Documents figurés :
Le manuscrit Pinsart donne un plan du cimetière en 1905 (doc. 1), sur lequel apparaît un carré protestant, à l'est du dépositoire.
Sources :
Les sources conservées à la bibliothèque municipale (série M) indiquent que la municipalité vote l'acquisition d'un terrain destiné à la création d'un nouveau cimetière en 1861. Celui-ci doit remplacer le cimetière de l'ancienne abbaye de Saint-Acheul. Le terrain de 10490 m2 est acquis en 1863.
En 1862, la plantation de plants d´épines formant la clôture du cimetière est terminée. Le portail, dessiné par l´architecte communal A. Vigreux (piliers en maçonnerie et grille en fer), est réalisé en 1863 par le serrurier Delaux-Choquet ; les frères Duthoit sculptent les huit couronnes d´immortelles qui ornent les piliers. En 1863, le cimetière est orné d'une croix de cimetière.
Un rapport d'octobre 1863 signale que le cimetière est ouvert depuis un mois mais la destination mixte du cimetière, rurale (habitants de La Neuville) et urbaine (faubourg de Noyon), pose le problème de l'établissement du prix des concessions perpétuelles qui est de 45 F le m2 pour les cimetières urbains et de 42 F le m2 pour les cimetières ruraux. En 1863, un rapport du commissaire local indique que la haie sèche, qui clôt le cimetière du côté de la route de Cagny a été renversée et devrait être remplacée par une haie vive. En 1864, le mode d'empierrement des allées destiné à faciliter la circulation des véhicules n'est pas adapté aux piétons.
Un rapport de 1864 indique qu'il existe déjà 36 concessions à perpétuité et 12 concessions temporaires occupées. La construction d'un logement pour le gardien est considérée comme nécessaire (annexe). Les plans en sont dessinés en 1869 par l'architecte communal Leullier. En 1887, le cimetière ayant pris un développement considérable, parallèle à celui des quartiers d'Henriville, de Saint-Fuscien et du faubourg de Noyon, la municipalité reprend le projet d'agrandissement de 1885 et projette la construction d'un dépositoire et d'un logement pour le gardien, qui est construit en 1888 par l´entrepreneur Paris-Digeon, sur les plans de l´architecte communal Charbonnier.
Les documents conservés aux archives départementales (série O) indiquent que la création du cimetière, destiné aux paroissiens de la Neuville, de Saint-Acheul et de Sainte-Anne, est votée en 1861, date d'acquisition des terrains. Ouvert en 1863, le cimetière est agrandi dès 1869, date à laquelle il compte déjà 143 concessions à perpétuité et 146 concessions temporaires. A cette date, il est clos par une haie. Un puits est aménagé en 1868. Des travaux de terrassement, de clôture et des plantations sont effectués en 1871. Le cimetière est à nouveau agrandi en 1886, suite à une délibération municipale de 1884, et en 1900, date à laquelle il est devenu "un cimetière général". Le dépositoire est construit en 1887 par l'entrepreneur Adolphe Sauval et le serrurier Ducroquet et la conciergerie en 1888, par l'entrepreneur Paris-Digeon. Une vente de matériaux provenant des tombeaux abandonnés a lieu en 1877.
Les sources conservées aux archives communales (série M) indiquent que la conciergerie est agrandie en 1927, sur les plans de l'architecte Vivien. A cette date, le magasin situé à côté du dépositoire est reconstruit. Une nouvelle borne fontaine est installée en 1950 et une nouvelle clôture en béton armé est posée en 1956.
Plusieurs monuments repérés portent la signature des entrepreneurs amiénois A. Dutry, Cloquier, Lamolet, Martin, Denis, Lechien, Castermant, Moriamé et Moriamé-Dermone, Mercier, Gourdon-Docq, Jules Lamarre, Sueur, Hérouard et de l'entrepreneur d'Arras Bouchez-Béru.
Travaux historiques :
Le manuscrit Pinsart signale l'agrandissement du cimetière en 1885.
Le recensement du patrimoine végétal du vieux cimetière de Saint-Acheul, réalisé par le cabinet A. P. E. (2003) signale la plantation de pins noirs d´Autriche (alignements), dans les plaines A, B et C, entre 1880 et 1900, puis celle de marronniers d´Inde, d´érables, de sycomores, de tilleuls à grandes feuilles (en bosquets et en alignement, dans la plaine A), d´épicéas communs (regarni des alignements de résineux, dans les plaines A et B), entre 1914 et 1918. De nouvelles plantations sont effectuées entre 1939 et 1945, il s´agit de frênes communs et de platanes hybrides, complétant les bosquets de feuillus, dans les plaines C, D et E.
Dans les années 1970, au renouvellement ou à la création d'alignements de résineux, dans les plaines D et E (pins noirs d´Autriche et épicéas communs), dans la plaine A (cyprès de Lawson bleus) s´ajoutent des compléments des bosquets, dans les plaines B, C et E (érables). Enfin, dans les années 1990, des compléments des bosquets (tilleuls à grandes feuilles), sont effectués, dans la plaine D.
La plantation de cyprès de Lawson, est signalée comme une erreur en regard du contexte paysager du site.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.