Siffait de Moncourt indique que Favière possédait son église au 7e siècle et qu´une partie de la nef serait encore en place aujourd´hui. Delimeux, lui, précise que la première église, placée sous le patronage de saint Jean-Baptiste, aurait été construite dès le 11e siècle, voire probablement avant. Le choeur daterait du deuxième tiers du 16e siècle.
L´ARPP indique que « la nef, reprise au 17e siècle (surélévation et parement des actuelles fenêtres segmentaires), remonte à l´époque romane ; comme le suggèrent les contreforts latéraux très plats à l´ouest des murs gouttereaux et l´appareil en silex dessinant par endroit (2e et 3e travées) des épis. La chapelle latérale a été restaurée vers 1740 (date au pignon) et doublée d´une sacristie dont les parties hautes et la toiture ont été reprises au 19e siècle ».
D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal (1793-1826), en 1793, des réparations urgentes étaient à faire à l´église. En l´an 10 (1801), l´église, encore en mauvais état, pouvait contenir 160 personnes (population totale : 550).
D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal (1826-1855), en 1842, un pourparler eut lieu entre le Conseil Municipal et la Fabrique afin de déterminer qui assurerait le paiement des travaux du choeur et de la sacristie exécutés en 1839. Malgré ceux-ci, l´église était alors dans un délabrement complet vue l´insuffisance des revenus de la Fabrique. En 1860, aucune réparation n´y avait été apportée, les fonds étant toujours insuffisants. Le devis de Coulombel, architecte, fut dressé pour la réparation des croisées uniquement en novembre 1860. En 1862, le préfet demanda une expertise pour les vitraux (28 m²). La même année, il était urgent de réparer la toiture, le clocher et d´autres éléments. En 1869 (« Biens communaux avant 1869 »), les travaux de réparation furent exécutés par Edouard Crépin de Favières. La même année, leur réception fut effectuée par Dingeon (travaux au clocher, à la toiture et à d´autres endroits).
Dans la seconde moitié du 19e siècle, Prarond décrit le clocher entièrement en briques, et en 1911, Delimeux indique qu´il est composé "mi-partie en briques, mi-partie en charpente" alors que le clocher actuel semble aujourd'hui composé d´une ossature en bois recouverte d'un essentage d'ardoises. Un dessin de Macqueron non daté (conservé dans le fonds Macqueron à la bibliothèque d'Abbeville) indique que l'édifice ne possédait pas de clocher au début du 19e siècle (la façade en brique était alors laissée à nu et pourvue en son sommet de deux niches abritant les cloches). Un second dessin, daté lui de 1866, représente l'église pourvue de son clocher porche. Il semble donc avoir été édifié au milieu du 19e siècle.
Des travaux d´embellissement de l´intérieur de l'édifice furent exécutés entre 1884 et 1886 par la Fabrique. Des travaux de consolidation extérieurs s´imposaient également. En 1887, une subvention pour la réparation du dallage du sanctuaire fut demandée par le curé et acceptée par le Conseil Municipal. Un extrait des délibérations du Conseil de Fabrique indique qu´en 1903, l´abbé Morel, curé de Favières, voulait poser à ses frais un vitrail grisaille dans le choeur de l´église (dernière fenêtre au nord, actuellement en verre blanc) ; en effet, son remplacement s´imposait en raison de son état de vétusté. Lors de la même séance, l´abbé Crépin, curé d´Auchonvillers, proposa la pose d´une horloge de paroisse dans le clocher.
D´après les couvreurs rencontrés lors de la restauration de la charpente (sablières, blochets et coyaux) en 2006, ces mêmes travaux auraient été effectués dans les années 1950. La charpente en chêne daterait, selon eux, du 17e siècle.
Le cimetière fut agrandi en 1879 par acquisition d'un terrain d'une superficie de 16 ares 78 centiares au nord-est du sanctuaire d'origine d'une superficie de 21 ares (A.D. Somme : 99 O 1647).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.