bibliographie
-
ARMENGAUD. Le Génie industriel : revue des inventions françaises et étrangères, annales des progrès de l'industrie agricoles et manufacturières, t. 1, 1851.
t. 1, n°1, 1851, p. 69. -
ARMENGAUD, Eugène. Etudes biographiques, Alexandre Brière, filateur de lin à Pont-Remy. In : Le Génie industriel : revue des inventions françaises et étrangères : annales des progrès de l'industrie agricole et manufacturière. Paris.
1851, p. 266-267. -
FARCOT, Joseph. Dangers que présente l'emploi de certaines eaux pour l'alimentation des chaudières. Le Génie industriel, t. 34, n° 203, 1867.
p. 246-250. -
LEFEBVRE, François. Une famille d'industriels dans le département de la Somme de 1857 à la veille de la Seconde Guerre mondiale : Les Saint. Approche d'une mentalité patronale. Lille : Atelier National de Reproduction des Thèses, 2000. Th. doct : Histoire : Amiens université de Picardie Jules Verne : 1998.
p. 203, 440 et 523.
Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France
Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France