Le POS indique que le bois du château est un ancien camp romain.
D´après Rodière, la seigneurie de Boismont est acquise en 1693 par Philippe Gardin, écuyer seigneur de Bernapré, Longpré et Cantepie, cornette au régiment Royal-Cravattes, puis lieutenant au régiment de Desprez cavalerie en 1697. Philippe Gardin fait construire le corps principal du château en 1737, comme l'indiquait la présence de quatre pierres de l'attique de la façade portant la date de 1737 (un écu ovale accolé sous couronne de comte avec deux lions se regardant comme support).
La bâtisse consistait à l´origine en un corps de logis rectangulaire, connu par un dessin de Gillard (1860). Philippe Gardin ne fit probablement que remanier le château qui aurait été l'oeuvre de Daniel de Boubers ; d'après Seydoux, la façade est proche de celle des châteaux de Huppy et Frucourt du 17e siècle.
A l'est du château se trouvait le jardin d'agrément, constitué au 17e siècle, jouxté au potager situé au nord. Le bois était un parc aménagé.
La propriétaire actuelle possède le plan terrier du château, indiquant la forme du parc ainsi que la présence de chemins d'accès entourant la ferme.
C´est par Anne Barbe du Gardin, sa fille, que Boismont passe à Pierre Wulfran Briet, écuyer, seigneur de Rainvillers, le 2 janvier 1725.
Vers 1760, Marie-Charlotte Pappin de Caumesnil, fait ajouter un avant-corps central à la façade sur parc avant de faire aménager le salon dont le décor (avec d'exceptionnels papiers peints de style Louis XVI attribués à Révillon) rappelle celui du château de Bagatelle (panneaux de murs, encadrements et plafonds). Vers 1875, Louis de Rainvillers entreprend d'importants travaux : réfection du pignon nord, construction du bâtiment de la cuisine au nord et réaménagement du rez-de-chaussée. Le salon, situé dans l'axe du soleil, bénéficiait ainsi d'une forte exposition à la lumière.
D'après les anciennes cartes postales, la maçonnerie du château alliait la brique à la pierre de taille aux chaînes d'angle harpées. Le corps principal, long de sept travées, possédait en son centre, sur la façade postérieure, un élément en saillie de trois travées de long. Le toit à longs pans brisés et croupe recevait un comble à surcroît éclairé de plusieurs lucarnes. Le corps central était flanqué au sud d'un long bâtiment bas dans lequel était située la chapelle (aménagée au sud par le fils de Louis de Rainvillers, Bernard, en 1908) et au nord, d'un petit pavillon de trois travées de long, de même style que le corps central. D'après la propriétaire, la tour contenant la cage d'escalier en façade aurait été ajoutée en 1908.
Au début du 20e siècle (entre 1909 et 1912), d'après lecture de la matrice cadastrale, le bûcher est transformé en maison pour le concierge et le jardinier.
La grille d'entrée se trouvait à l'origine face au château à 50 mètres de la façade. Elle est aujourd'hui située à l'entrée du chemin qui mène aux communs. A proximité de ceux-ci, il existe encore un colombier du 18e siècle de plan carré et à la toiture en pavillon.
Le mur du parc est démoli par un obus lors de la première guerre mondiale, très près de la maison. En avril 1948, le château est partiellement détruit par un incendie, qui touche la chapelle et que le décor Louis XVI. Il ne reste aujourd'hui qu´une partie de l´édifice du 18e siècle, complété au milieu du 20e siècle. D'après le plan terrier du 19e siècle, la ferme située à l´est de la propriété et qui dépend du château, était plus étendue qu'aujourd'hui et formait un rectangle à cour fermée. D´après le cadastre napoléonien, une mare et un pigeonnier en occupaient l'espace central. Le logis semble avoir été construit entre 1860 et 1880. Certains bâtiments ont été détruits à l'ouest. Les écuries, agrandies vers 1875, le bâtiment sur rue (18e siècle) ainsi que le colombier (également 18e siècle) ont échappé à l'incendie de 1948.
L'exploitation possédait six chevaux de trait, 25 vaches et veaux (répartis sur deux étables pouvant contenir 12 bêtes). En mai 1940, Louis de Rainvillers proposa d´abriter les haras de Compiègne dans la ferme du château. Les étalons de la station d´Abbeville s´installèrent à Boismont.
Dans la cour, est conservée une grande auge de pierre portant un écu écartelé (ou à la croix cantonnée) : de chaque côté de la croix, les lettres PAM forment monogramme. Ce sont les armes des Anquier ou Anguier, famille de Saint-Valery.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.