C'est peut-être cette même ferme qui figure sur la carte de Cassini (1758) représenté par le symbole d'une maison (d'après la légende) sous le toponyme "Pruquier". D'après Albert Demangeon, les pruquières désignent les carrières de cailloux roulés ; ces éminences isolées dans cette zone de bas-champs sont les témoins de l'ancien cordon littoral. Elles peuvent s'élever à huit ou dix mètres et sont appelées aussi, par les paysans, les prucqs ou pruques. C'est l'explication toponymique que donne également Alfred Dufételle dans sa monographie de Quend (1907) : "La Pruquière (...) ainsi nommée à cause de son emplacement en pleine foraine où abondent les cailloux ou prucques". L'auteur donne le nom de ses occupants depuis 1736.
La ferme est également représentée sur le cadastre de 1828 (orthographié « Pruiquière »). Le logis a conservé son emplacement, ses proportions et sa forme en T. Il semble donc qu´il ait été construit au 18e siècle ou au début du siècle suivant.
La saillie pratiquée par un appentis au nord de ce dernier (le fournil), visible sur le plan de 1828, n'existe plus aujourd'hui (remplacé par une véranda ; l'emplacement de cette avancée est encore visible dans la charpente par la forme des bois) : cette pièce était pourvue d´un sol en grès (comme dans la salle commune) et d'un puits (encore en place). Le bâtiment situé dans le prolongement de l'habitation à l'ouest a disparu, tout comme les longues écuries au sud. A l'ouest, les deux petits éléments ont été remplacés par un hangar. La cour était occupée en son centre par un colombier de section carrée et un autre, plus grand, que le propriétaire a connu comme étant une grange. Tous les bâtiments agricoles étaient, d'après lui, en torchis et pans de bois. Le jardin au nord était clos d'un mur en craie de trois mètres de haut. Une tempête l'acheva ainsi que la grange. Sur le plan, une mare occupait l'ouest de la propriété. D´après observation, le plafond des pièces étaient à l'origine recouvert de torchis (la trace des clous maintenant le lattis est encore visible). La maison disposait de nombreuses chambres (probablement sept) car les enfants y étaient nombreux (entre huit et dix). L'actuel propriétaire indique que la ferme avait sans doute occupé la fonction de relais. Le four à pain situé dans la salle commune a été détruit dans les années 1960. Le grenier de la partie habitable servait au stockage des récoltes. Les ouvriers mangeaient avec les patrons dans la salle commune.
La ferme possédait entre 15 et 20 vaches laitières.